EADS : Hong Kong Airlines confirme la commande de six A330-200

07/04/2010 - 10:15 - Option Finance

(AOF) - Hong Kong Airlines a finalisé avec Airbus une commande ferme portant sur six A330-200. Ce contrat confirme un protocole d'accord annoncé en début d'année à l'occasion du Salon Aéronautique de Singapour. Ces appareils seront équipés de réacteurs PW 4000. Hong Kong Airlines compte 23 A330 en commande au total, dont le premier exemplaire, livrable au second trimestre cette année, sera tout d'abord exploité par la compagnie sur ses lignes actuelles, puis ultérieurement sur les premiers vols lancés par Hong Kong Airlines à destination de l'Europe. "Grâce à ses faibles coûts d'exploitation et à son confort hors pair, l'A330-200 est l'avion idéal pour développer notre activité sur le marché long-courrier", a déclaré Yang Jian Hong, Président de Hong Kong Airlines. "Nous sommes impatients d'offrir des services haut de gamme à nos passagers sur ces lignes." "Cette commande émanant de Hong Kong Airlines est un vote de confiance supplémentaire envers l'A330, gros-porteur en service le plus prisé actuellement", a pour sa part souligné John Leahy, Chief Operating Officer Customers d'Airbus. "Grâce à la présence de l'A330-200 au sein de sa flotte, la compagnie sera bien placée pour développer des lignes long-courriers rentables."

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 30.09.2009 : 29.723 millions d'euros (+1%) Au 30.06.2009 : 20.195 millions d'euros (+2%) Au 31.12.2008 : 43.265 milliards d'euros (+11%)

Résultats

Au 30.09.2009 : Résultat opérationnel (EBIT) : 1,089 millions d'euros (-46%); - Résultat net : 291 millions (-73%) Au 30.06.2009 : Résultat opérationnel (EBIT) : 888 millions d'euros (-23%) - Résultat net : 378 millions (-6%) Au 31.12.2008, Résultat opérationnel : 2.830 millions d'euros (contre 52 millions en 2007) - Résultat net : 1.572 millions d'euros (contre une perte de 446 millions en 2007).

Prévisions

Le groupe estime que les conditions de marché devraient s'améliorer dans les prochains mois. Néanmoins, compte tenu d'un certain nombre d'incertitudes portant sur le cours du dollar par rapport à l'euro, sur l'A380 et l'A400M, il reste prudent. Un dollar faible et des couvertures de change limitées représentent une menace pour les performances futures. Aucune prévision d'EBIT n'a été donnée pour l'année 2009. Les livraisons d'avions devraient atteindre environ 490 en 2009, avec un taux de production qui demeure stable. Sur la base d'un euro pour 1,39 dollar, les revenus de 2009 devraient atteindre le niveau de 2008. Sur le plan de la trésorerie, EADS a récemment relevé ses prévisions : alors qu'il anticipait auparavant de consommer 1 milliard d'euros de flux de trésorerie disponible, il prévoit désormais un niveau de consommation inférieur (en excluant l'impact de l'A400M).

Stratégie

Le groupe cherche à limiter l'impact des fluctuations du cours du dollar par rapport à l'euro en développant sa production aux Etats-Unis pour étendre sa base de coûts en dollars. Cela lui permettrait d'accroître sa compétitivité par rapport à son concurrent Boeing. C'est l'un des enjeux du contrat de renouvellement des 179 avions ravitailleurs de l'US Air Force. Remporter ce contrat permettrait à EADS d'installer une chaîne de production aux Etats-Unis.

Evènements financiers

Le 31 janvier prochain un accord doit impérativement être trouvé entre EADS et sept pays (la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Espagne, la Turquie, la Belgique et le Luxembourg) concernant le financement du surcoût de l'A400M, l'avion de transport militaire d'Airbus. EADS a déjà provisionné 2,4 milliards d'euros. Le problème est qu'aucune des parties ne veut financer les surcoûts résultants des multiples difficultés techniques rencontrées et du retard de près de quatre ans dans la mise au point de cet avion. Ces dépenses représenteraient au moins 25% du coût initial. Certains experts évoquent un coût supplémentaire de 5 milliards d'euros. Si aucun accord n'est trouvé, Airbus pourrait arrêter ce programme et affecter ses ingénieurs à d'autres projets.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- En dépit des grandes difficultés du transport aérien en 2009, Airbus est parvenu à livrer davantage d'avions que son rival Boeing, pour la septième année consécutive ; - Les résultats du troisième trimestre sont globalement en ligne avec les attentes du marché, les investisseurs ayant particulièrement apprécié les bonnes performances du groupe dans sa gestion de trésorerie ; - Il bénéficie d'un carnet de commandes très élevé qui, a bien résisté à la crise : à fin septembre il s'établissait à 378 milliards d'euros contre 400,2 milliards à fin 2008 ; - A plus de 8 milliards d'euros, le groupe bénéficie d'une position de trésorerie confortable à fin septembre 2009, qui lui permet de mieux résister à la crise. - Après trois ans d'enquête, l'affaire du délit d'initiés présumé chez EADS s'est clôturé par un non-lieu général de l'AMF (Autorité des marchés financiers), redorant ainsi l'image du groupe ; - Le dividende par action de 20 centimes, au titre de l'exercice 2008, a été supérieur aux attentes des analystes.

