FAURECIA relève ses prévisions de croissance pour le premier semestre

19/04/2010 - 08:43 - Option Finance

(AOF) - Faurecia a révisé en hausse sa prévision de croissance pour le premier semestre en raison des ventes réalisées au premier trimestre. L'équipementier automobile et filiale de Peugeot table désormais sur une croissance de l'ordre de 28 à 30% à périmètre et taux de change comparables, contre 15% auparavant. Sur les trois premiers mois de l'année, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 3,202 milliards d'euros, en hausse de 59,5%. A périmètre et taux de change constants, la croissance s'établie à 32,2%. Sur cette période, le chiffre d'affaires de Faurecia intègre pour 533 millions d'euros de chiffre d'affaires d'Emcon (+33% à taux de change constant) consolidé depuis le 1er janvier 2010. Représentatives de l'activité, les ventes de produits, comprenant les livraisons de pièces et composants aux constructeurs, sont en hausse de 40,7% (à taux de change et périmètre constants) à 2,534 milliards d'euros, dont 271 millions d'euros (+41%) pour Emcon.

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Les points forts de la valeur

- Le groupe bénéficie d'un portefeuille de clients relativement équilibré. - Le groupe détient des positions très fortes dans les cockpits, les portes et les échappements. Il est également bien positionné sur l'équipement des modèles récents de véhicules. - La valeur pourrait changer de statut boursier : en perte depuis 2005 à cause de restructurations à répétition, l'équipementier automobile est enfin en ordre de marche. L'année 2010 pourrait marquer le retour aux profits. - Le retour aux acquisitions, après des années d'immobilisme, atteste les ambitions retrouvées de Faurecia. Le groupe a récemment réalisé deux acquisitions majeures : l'Américain Emcon Technologies, qui lui permet de devenir leader des technologies de contrôle des émissions de CO2, un segment à forte valeur ajoutée, et les actifs allemands du suédois Plastal dans le domaine de l'extérieur véhicules (blocs avant, pare-chocs...) . - Sa politique de R&D lui permet de concevoir et de mettre à la disposition des constructeurs des innovations différenciantes attendues par les clients finaux.

Les points faibles de la valeur

- La lourde dette du groupe (4,6 fois les fonds propres) reste son talon d'achille. - Faurecia fabrique des produits moins sophistiqués (sièges, planches de bord, portes...) que d'autres équipementiers et subit par conséquent une pression plus forte sur les prix de la part des constructeurs.

Comment suivre la valeur

- L'équipementier automobile, à l'image de ses concurrents, dépend entièrement des commandes des constructeurs, qui sont de surcroît de plus en plus exigeants. - Le nombre d'immatriculations de véhicules neufs est un bon indicateur de tendance. - Le retour durable aux bénéfices est possible si la reprise des volumes est au rendez-vous. - Le marché spécule régulièrement sur un retrait de la cote ou une revente de la participation de PSA. L'acquisition d'Emcon va diluer la participation du constructeur de 71% à 54%, ce que certains interprètent comme le début de son désengagement.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

La concentration du secteur est en marche : Faurecia a repris l'américain Emcon Technologies (échappement) et il négocie l'acquisition des usines allemandes du plasturgiste Plastal. Les acteurs prévoient un redémarrage du marché en 2010. L'allemand Continental estime que son chiffre d'affaires devrait progresser de 5% au moins en 2010 (contre -17% l'an passé) et que son résultat d'exploitation devrait bénéficier d'une nette progression. Son compatriote Bosch vise une progression d'au moins 10% de son chiffre d'affaires dans l'automobile, son principal secteur d'activité, et un résultat légèrement positif cette année. Valeo vise en 2010 un taux de marge opérationnelle proche du double de celui enregistré en 2009 (1,8%). Il mise beaucoup sur la reprise en Amérique du Nord et sur une nouvelle amélioration en Asie. Quant à Faurecia, il compte renouer avec les bénéfices cette année grâce aux pays émergents. Néanmoins, en France, les réductions d'effectifs devraient se poursuivre, après la disparition de 35.000 emplois en 2009. La filière pourrait encore réduire ses effectifs de 40.000 à 50.000 personnes dans les deux années à venir.