SANOFI-AVENTIS : fin du litige sur l'Eloxatine aux Etats-Unis

01/04/2010 - 09:17 - Option Finance

(AOF) - Sanofi-Aventis a annoncé la signature d'un accord aux Etats-Unis visant à mettre fin aux actions en contrefaçon de brevet avec certains des défendeurs concernant les versions génériques d'Eloxatine, un de ses traitements vedettes, contre le cancer. "Aux termes de l'accord envisagé, les fabricants de génériques cesseraient de vendre des génériques d'oxaliplatine (Eloxatine) le 30 juin 2010 et reprendraient leurs ventes à compter du 9 août 2012 au titre d'un accord de licence", a indiqué le groupe pharmaceutique français dans un communiqué.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 30.09.2009 : 21.945 millions d'euros (+7,2%) Au 30.06.2009 : 14.545 millions d'euros (+6,7%) Au 31.12.2008 : 27.568 millions d'euros (-1,7 %)

Résultats

Au 30.09.2009 : Résultat opérationnel : 8.899 millions d'euros (+17,6%) ; Résultat net part du groupe : 6.675 millions d'euros (+20,1%) Au 30.06.2009 : Résultat opérationnel : 5.944millions d'euros (+20,7%) ; Résultat net part du groupe : 4.446 millions d'euros d'euros (+22,3%) Au 31.12.2008 : Résultat opérationnel : 4.394 millions d'euros (-25,7%) ; Résultat net part du groupe : 3.851 millions d'euros d'euros (-27 %)

Prévisions

Le groupe a récemment revu à la hausse ses perspectives pour l'ensemble de l'exercice 2009 compte tenu de la bonne performance des neuf premiers mois et de la contribution attendue des ventes de vaccins H1N1 d'environ 500 millions de dollars au quatrième trimestre. Il anticipe désormais pour l'année en cours une croissance du BNPA ajusté hors éléments particuliers d'environ 11% (contre 10% auparavant), calculée à taux de change constants, sauf événement adverse majeur.

Stratégie

Face à l'attaque des génériques, la direction du groupe compte sur deux relais de croissance : (i) l'anti-arythmique Multaq, homologué le 2 juillet aux Etats-Unis et dont la commercialisation était prévue pour l'été 2009, et (ii) l'insuline Lantus. Sanofi-Aventis est engagé depuis fin 2008 dans un large programme de transformation qui implique notamment : le renforcement de l'innovation de la Recherche & Développement (R&D) qui s'est déjà traduit par l'abandon de certains projets; Le développement de la croissance externe afin de compenser l'impact négatif de la perte de brevets des médicaments " blockbusters ", générant plus de 1 milliard de dollars de chiffre d'affaires. Les domaines visés sont les produits de biotechnologie, les génériques, les vaccins, les produits sans ordonnance (OTC) et les pays émergents. Le groupe s'est engagé à doubler son chiffre d'affaires dans les marchés émergents d'ici 2013. Il vise également à mettre en oeuvre un plan d'économies de 2 milliards d'euros par rapport à 2008 et d'ici à 2013.

Evènements financiers

Le groupe poursuit sa stratégie d'acquisitions entamée avec l'arrivée au pouvoir de Chris Viehbacher le 1er décembre 2008. Privilégiant les investissements de petite et moyenne taille, le groupe a conclu 31 opérations depuis son arrivée, pour environ 8,5 milliards d'euros. Sanofi Aventis a ainsi récemment investi le marché des médicaments sans ordonnance, qu'il considère comme un relais de croissance, à travers le rachat de Symbion, Gramon, Oenobiol, Kernpharm. Il a récemment mené une cinquième acquisition dans ce domaine en reprenant l'américain Chattem pour près de 2 milliards de dollars. En 2010, la croissance externe devrait se poursuivre car le dirigeant du groupe est intéressé par l'activité de santé animale, après avoir déjà déboursé 4 milliards de dollars l'an dernier pour acquérir les 50% de Merial qu'il ne détenait pas encore. Il s'apprête désormais à créer avec Schering-Plough le leader mondial de la santé animale. Sanofi cherche également à développer des partenariats au sein des sociétés de biotechnologies. Il a ainsi conclu quatre partenariats avec des entreprises américaines sur les derniers mois, dont trois dans le domaine du cancer (avec Exelixis, Merrimack et Micromet), et un dans le diabète avec Wellstat Therapeutics.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- En dépit de la perte de chiffre d'affaires prochaine liée à la l'expiration des brevets, le dirigeant du groupe s'est engagé à maintenir le chiffre d'affaires de 2013 au niveau de celui de 2008 (27,6 milliards d'euros) ; - Le groupe a publié des résultats satisfaisants sur le troisième trimestre : la progression de ses ventes a été soutenue par le dynamisme des pays émergents, des médicaments génériques et des médicaments sans ordonnance ; - Les perspectives ont été revues à la hausse pour l'année 2009 ; - Les récentes acquisitions permettent au groupe de se renforcer significativement dans les génériques avec un chiffre d'affaires pro forma 2008 d'environ 1,2 milliard d'euros grâce aux acquisitions de Zentiva, Medley et Kendrick ; - Le laboratoire français devient le numéro cinq mondial des médicaments sans ordonnance, segment en forte croissance - L'arrivée du nouveau directeur général, Chris Viehbacher, donne à la stratégie du groupe une impulsion nouvelle ; - Le groupe est moins exposé que certains de ses concurrents à la réforme du système de santé américain car il ne réalise que 30% de ses ventes outre-Atlantique ; - En dépit d'un accroissement de la dette nette sur le premier semestre (qui a augmenté de 1.925 millions d'euros), le groupe dispose d'une structure financière très solide (avec un ratio de dette financière nette sur fonds propres de 22% à fin juin 2009) lui permettant de mener sa stratégie de croissance externe pour se constituer des relais de croissance ; - Sur les dernières années le dividende par action n'a cessé de croître pour atteindre 2,20 euros sur les résultats 2008 (contre 2,07 l'année précédente) ; - Le groupe bénéficie d'une bonne diversification géographique, les pays émergents représentant 26% de l'activité fin juin 2009 ; - Le titre est sous-valorisé si on tient compte des dernières acquisitions dans le secteur : le cours ne représente que 8 fois les profits attendus cette année, alors que Pfizer a payé plus de 13 fois les résultats de Wyeth, et que Merck va payer Schering-Plough plus de 15 fois ses résultats.

