Les marchés - Euro-dollar : la tendance baissière se confirme

06/04/2010 - 11:11 - Option Finance

(AOF) - La crise grecque qui a fortement pesé sur l'euro ces dernières semaines semble en voie de résolution. En début de semaine dernière, la Grèce a levé avec succès 5 milliards d'euros à 7 ans, profitant de l'annonce, le 25 mars, d'un accord européen sur un mécanisme de soutien de la Grèce. Il s'agit d'un plan préventif, composé de prêts bilatéraux des Etats de la zone euro et d'une aide apportée par le FMI, susceptible d'être utilisé en cas d'urgence. "Cet accord permet de lever l'incertitude quant à un éventuel défaut de la Grèce, soulignent les économistes du Crédit Agricole. La baisse de l'euro devrait donc cesser à court terme. En revanche, un rebond durable semble peu probable, compte tenu de l'incertitude entourant la pérennité de la reprise et les processus d'assainissement budgétaire." La parité euro-dollar est en effet légèrement remontée autour de 1,35-1,36 en fin de semaine dernière, après avoir touché un plus bas en onze mois à 1,33 le 25 mars. L'euro avait en particulier été affecté par les incertitudes liées au plan de sauvetage de la Grèce et par la dégradation de la note du Portugal par l'agence Fitch. Si l'euro-dollar semble avoir retrouvé une certaine sérénité à court terme, cela ne signifie pas pour autant que les économistes prévoient un redressement de l'euro, car les facteurs macroéconomiques pourraient désormais prendre le relais de la Grèce. Au contraire, ils tablent en moyenne sur une parité euro-dollar stable à 1,35 d'ici à trois mois et à 1,32 d'ici à un an, soit des prévisions en baisse par rapport au mois précédent, où ils l'estimaient à 1,40 et 1,36 sur ces mêmes horizons. Ces moyennes font néanmoins apparaître des disparités entre les prévisions des bureaux d'étude. En effet, celles-ci varient sensiblement entre 1,28 (Natixis) et 1,45 (Goldman Sachs) d'ici à trois mois et entre 1,22 (BNP Paribas et Société Générale) et 1,48 (SwissLife AM) d'ici à un an. De leur côté, les parités euro-livre et euro-yen sont anticipées respectivement à 0,89 et 130 sur un horizon de six mois, et à 0,88 et 133 d'ici à un an. En ce qui concerne les politiques monétaires, le statu quo se prolonge. Dans la zone euro, si aucune hausse des taux n'est anticipée dans les six prochains mois, les taux de marché pourraient quant à eux commencer à remonter avec la normalisation des opérations de refinancement de la BCE et le retrait progressif des liquidités. "Le taux eonia sera résolument plus élevé d'ici la fin d'année, confirment les économistes de Natixis. Les décisions de la BCE, concernant notamment les MROs (main refinancing operations), auront un impact important sur la rapidité avec laquelle le taux eonia convergera avec le taux refi." Sur un horizon d'un an, les deux tiers des économistes interrogés prévoient cette fois une hausse du taux refi, qu'ils anticipent à 1,25 % pour 20 % d'entre eux, à 1,50 % pour 33 % d'entre eux et à 1,75 % pour une minorité de 13 %. Aux Etats-Unis, ils sont 20 % à prévoir une remontée des taux d'ici à six mois. La proportion monte par contre à 60 % sur un horizon d'un an. Le taux des Fed Funds atteindra un niveau compris entre 1,25 et 1,75 % pour un tiers d'entre eux. Sur le marché des matières premières, le cours du Brent qui évoluait autour de 77 dollars le baril fin février a enregistré une hausse sensible en mars, en raison des anticipations de reprise économique. La semaine dernière, le Brent a notamment gagné environ 6 %, affichant une hausse à 84 dollars le baril, soit son niveau le plus élevé depuis début octobre 2008. Dans ce contexte, les économistes prévoient en moyenne un prix du baril stable à 83,15 dollars d'ici à trois mois et à 92,70 dollars d'ici à un an. Angèle Pellicier