NATIXIS fusionnerait ses activités de crédit-bail avec BPCE

06/04/2010 - 08:52 - Option Finance

(AOF) - Natixis et son principal actionnaire, Banques Populaires-Caisses d'Epargne, pourraient fusionner leurs activités de crédit-bail selon les informations de La Tribune. Le but de l'opération serait d'améliorer les synergies entre la banque d'affaires et sa maison mère. Ce mouvement pourrait résulter en la vente de Banque Palatine, précise le quotidien.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Natixis a réduit son profil de risque, depuis que sa maison mère, la BPCE (née de la fusion des organes de tête des groupes Caisse d'Epargne et Banque Populaire) garantit ses actifs illiquides. - La nouvelle direction met en oeuvre un plan de recentrage sur trois métiers stratégiques : la banque de financement et d'investissement (BFI), les services financiers spécialisés et l'épargne (assurance, banque privée et gestion d'actifs). - La nouvelle direction a agi rapidement sur trois fronts : la réorganisation des organigrammes et la mise en place de lignes décisionnelles plus courtes et efficaces entre la filiale et sa maison-mère ; le recentrage de la BFI sur une expertise clientèle et des liens étroits avec l'État, davantage que sur une expertise " produit " ; la décision de se séparer d'activités non stratégiques (une cotation de la Coface serait à l'étude). - Le nouvel ensemble bénéficie d'un important potentiel de croissance compte tenu du soutien de ses réseaux. - Natixis est revenu dans le vert au troisième 2009, après cinq trimestres consécutifs de pertes. Le retour à la profitabilité en année pleine est attendu pour 2010.

Les points faibles de la valeur

- La débâcle boursière du titre a jeté un froid auprès des investisseurs, notamment particuliers. - 600 petits porteurs vont assigner Natixis en justice pour " information trompeuse ". Ces petits actionnaires se sont sentis floués alors que cette banque leur avait été présentée comme un " placement de bon père de famille ". - L'AMF (Autorité des marchés financiers) étudie toujours les comptes de Natixis. - La banque est soupçonnée d'avoir menti sur ses pertes. Un livre à charge, intitulé " Natixis, enquête sur une faillite d'Etat ", a été publié début mars. - Certains analystes redoutent que les réseaux au détail de la banque soient contraints par une croissance potentielle limitée. D'autres doutent de la capacité de la banque à fournir à moyen terme un retour sur fonds propres (ROE) supérieur au coût du capital.

Comment suivre la valeur

- Le groupe est très sensible à l'évolution des marchés financiers mais également à celle de la conjoncture économique. - En tant que valeur financière, le titre est sensible à l'évolution des taux d'intérêts. Elle est par ailleurs sujette à une très grande volatilité depuis la crise du crédit. - L'un des points majeurs du plan " New Deal ", à horizon 2012, est le développement de ventes croisées et l'accroissement des synergies entre les métiers de Natixis et les réseaux de BPCE. - Un dividende sera versé aux actionnaires dès le retour à la profitabilité en année pleine. - Les analystes n'excluent pas à terme un rapprochement plus ample entre Natixis et sa maison-mère, ce qui conduirait sans doute à proposer au minoritaire un échange de son titre Natixis contre une contre-valeur en titres (avec ou sans cash) du nouvel ensemble BPCE-Natixis.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Dans l'attente d'un nouveau cadre réglementaire, qui pourrait ralentir le développement de la banque d'investissement sous de nouvelles règles prudentielles plus exigeantes en fonds propres, les banques adoptent une attitude prudente. Les plus solides se concentrent sur le renforcement de leurs fondamentaux et l'absorption de leurs acquisitions récentes. Les plus fragiles, comme le franco-belge Dexia, le britanniques RBS ou l'allemand Commerzbank, tentent de faire face et de prouver leur viabilité. Plusieurs éléments de fragilité demeurent. Premièrement, les créances douteuses pénalisent la qualité du bilan de ces acteurs, comme le souligne le Fonds monétaire international (FMI). Ce dernier estime que, à fin 2009, les banques n'ont comptabilisé que 40% des dépréciations. Avec une reprise qui prend du temps, de nouvelles défaillances d'entreprises pourraient alourdir le portefeuille de créances douteuses. De plus, l'agence de notation Fitch Ratings considère que l'évolution du marché immobilier reste une menace pour les banques, particulièrement au Royaume-Uni et en Irlande.