PERNOD RICARD est plus optimiste sur ses résultats annuels

29/04/2010 - 08:58 - Option Finance

(AOF) - Pernod Ricard a relevé ses prévisions de croissance interne annuelle du résultat opérationnel courant à l'occasion de la publication du chiffre d'affaires du troisième trimestre. Le groupe de vins et spiritueux vise désormais une progression " autour de 3% ", contre une fourchette de +1% à +3% précédemment. Sur les trois premiers mois de l'année, Pernod Ricard a réalisé un chiffre d'affaires de 1,538 milliard d'euros, en croissance de +14%, soit une croissance interne de +16%, un effet devises de +2% et un effet périmètre de -3%. Le consensus Reuters était de 1,4509 milliard d'euros pour les ventes et 11% pour la croissance organique. Le groupe a expliqué sa performance par une forte croissance de la consommation dans les nouvelles économies, une amélioration de la situation sur certains marchés-clé (USA, Russie, Duty Free...), et des effets techniques favorables (déstockage au 3ème trimestre 2008/09, décalages de Pâques et du Nouvel An chinois).

AOF - EN SAVOIR PLUS

Attention le groupe clôture ses comptes au 30 juin

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 31.12.2009 (semestriels) : 3.789 millions d'euros (-10% en publié et -3% de croissance interne) Au 30.06.2009 (annuels) : 7.203 millions d'euros (+9%, croissance interne de -0,4%) (exercice 2008/2009)

Résultats

Au 31.12.2009 (semestriels), résultat opérationnel courant : 1.062 millions (-11%); résultat net part du groupe : 604 millions (-2%) Au 30.06.2009 (annuels), résultat opérationnel courant : 1.846 millions (+21%, croissance interne +4%); résultat net part du groupe : 945 millions (+13%)

Prévisions

Sur le second semestre 2009/10, Pernod Ricard constate et anticipe une situation toujours difficile en Europe de l'Ouest mais néanmoins une bonne résistance du marché français. Par contre, la visibilité est toujours faible aux Etats-Unis. Certains marchés se redressent tels que le duty free, la Corée du Sud, et l'Europe de l'Est. Les marchés émergents, sont, eux, toujours aussi dynamiques. Le groupe confirme pour l'ensemble de l'exercice 2009/10, l'objectif d'une croissance interne de +1% à +3% de son résultat opérationnel courant, avec un renforcement des investissements sur les marques et marchés stratégiques.

Stratégie

- Le renforcement des investissements sur les marques et les marchés stratégiques demeure une priorité, notamment sur les Etats-Unis et les marchés émergents, où le groupe bénéficie d'une position privilégiée. - Le désendettement demeure également prioritaire, et d'autres cessions, notamment des vins espagnols, ne sont pas à exclure. Pernod se rapproche peu à peu de son objectif de cessions globales de 1 milliard d'euros. La dernière en date concerne les actifs nordiques (qui comprennent plusieurs petites marques et sites du suédois Vin & Sprit). Ils ont été cédés au finlandais Altia pour 82 millions d'euros.

