SAFRAN confirme ses prévisions après une activité en repli de 2,5% au T1

20/04/2010 - 08:18 - Option Finance

(AOF) - Safran a réalisé au premier trimestre 2010 un chiffre d'affaires de 2,426 milliards d'euros, en repli de 2,5% (-3% en organique). Les activités de Défense (optronique) et de Sécurité (détection) ont fortement contribué au chiffre d'affaires alors que l'activité Propulsion aéronautique et spatiale est restée relativement stable, a indiqué l'équipementier dans un communiqué. La contraction du chiffre d'affaires dans l'activité Equipements aéronautiques est essentiellement due aux plus faibles volumes de livraison de nacelles et de systèmes d'atterrissage, notamment ceux destinés aux avions d'affaires et régionaux, et du fait des décalages de livraison des A380. La part du chiffre d'affaires généré par les services (pièces de rechanges et MRO) est restée stable, à 48 % des ventes dans la Propulsion aéronautique et spatiale, et a progressé pour atteindre 34% dans les Equipements aéronautiques. Safran a confirmé les prévisions annoncées pour l'année 2010, c'est-à-dire une croissance modérée du résultat opérationnel courant et un chiffre affaires "voisin" de celui de 2009. Le Président du Directoire, Jean-Paul Herteman, a déclaré : "Safran a réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires conforme à notre prévision de stabilité de chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'année 2010. Comme prévu, le marché aéronautique est resté volatil durant les trois premiers mois de l'année". Et d'ajouter, "toutefois, les signes d'amélioration nous semblent réellement prometteurs : le transport de passagers et le fret repartent à la hausse, les avionneurs prévoient d'augmenter les cadences de production des avions court-moyen courrier dans les trimestres à venir et un nombre significatif d'avions motorisés avec des CFM56 sont remis en service". "Les performances réalisées au 1er trimestre et les tendances positives actuellement observées sur nos marchés permettent de confirmer nos prévisions annoncées pour l'ensemble de l'année 2010 et de réitérer notre confiance quant à 2011 et au delà", a conclu le président.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Issu de la fusion de Sagem et de Snecma, Safran est un groupe international de haute technologie leader dans les domaines de la propulsion aéronautique et spatiale, des équipements aéronautiques et de la défense sécurité. Le groupe emploie 54 000 personnes réparties dans plus de 30 pays. En 2007, il a réalisé 55% de son chiffre d'affaires en Europe, 26% en Amérique du Nord, 9% en Asie et 10% dans le reste du monde. L'actionnariat du groupe se répartissait, au 31 décembre 2008, entre le public (37%), l'Etat (30,2%), les salariés (21,7%), Areva (7,4%) et l'autocontrôle (4,3%).

Les forces de la valeur

- Safran dispose d'une solide base dans l'aéronautique et la défense au potentiel de développement substantiel. Safran est ainsi le troisième acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE). Par ailleurs, la biométrie devrait connaître un flux de nouvelles favorables avec une accélération des appels d'offres européens et internationaux. - Le groupe présente une solidité financière qui repose sur un endettement limité et des cash flows récurrents élevés. - Avec la cession de la téléphonie mobile, Safran a confirmé le recentrage sur son coeur de métier, à savoir les activités de la propulsion, l'aéronautique, la défense et la sécurité.

Les faiblesses de la valeur

- L'idée de fusionner Sagem et Snecma pour créer Safran a fortement surpris le marché d'autant plus que Snecma avait précédemment refusé une offre de rapprochement avec Thales, invoquant l'absence de logique industrielle de l'opération. La création de Safran résout un certain nombre de problèmes, mais la transaction apparaît, aux yeux de la plupart des analystes, dénuée de toute logique industrielle sachant que le recoupement entre les activités de Sagem et Snecma est très limité. - L'effet de change reste un risque important pour le groupe, qui détient une exposition nette au dollar de l'ordre de 35% de son chiffre d'affaires. -Le trafic aérien mondial a nettement ralenti en 2009.

Comment suivre la valeur

- Safran est sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et militaire. Il est aussi sensible à l'évolution de la concurrence, et donc des prix, dans le secteur des télécommunications. -La spéculation quant à un rapprochement avec Thales refait régulièrement surface.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Fitch considère que les groupes aéronautiques ne sont pas très généreux avec leurs actionnaires. Ainsi, EADS, qui disposait pourtant d'une trésorerie nette de 4 milliards d'euros à la fin du troisième trimestre, n'a pu en faire profiter ses actionnaires car il doit disposer d'un matelas de sécurité compte tenu des difficultés de l'aviation commerciale et des dépassements de coûts du programme A400M. Le cabinet d'étude PricewaterhouseCoopers estime que la valeur totale des fusions-acquisitions dans l'aéronautique et la défense sur le plan mondial, qui s'est établi à 10 milliards de dollars, a atteint, en 2009, son plus bas niveau depuis dix ans. Sur un marché particulièrement affecté par la crise économique mondiale, les spécialistes s'accordent à penser que l'Asie est un marché porteur. Selon Airbus, les compagnies aériennes de la région Asie-Pacifique devraient commander environ 8.000 appareils, représentant 1.200 milliards de dollars d'ici à 2028. La demande de la région va représenter un tiers de la demande mondiale durant cette période. La plupart des appareils commandés devraient être des gros-porteurs tels que l'A380.