SCHNEIDER ELECTRIC : hausse de 2,3% du chiffre d'affaires trimestriel

21/04/2010 - 18:15 - Option Finance

(AOF) - Schneider Electric a publié un chiffre d'affaires de 3,910 milliards d'euros au premier trimestre 2010, en hausse de 2,3%, à périmètre et taux de change courants. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un chiffre d'affaires de 3,776 milliards d'euros. La croissance organique s'est par ailleurs établie à +2,3%. Ces bons résultats sont notamment tirés par un rebond des activités Industry (+19%) et IT (+6%). Power (-2,7%) et Buildings (-3,6%) sont encore affectés par la faiblesse du marché non résidentiel dans les pays matures. La bonne dynamique dans les nouvelles économies et le rebond des investissements dans l'industrie devraient continuer à soutenir la croissance en 2010. La demande devrait toutefois rester atone sur les marchés matures, compte tenu d'un envirobbement économique toujours incertain, a précisé Schneider Electric. Au regard de la performance du premier trimestre, Schneider Electric table sur un retour à une croissance modérée à un chiffre (" low single-digit "), à taux de change et périmètre comparables, pour le chiffre d'affaires, et une amélioration de la rentabilité avec une marge EBITA d'environ 14% avant coûts de restructuration (et avant tout impact d'intégration d'Areva Distribution).

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Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 30.09.2009 : 11.705 millions d'euros (-17,6%) Au 30.06.2009 : 7.755 millions d'euros (-13,9%) Au 31.12.2008 : 18,311 milliards d'euros (+5,8%)

Résultats

Au 30.06.2009, EBITDA : 791 millions d'euros (-41,8%) ; résultat net : 346 millions d'euros (-59,3%) Au 31.12.2008, EBITDA : 2.754 millions d'euros (+7,5%) ; résultat net : 1.723 millions d'euros (+6,3%)

Prévisions

Compte tenu de la tendance du troisième trimestre et du plan de réduction des coûts en ligne avec ses attentes, le groupe a révisé à la hausse son objectif 2009 de marge EBITA à environ 12,5% avant coûts de restructuration (contre 12% auparavant). Il estime également que la baisse organique du chiffre d'affaires au deuxième semestre sera d'une ampleur légèrement moins importante que celle du premier semestre, alors qu'il estimait auparavant qu'elle serait en ligne avec celle du premier semestre.

Stratégie

A travers son nouveau plan stratégique, "One", le groupe a l'ambition de réduire les coûts de 1,6 milliard d'euros d'ici à 2011. L'entreprise a économisé 300 millions d'euros au premier semestre sur ses fonctions support telles que le marketing. Le plan stratégique prévoit également que le groupe devienne leader des " nouvelles économies " en 2011, date à laquelle il compte réaliser la moitié de ses coûts de production dans les pays émergents. Pour Schneider Electric, l'efficacité énergétique constitue une opportunité de croissance et de différenciation.

Evènements financiers

Alstom et Schneider Electric ont été choisis pour reprendre la branche de transmission et distribution d'électricité (T&D) d'Areva. Néanmoins cette opération de 4,09 milliards d'euros suscite des remous car il est reproché à l'Etat, actionnaire majoritaire d'Areva, d'avoir choisi les français face à General Electric et Toshiba. Ce dernier pourrait d'ailleurs déposer un recours au Conseil d'Etat. De plus, les salariés d'Areva T&D étaient opposés à la scission en deux entités. En effet, Alstom récupère les deux tiers de l'activité, la transmission d'électricité (très haute et haute tension), tandis que Schneider Electric s'empare de la distribution d'électricité (moyenne tension). Cette acquisition permet à Schneider Electric, déjà présent dans la distribution d'électricité, de devenir le second acteur mondial sur le marché de la moyenne tension électrique, devant Siemens et juste après ABB. Le groupe espère un effet positif sur le bénéfice net par action dès la première année et un impact relutif de 5 à 10% par la suite. Il espère finaliser le rachat au printemps 2010. Compte tenu de la forte génération de trésorerie attendue au deuxième semestre, qui devrait porter la position de trésorerie disponible au bilan à environ 3 milliards d'euros à fin d'année 2009, cette transaction sera financée intégralement par l'utilisation de liquidités disponibles.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Le groupe bénéficie de positions solides dans ses activités et dans les pays émergents. Il devrait, en particulier tirer partie de sa présence en Chine : dans ce pays, le PIB devrait croître de 10,8% l'année prochaine ; - Au troisième trimestre, la bonne surprise est venue des pays émergents, qui représentent environ un tiers des ventes, et dont la performance est nettement supérieure à celle des marchés traditionnels ; - L'objectif de marge EBITA a été révisé à la hausse pour 2009 ; - Le dividende par action a augmenté de 3,30 euros à 3,45 euros entre 2007 et 2008 ; - Sur le premier semestre 2009, dans un environnement pourtant dégradé, le groupe est parvenu à améliorer son autofinancement libre de 7,6% à 726 millions d'euros : il représente 9,4% du chiffre d'affaires, contre 7,5% au premier semestre 2008 ; - Grâce à cette forte génération de trésorerie, l'endettement net a été ramené à 4.142 millions d'euros (contre 5.220 millions d'euros au 30 juin 2008), permettant une amélioration de 16 points du ratio dette / capitaux propres, qui s'établit à 37% au 30 juin 2009 ; - Son ambitieux plan de réduction des coûts devrait lui permettre de limiter les effets de la crise. La bonne exécution de ce programme a été soulignée au premier semestre 2009 ; - La réorientation vers l'efficacité énergétique permettra à Schneider de bénéficier de l'augmentation des dépenses de certains gouvernements en faveur de l'écologie, en particulier aux Etats-Unis ; La reprise partielle d'Areva T&D, autofinancée en intégralité, qui renforce les positions concurrentielles de Schneider, offre un potentiel de valorisation au titre.

