AIR FRANCE-KLM : 250 millions d'euros pour l'IPO d'Amadeus ?

13/04/2010 - 08:58 - Option Finance

(AOF) - La réintroduction en bourse d'Amadeus pourrait rapporter plus de 250 millions d'euros à Air France-KLM selon les informations des Echos. Le quotidien rappelle que la compagnie aérienne franco-néerlandaise détient encore 23,14% d'Amadeus aux côtés d'Iberia et de Lufthansa, qui possèdent 11,57% chacun. Les fonds d'investissement BC Partners et Cinven détiennent quant à eux 52,3%. Cette IPO devrait par ailleurs permettre à Air France-KLM d'améliorer "substantiellement" son bilan financier sur l'exercice 2010-2011 d'après le journal. L'opération pourrait avoir lieu dès le 29 avril.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- La fusion Air France-KLM s'affirme comme une très grande réussite. Les synergies montent en puissance, ce qui, combiné à une politique stricte de contrôle des coûts, permet d'améliorer fortement la rentabilité du groupe. - Air France bénéficie d'une forte réactivité aux évolutions économiques et géopolitiques, grâce au contrôle des coûts et à l'ajustement des capacités. - La compagnie aérienne est la première à adapter son offre à une clientèle qui met l'accent sur le prix plutôt que sur le confort. - Son modèle de double hub intercontinental lui permet d'offrir une offre de correspondance sans équivalent en combinant Roissy-Charles de Gaulle et Amsterdam. - L'appartenance à l'alliance Skyteam et sa flotte rajeunie constituent également des atouts majeurs.

Les points faibles de la valeur

- Les compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair avivent la concurrence sur les trajets court-courrier. Le prix du billet est devenu le premier critère du passager. - La hausse des prix du fuel est susceptible de peser sur les résultats du groupe. Les couvertures auront encore un effet négatif en 2010. - Le trafic cargo est la principale source de pertes. L'équilibre n'est pas attendu avant l'exercice 2011/2012.

Comment suivre la valeur

- Le groupe est sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques, à la confiance des voyageurs et au climat général (guerres, craintes d'attentats, épidémies). - Les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre. - Gros consommateur de carburant, Air France-KLM est aussi sensible à l'évolution du prix du pétrole, bien que sa politique de couverture atténue cet impact. - L'issue de la crise passera par la consolidation du secteur. Air France-KLM en sera un acteur de poids. - Le marché spécule régulièrement sur un éventuel retour en Bourse de la filiale Amadeus. Selon les analystes financiers, une telle opération pourrait ajouter 2 euros par action à la valeur actuelle de la compagnie aérienne.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Iata (l'Association du transport aérien international) a divisé par deux ses prévisions de pertes nettes pour 2010. Elles devraient finalement atteindre 2,8 milliards de dollars. Cette année les compagnies asiatiques et d'Amérique latine devraient sortir de la crise avec des bénéfices respectifs de 900 et 800 millions de dollars. En revanche, les compagnies nord-américaines et européennes devraient rester déficitaires avec des pertes estimées à 1,8 milliard de dollars pour les premières et 2,2 milliards pour les secondes. Les compagnies européennes affrontent davantage de difficultés que leurs concurrentes américaines car leurs pertes plus lourdes sont à comparer avec un niveau d'activité plus faible. En effet, l'Europe représente 22% du chiffre d'affaires mondial du secteur contre 35% pour l'Amérique du Nord. Les sociétés européennes doivent non seulement affronter un environnement économique défavorable mais aussi une concurrence violente des compagnies low-cost. Ces dernières s'attaquent à des compagnies classiques, qui, généralement, n'ont pas assez réduit leurs coûts. Souhaitant durcir leurs plans d'économies, les acteurs européens, en particulier Lufthansa, Air France et British Airways, se sont heurtés à de fortes résistances sociales.