Faiblesses

- L'avenir de l'avion militaire A400M est menacé or ne pas tenir un engagement face à des Etats porterait atteinte à la crédibilité d'EADS auprès de ses clients, et pourrait lui fermer l'accès aux marchés de défense à l'avenir ; - Au troisième trimestre la dégradation du taux de couverture euro-dollar et les surcoûts de fabrication du gros-porteur A380 ont pesé sur les performances du groupe ; - EADS souffre d'un manque de visibilité : il est dans l'incapacité d'estimer son résultat opérationnel pour 2009 ; - Autre menace sur l'exécution de ses programmes : la production de l'A380 coûte plus cher que prévu ; - Son concurrent Boeing est mieux armé pour faire face à la crise de l'aviation civile du fait de son activité militaire. Cette dernière représente la moitié de son chiffre d'affaire alors que le militaire, la défense et la sécurité représentent environ 10% des revenus d'EADS. - EADS pourrait ne pas gagner le contrat de renouvellement des 179 avions ravitailleurs de l'US Air Force, son associé, Northrop Grumman, ayant menacé de ne pas participer au nouvel appel d'offres les opposant à Boeing. Le groupe européen perdrait alors l'opportunité d'investir le marché américain, premier mondial en termes de défense ; - Chaque report dans le calendrier de livraison d'avions fait craindre une nouvelle réduction des cadences de production, qui pèse sur les marges. Le plus conséquent concerne la compagnie américaine US Airways, qui a reporté la réception de 54 livraisons d'A320 et d'A330, qui devait initialement s'effectuer entre 2010 et 2012 ; - La remontée de l'euro face au dollar pourrait peser à nouveau sur les marges.

La valeur et son secteur

Principales activités

Airbus Civil (59% du chiffre d'affaires 2008) ; Airbus militaire (6%), Eurocopter (hélicoptères- 10%, Astrium (Espace - 9%), les Systèmes de défense et de sécurité (12%), Autres (4%)

Le secteur

Selon le dirigeant d'Airbus, les deux prochaines années devraient être difficiles pour l'industrie aéronautique, ce qui pourrait entraîner une nouvelle baisse des cadences d'assemblage d'avions. Boeing, de son côté, a fortement abaissé ses prévisions pour 2009, du fait des difficultés liées au développement de ses avions 747-8 et 787. Les industriels français misent beaucoup sur le successeur de l'A320. Ce nouvel avion " vert " devrait permettre un gain de consommation de carburant, et donc d'émissions de CO2, de 50% d'ici à 2020. L'objectif est de créer une rupture technologique avec les concurrents russes et chinois. Sur une période de cinq à six ans, l'industrie aéronautique française souhaite obtenir 800 millions d'euros pour compléter ses recherches sur ce nouvel avion. Elle espère que le grand emprunt lancé par l'Etat français l'aidera à financer ses travaux.

La valeur dans son secteur

EADS se présente comme un leader mondial de l'aérospatiale, de la défense et des services associés.

Comment suivre la valeur

Les performances de l'entreprise sont étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, de par l'importance de l'aviation civile dans son chiffre d'affaires. La bonne santé du secteur aérien dépend, elle, de la situation géopolitique et économique mondiale, influant le tourisme et les voyages d'affaires, mais aussi du prix de baril de pétrole. Les prévisions de livraisons d'avion représentent un indicateur à étudier de près. Lle cours du titre est très sensible à l'évolution du dollar par rapport à l'euro, avec des coûts payés en majorité en euros et plus de la moitié des recettes facturée en dollars. 2010 sera crucial pour EADS, car c'est l'année où les compagnies aériennes pourront réellement juger si la crise va durer. Les investisseurs sont dans l'attente de la redéfinition des contrats entre EADS et les sept pays clients de l'A400M.

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés

0,2 euro par action

Taux de distribution des dividendes

10%

Taux de croissance du dividende par action

+66,7%

Rendement 2009

1,4%

Estimations de dividendes par action

0,2 euro en 2010

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Fitch considère que les groupes aéronautiques ne sont pas très généreux avec leurs actionnaires. Ainsi, EADS, qui disposait pourtant d'une trésorerie nette de 4 milliards d'euros à la fin du troisième trimestre, n'a pu en faire profiter ses actionnaires car il doit disposer d'un matelas de sécurité compte tenu des difficultés de l'aviation commerciale et des dépassements de coûts du programme A400M. Le cabinet d'étude PricewaterhouseCoopers estime que la valeur totale des fusions-acquisitions dans l'aéronautique et la défense sur le plan mondial, qui s'est établi à 10 milliards de dollars, a atteint, en 2009, son plus bas niveau depuis dix ans. Sur un marché particulièrement affecté par la crise économique mondiale, les spécialistes s'accordent à penser que l'Asie est un marché porteur. Selon Airbus, les compagnies aériennes de la région Asie-Pacifique devraient commander environ 8.000 appareils, représentant 1.200 milliards de dollars d'ici à 2028. La demande de la région va représenter un tiers de la demande mondiale durant cette période. La plupart des appareils commandés devraient être des gros-porteurs tels que l'A380.