Faiblesses

- L'agence de notation Moody's a dégradé de "stable" à "négative" sa perspective sur la notation 'A3/Prime-2' attribuée au groupe Schneider ; - Les chiffres du troisième trimestre soulignent que la conjoncture reste difficile dans les pays développés, particulièrement en Europe et aux Etats-Unis ; - L'activité d'Automatisme et de contrôles, étroitement liée à l'investissement industriel, est très affectée par la dégradation de la conjoncture économique avec une chute de 24,9% de son activité organique sur les neuf premiers mois de l'année ; - Schneider pâtit d'un cycle d'activité court (avec un carnet de commandes qui ne représente que 1 à 2 mois de ventes) ce qui renforce le manque de visibilité ; - Certains investisseurs considèrent que l'action, dont le cours a beaucoup progressé sur les derniers mois (hausse d'environ 47% sur les 6 dernies mois) ne présente pas de potentiel de valorisation, et que son prix intègre désormais les éléments positifs.

La valeur et son secteur

Principales activités

Distribution électrique (57% du chiffre d'affaires), Automatismes et contrôles (29%), Energie sécurisée (14%)

Le secteur

Représentant 900.000 salariés et 110 milliards d'euros de chiffre d'affaires, la filière électrique est candidate au grand emprunt. Elle a émis plusieurs propositions pour relancer le secteur en crise, parmi lesquelles l'instauration d'une prime au renouvellement du parc de moteurs électriques.

La valeur dans son secteur

Fait partie des leaders mondiaux dans chacun de ses métiers : leader mondial des équipements électriques basse tension et numéro deux pour la moyenne tension (après l'opération relative à Areva T&D).

Comment suivre la valeur

Les équipementiers électriques sont très sensibles à l'évolution du marché immobilier. De plus, de par sa présence en Europe et en Amérique du Nord (qui représentent tous deux 69% de son activité sur les neuf premiers mois de 2009), le groupe est très sensible à l'évolution de la conjoncture sur ces deux continents. Schneider souhaitant sensiblement accélérer sa présence dans les pays émergents, les acquisitions sont à surveiller. Surveiller l'évolution de prévision de marge opérationnelle pour 2009. Suivre l'aboutissement du recours potentiel devant le Conseil d'Etat du repreneur malheureux, Toshiba, concernant la reprise d'Areva T&D par Alstom et Schneider.

Rémunération des actionnaires

Dernier dividende versés

3,45 euros par action

Taux de distribution des dividendes

49%

Taux de croissance du dividende par action

+4,5%

Rendement

4%

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

D'après la Fédération des industries mécaniques (FIM), la mécanique française a subi une chute historique de 15% de son chiffre d'affaires, à 98 milliards d'euros, en 2009. Ce secteur, qui emploie 650.000 personnes, a enregistré un recul de 5,5% de ses effectifs. Cette évolution n'est pas spécifique à la France. Elle a touché même le très puissant secteur des biens d'équipement allemand, qui représente un cinquième de la production mondiale. La machine-outil allemande (qui représente 920.000 salariés) a dû affronter un plongeon de 24,8% de ses facturations, à 160,1 milliards d'euros, un niveau inférieur à celui de 2006. Les usines allemandes ont tourné en moyenne à 70% de leur capacité l'an dernier, contre 89% un an auparavant. La branche a perdu 30.000 postes. C'est la pire performance depuis un demi-siècle. Ce secteur, très dépendant de la demande internationale, a pâti d'un retrait de 25,5% de ses exportations. La Chine est devenue le premier client étranger du secteur, avec une augmentation de 4,2% des ventes, à 10,3 milliards d'euros. Elle a ainsi devancé les marchés nord-américains (-30,6%) et français (-27,1%). Les commandes ont, elles, baissé de 38%.