SES : prévisions 2010 plus pessimistes

23/04/2010 - 09:01 - Option Finance

(AOF) - SES a réduit ses prévisions 2010 suite au lancement différé d'ASTRA 3B et compte tenu de la réduction des revenus générés par le satellite AMC-16. L'opérateur de satellites table désormais sur croissance du chiffre d'affaires récurrent dans une fourchette cible de 4% à 5%, avec une augmentation de l'Ebitda récurrent conforme à la progression du chiffre d'affaires récurrent. Il projetait auparavant une croissance du chiffre d'affaires récurrent et de l'Ebitda récurrent de l'ordre de 5%. En revanche, le groupe continue de tabler sur un taux moyen de variation annuelle de son chiffre d'affaires récurrent de 5% entre 2010 et 2012. " La croissance du chiffre d'affaires devrait être apparente au niveau de l'Ebita récurrent ", a également réitéré la société. Sur les trois premiers mois de l'année, SES a dégagé un résultat net part du groupe de 105,9 millions d'euros, en recul de 13,1%, et un EBITDA de 307,6 millions d'euros, en repli de 0,4%. L'EBITDA récurrent a augmenté de 2,2% à 311 millions d'euros, Le chiffre d'affaires a reculé de 0,5% à 423,4 millions d'euros en publié, mais augmente de 2,4% sur une base récurrente. La marge d'EBITDA publiée s'est élevée à 72,7%, à comparer avec 72,9% au premier trimestre 2009. La marge d'EBITDA des activités infrastructures, le principal segment du groupe, a atteint 83,3% contre 84,4%, un an plus tôt.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- La visibilité de l'activité est forte car le groupe passe des contrats à long terme, souvent de dix ans, et ne sont pas annulables. - SES évolue sur un marché qui présente de fortes barrières à l'entrée et où les ressources sont rares. Les positions orbitales attribuées par l'Union internationale des télécommunications ne peuvent pas être retirées à l'opérateur s'il les utilise. - Les opérateurs satellites disposent d'une forte capacité à imposer leurs prix aux clients. - La croissance de SES est tirée par le fort développement de la télévision numérique. Le nombre de bouquets par satellite ne cesse d'augmenter. Même en période de crise les clients ne coupent pas cette dépense, au risque que leurs chaînes ne soient plus diffusées. - Les zones en forte croissance comme l'Amérique latine, l'Afrique et l'Europe de l'Est représentent près d'un tiers des revenus de SES. - Malgré son programme d'investissement important, SES garde une politique de distribution généreuse.

Les points faibles de la valeur

- SES affronte la concurrence de nouveaux types de plateformes de distribution de contenus. - Sa clientèle n'est pas assez diversifiée, ce qui tend à donner à ses clients un pouvoir de renégociation des contrats plus importants. - Du fait des lourds investissements pour développer un programme de satellite, les opérateurs ont un endettement structurellement élevé. - SES a une grande sensibilité à la baisse de la monnaie américaine, car 40% de ses facturations sont réalisées en dollars. - La " Golden Share " du Grand-Duché de Luxembourg lui permet d'empêcher un actionnaire de détenir plus de 20,1% des actions du groupe.

Comment suivre la valeur

- L'activité de SES consomme beaucoup de capitaux. Un programme de satellite peut nécessiter 200 millions de dollars. Trois à cinq ans s'écoulent entre la commande et la mise en service d'un engin. Mais une fois lancé, l'équipement est très rentable. - SES doit lancer de nouveaux appareils pour répondre à une demande croissante. Huit lancements sont prévus d'ici 2011. Les lancements de satellite ne sont pas sans risques, mais chaque appareil est assuré. - Dans le cas de l'activité d'opérateur de satellites, il convient de suivre l'évolution des taux d'utilisation publiés par le groupe. Ces taux servent notamment d'indicateurs pour la politique d'investissement du groupe dans de nouvelles capacités. - Le mouvement de consolidation du secteur est également à surveiller. Le métier d'opérateur de satellites étant un métier de coûts fixes, toute fusion permet de dégager d'importantes économies, principalement dans le domaine des lancements.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Opérateurs télécoms

Les opérateurs télécoms sont confrontés à des investissements très lourds. Selon l'Idate 300 milliards d'euros seront nécessaires pour remplacer le cuivre par de la fibre optique en Europe. Le Vieux-continent est déjà en retard dans le très haut débit. Or, face à des conditions de financement qui se sont durcies, les intervenants vont éprouver des difficultés à engager les dépenses.