Faiblesses

- Comme les autres acteurs, le groupe est confronté à la concurrence des génériques sur certains de ses produits importants ; - L'environnement des groupes pharmaceutiques est rendu difficile à la fois du fait de la pression des autorités de santé pour réduire les coûts mais aussi de par des barrières réglementaires plus importantes ; - La perte de brevets de plusieurs de ses médicaments phares, devrait conduire à la chute de 30% du chiffre d'affaires de Sanofi Aventis d'ici 2012. Les incertitudes les plus fortes pèsent sur le Lovenox,. D'autres menaces pèsent également sur le Plavix, bien avant la date d'expiration de son brevet en Europe (en 2013) ; - Le Plavix, médicament phare du groupe, n'est plus seulement concurrencé par les génériques en Europe : selon une étude présentée lors du congrès de la Société européenne de cardiologie, le Brilinta du laboratoire britannique AstraZeneca serait plus efficace que cet antithrombotique. AstraZeneca vient d'ailleurs de déposer un dossier d'enregistrement auprès de la FDA (autorité de santé américaine) pour cet anticoagulant ; - Une incertitude existe quant à l'évolution du capital : ses deux actionnaires de référence, Total et L'Oréal (avec respectivement 11% et 9% du capital) ont annoncé depuis la fin du pacte d'actionnaires, en 2004, leur volonté de se désengager de Sanofi-Aventis d'ici 2012.

La valeur et son secteur

Principales activités

Produits pharmaceutique (90% du chiffre d'affaires), Vaccins humains (10% du CA).

Le secteur

L'institut IMS Health a revu à la hausse ses estimations pour le marché mondial du médicament cette année. Après avoir prévu une progression comprise entre 2,5% et 3,5% il anticipe désormais une croissance du secteur entre 5,5% et 6,5% en 2009. Les géants du secteur poursuivent la rationalisation de leur recherche. Le leader mondial de la pharmacie, Pfizer, qui a acquis son compatriote Wyeth, a récemment annoncé que six sites sur onze vont être supprimés. Le budget de R&D du nouvel ensemble sera inférieur à la somme des dépenses investies dans les deux groupes réunis (11,5 milliards).

La valeur dans son secteur

Quatrième groupe pharmaceutique mondial - Premier en Europe; leader mondial dans le domaine des vaccins.

Comment suivre la valeur

- Le titre Sanofi-Aventis a un statut de valeur défensive sur un marché pharmaceutique mondial appelé à croître du fait du vieillissement de la population et d'un accès progressif aux médicaments ; - Les évolutions réglementaires et les décisions des autorités sanitaires sont particulièrement importantes pour l'avenir d'un médicament : la pilule anti-obésité Acomplia a arrêté d'être commercialisée suite aux demandes de certaines autorités de santé, alors que le groupe misait beaucoup sur ce médicament. Cet échec a valu le départ du directeur général Gérard le Fur. - Le chiffre d'affaires généré par chaque médicament, la durée de vie des brevets et les résultats des études cliniques, sont des éléments essentiels. - L'évolution de la participation de L'Oréal et Total est à étudier de près et offre au titre un intérêt spéculatif.

Rémunération des actionnaires

Dernier dividende versé

2,20 euros par action au titre de 2008

Taux de distribution des dividendes

40% du bénéfice net ajusté par action hors éléments particuliers

Taux de croissance du dividende par action

+6,3%

Rendement

4,3%

Estimation du prochain dividende par action

2,40 euros en 2010

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

En 2009 le paysage de la pharmacie mondiale a été complètement reconfiguré à la faveur des diverses acquisitions menées par les géants du secteur. Le français Sanofi-Aventis et le britannique AstraZeneca ne font désormais plus partie des cinq plus grands groupes pharmaceutiques mondiaux, en considérant leur niveau de chiffre d'affaires. Ils se situent respectivement aux sixième et septième rangs du classement. Le leader mondial, l'américain Pfizer (45,4 milliards de ventes), a encore renforcé ses positions grâce à l'acquisition d'un montant de 68 milliards de dollars de Wyeth (22,4 milliards de chiffre d'affaires). Le britannique GlaxoSmithKline n'est plus le second acteur dans le monde mais le cinquième. Il a laissé la place au suisse Roche, après sa fusion avec Genentech. Le groupe bâlois s'est emparé des 44% de l'entreprise californienne de biotechnologies qu'il ne détenait pas encore. Au troisième rang du classement se trouve Merck & Co. avec 45,9 milliards de ventes combinées en incluant celles de Schering-Plough. En quatrième position le suisse Novartis a bien résisté, avec une activité de 44,3 milliards de dollars. Les nouveaux premiers leaders mondiaux affichent des profits similaires. Les quatre des cinq premiers groupes mondiaux ont chacun publié environ 8 milliards de dollars de bénéfice net. Merck & Co. fait même mieux, avec un bond de 64% de son résultat, à 13 milliards, du fait d'éléments exceptionnels, notamment 7,5 milliards de dollars de l'apport de son joint-venture avec Schering-Plough.