TOTAL : deux découvertes en Angola

07/04/2010 - 14:36 - Option Finance

(AOF) - Total annonce que sa filiale, TEPA (Block 15/06), Limited, et ses partenaires ont fait deux importantes découvertes dans l'offshore profond angolais, sur les puits Nzanza-1 et Cinguvu-1. Localisés sur le Bloc 15/06, à environ 350 kilomètres au nord-ouest de Luanda, les puits Nzanza-1 et Cinguvu-1 ont été forés par 1 400 mètres de profondeur d'eau, atteignant respectivement des profondeurs totales de 3 008 mètres et 3 023 mètres. Les puits ont rencontré des réservoirs de bonne qualité dans les formations sableuses du Miocène inférieur. Durant les tests de production, le puits Nzanza-1 a produit plus de 1 600 barils par jour (b/j) de pétrole à 18° API. L'analyse des résultats obtenus permet d'estimer le potentiel de production sous activation des puits futurs à plus de 5 000 b/j de pétrole par puits. Sur le puits Cinguvu-1, le test de production, limité par les installations en surface, a atteint un débit de 6 400 b/j de pétrole à 23° API. Après les découvertes faites sur les puits Sangos-1 et N'Goma-1 en 2008, ainsi que sur le puits Cabaça Norte-1 en 2009, ces nouvelles découvertes confirment le potentiel du Bloc 15/06 en Angola. TEPA (Block 15/06), Limited, détient une participation de 15% dans le bloc 15/06, opéré par Eni.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 30.09.2009 : 95.099 millions d'euros (-33%) Au 30.06.2009 : 61.471 millions d'euros (-33,5%) Au 31.12.2008 : 179.976 millions d'euros (+13,4%)

Résultats

Au 30.09.2009 : Résultat opérationnel ajusté : 10.169 millions d'euros (-56%) ; Résultat net consolidé part du groupe : 5.703 millions (-43%) Au 30.06.2009 : Résultat opérationnel ajusté : 6.659 millions d'euros (-55%) ; Résultat net consolidé part du groupe : 4.547 millions (-46%) Au 31.12.2008 Résultat opérationnel net ajusté : 13.961 millions d'euros (+14,1%) ; Résultat net part du groupe 13.920 millions d'euros (+14%)

Prévisions

Les marges de raffinage demeurent à des niveaux très faibles, incitant le groupe à maintenir des réductions volontaires de traitements dans les raffineries. En amont, l'exploitation du gisement Yemen LNG démarrée en octobre, a marqué la montée en puissance des grands projets. Pour assurer sa production à moyen terme le groupe continue à investir au Canda, en Angola, et au Royaume-Uni.

Stratégie

La priorité du groupe est de réduire ses coûts. Certaines unités pourraient être fermées pour faire face aux surcapacités. Un plan de 555 suppressions de postes (sans licenciements) d'ici à 2013 a été adopté concernant des activités de raffinage et de pétrochimie en France.

Evènements financiers

Le groupe cherche à se développer dans les hydrocarbures non conventionnels. Ainsi, après s'être positionné dans les sables bitumineux dans l'Athabasca, aux Etats-Unis, il va créer une coentreprise avec le pétrolier indépendant américain Chesapeake, à travers laquelle il détiendra 25% du portefeuille de son partenaire. Il investir ainsi dans un gisement de gaz non conventionnel (gaz de schiste), l'investissement total pouvant atteindre 2,25 milliards de dollars. Par contre, en Irak, lors de la mise aux enchères organisée par les autorités irakiennes, Total n'est pas parvenu à obtenir l'exploitation des deux principaux gisements qu'il convoitait : le champ de Majnoun et la phase deux du site de Qourna-Ouest. Situés dans le sud du pays, ces gisements étaient les deux plus importants de l'appel d'offres, avec des réserves évaluées respectivement à 12,6 milliards et 12,9 milliards de barils.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- En amont, au troisième trimestre 2009, et pour la première fois depuis fin 2008, la production de Total a progressé (de 3%) par rapport au second trimestre 2009. Cette évolution positive résulte de l'entrée en production de nouveaux gisements (Tyrihans en Norvège, Tombua Landana en Angola, et Qatargas 2 au Qatar) et de la montée en puissance de plusieurs champs géants. Ces éléments ont plus que compensé le déclin naturel des champs matures, la baisse de production après réduction des quotas de l'Opep et les arrêts d'exploitation au Nigeria; - Grâce à la reprise économique qui se profile, le prix de baril de pétrole devrait se situer entre 70 et 80 dollars, ce qui impactera positivement les comptes du groupe; - L'agence de notation Fitch Ratings a confirmé les notes du groupe au motif qu'il devrait confirmer sa forte position dans l'industrie pétrolière avec la finalisation d'importants projets qui entreront en production en 2009 et 2010; - Total a distribué un dividende par action en hausse de 10% (à 2,28 euros) sur le résultat 2008; - Total, moins présent que ses concurrents aux Etats-Unis, résiste mieux à la crise; - Le titre bénéficie du statut de valeur de rendement du fait de la qualité de la génération de ses flux de trésorerie : Total dispose en effet de suffisamment de liquidités pour choyer ses actionnaires; - Sa structure financière demeure solide avec un ratio d'endettement de 21% à fin septembre 2009. Il peut donc mener des acquisitions et renouveler ses réserves; - L'action offre un rendement attrayant de 5%.

Faiblesses

- Sur le troisième trimestre 2009, le groupe a affiché un fort recul de son résultat net du fait du fléchissement des cours du pétrole (avec un prix moyen de 68 dollars, en baisse de 41% par rapport à l'année précédente) et une diminution de ses marges de raffinage; - La situation dans le raffinage se détériore avec une forte dégradation des marges en Europe (en baisse de 85% par rapport au troisième trimestre 2008 et de 47% par rapport au second trimestre 2009); - L'image de l'entreprise auprès du grand public, déjà dégradée dans le passé, avait été écornée par les accidents de salariés. La fréquence des accidents de travail des employés et sous-traitants de Total est bien supérieure à celle de ses concurrents, à 3,6 par million d'heures travaillées en 2008, contre 1,8 pour Shell ou 2,4 pour BP.

La valeur et son secteur

Principales activités

Secteur amont de la chaine pétrolière (exploration, développement, production d'hydrocarbures, de gaz naturel et de GNL) : 13,5% du chiffre d'affaires; Aval (raffinage, marketing des produits pétroliers, vente et transport maritime) : 75,3% du CA Chimie (de base et de spécialités) : 11,2%

Le secteur

Les surcapacités en Europe sont soulignées par deux éléments : (i) la faiblesse de la demande mondiale (les experts estiment qu'il faudra probablement attendre 2011 pour retrouver les niveaux de 2007) et (ii) les projets en cours dans le Golfe. Les groupes européens, qui n'ont pas la même surface financière que leurs concurrents américains, réalisent des investissements beaucoup plus limités. Néanmoins, Total, moins exposé au marché américain où la demande d'essence a fortement chuté, a publié sur le troisième trimestre de meilleurs résultats que ses rivaux américains.

La valeur dans son secteur

Cinquième groupe pétrolier intégré international

Comment suivre la valeur

L'évolution du cours du titre est très liée aux cours du baril de pétrole. Le cours du dollar par rapport à l'euro est également à suivre car l'augmentation de l'euro par rapport au dollar ampute le résultat opérationnel. Les tensions géopolitiques sont à surveiller car elles peuvent perturber la production ou les réserves stratégiques de Total. Enfin, les acquisitions du groupe dans le pétrole non conventionnel sont à suivre.

Rémunération des actionnaires

Dernier dividende versé

2,28 euros par action

Taux de distribution des dividendes

37%

Taux de croissance du dividende par action

+10%

Rendement

5%

Estimation du prochain dividende par action

2,39 euros en 2010

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Fitch Ratings souligne que les majors pétrolières européennes seraient fragilisées si le cours du baril de pétrole rechutait. Depuis le mois d'octobre, ce cours évolue entre 70 et 80 dollars. De nombreux analystes estiment que le cours du pétrole pourrait baisser au second trimestre du fait de la fin des plans de relance dans les économies développées, et d'une demande en retrait au printemps. Fitch considère que l'industrie pétrolière européenne doit non seulement affronter une baisse de la demande de produits pétroliers mais aussi des marges de raffinage, tombées à leur plus bas niveau en 15 ans. Toutefois, l'AIE (Agence internationale de l'énergie) a légèrement revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole cette année. Elle devrait croître de 1,8% par rapport à 2009, tirée par les pays émergents comme la Chine, contre 1,7% prévu auparavant. En 2009 cette demande avait enregistré une baisse historique de 1,5%. En 2010, la consommation devrait atteindre 86,5 millions de barils par jour. Dans les pays de l'OCDE, l'AIE prévoit une stagnation de la consommation, après une chute de 4,4% en 2009.