Evènements financiers

La dette nette a été réduite de 565 millions d'euros sur le dernier semestre, et elle s'établit à 10.323 millions d'euros au 31 décembre 2009. Cette évolution a été obtenue grâce à la forte génération de free cash flow sur la période (+526 millions d'euros) renforcée par la poursuite du programme de cession de créances commerciales et la cession de la marque Tia Maria.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Sur le premier semestre 2009/2010, le groupe est parvenu à améliorer sa marge opérationnelle, en dépit de la crise : cette marge opérationnelle s'établit à 28,0%, soit une progression de +90 pbs à taux de change constants; - Même si l'activité a reculé sur le premier semestre, l'évolution du chiffre d'affaires s'est améliorée entre le premier et le deuxième trimestre, caractérisée par une croissance interne de -2% au second trimestre contre -4% au premier; - Le repli des quinze marques stratégiques (58 % de l'activité) s'est limité à 5% en volume et à 3% en valeur ; - Le groupe défend avec force le positionnement de ses marques : ses prix de vente ont progressé et des dépenses publi-promotionnelles demeurent à un niveau élevé du chiffre d'affaires (17%); - La croissance du groupe est soutenue par sa diversification géographique, notamment en Asie; - Même si le dividende sur le résultat 2008/2009 a été réduit, la rémunération de l'actionnaire est partiellement assurée par la distribution d'actions gratuites; - La récente attribution d'actions gratuites est non seulement une bonne nouvelle pour les actionnaires, mais il souligne également la confiance en l'avenir de l'entreprise; - Le groupe dispose encore d'une bonne marge de manoeuvre pour améliorer ses résultats, en poursuivant les synergies liées à l'acquisition de Vin & Sprit (V&S), mais aussi en réduisant ses coûts de structure. La réduction de la dette financière, devrait faire également reculer les frais financiers; - Sa stratégie de valeur sur l'ensemble de son portefeuille, avec le développement de ses produits " premium ", lui permet de bien résister dans un contexte de crise.

Faiblesses

- Le chiffre d'affaires a subi un effet devises négatif de 4% essentiellement lié à la dévalorisation du bolivar vénézuélien et du dollar américain; - Malgré le désendettement mené, la dette nette reste élevée (à 10,3 milliards d'euros à fin décembre 2009, contre 8,2 milliards d'euros de fonds propres); - Le dividende prélevé sur le résultat 2008/2009 est en recul même si le retour à la politique habituelle de distribution en numéraire d'environ 1/3 du résultat net courant est prévu dès l'exercice 2009/10.

La valeur et son secteur

Principales activités

Vins et spiritueux (Alcools blancs et Rhums, Whiskies, Anisés, Liqueurs, Cognacs & Brandies, Amers)

Le secteur

Selon la fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS), la reprise des exportations de vins et spiritueux devrait être faible en 2010 pour s'établir à 5%. L'année 2009 a été très difficile, caractérisée par des exportations en chute de 17%, pour s'établir à 7,7 milliards d'euros. Cette baisse était prévue par l'Association, qui tablait sur un recul compris entre 15% et 20% pour 2009. Ce sont les exportations de vins qui ont pâti de la chute la plus importante, de 19% pour un marché de 5,5 milliards d'euros. Celle des spiritueux a été moindre, à -12% avec un marché qui atteint 2,2 milliards d'euros. Exceptés la Chine et Hong Kong, toutes les destinations ont souffert, en particulier les deux principales destinations des vins hexagonaux que sont les Etats-Unis et le Royaume Uni.

La valeur dans son secteur

Co-leader mondial des vins et spiritueux (avec Diageo)

Comment suivre la valeur

- Les deux tiers de l'activité et des profits sont réalisés sur le premier semestre (juillet-décembre), le quart de l'activité étant même réalisé en décembre; - Vérifier que les synergies se poursuivent dans les prochains mois du fait de l'intégration de V&S; - Suivre le processus de cession des activités non stratégiques.

Rémunération des actionnaires

Dernier dividende versé

0,50 euro par action au titre de l'exercice 2008-09

Taux de distribution des dividendes

12,5% (sur résultat 2008-2009)

Taux de croissance du dividende par action

-62% (sur résultat 2008-2009)

Rendement moyen 2010

0,9%

Estimation du prochain dividende par action

1,25 euro en 2010

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Le nouveau leader mondial de la confiserie est né avec le rachat du confiseur britannique Cadbury par l'américain Kraft Foods, numéro deux mondial de l'agroalimentaire. Cette OPA hostile a atteint le montant de 13 milliards d'euros. Quant au leader mondial du secteur, Nestlé, il a racheté pour 3,7 milliards de dollars (2,5 milliards d'euros) les pizzas surgelées de Kraft en Amérique du Nord. Le surgelé est devenu, en effet, un de ses axes stratégiques de développement. Le groupe détient déjà plus de 6% du marché mondial, tous produits confondus. Le géant suisse a également choisi un créneau porteur car les pizzas surgelées séduisent les ménages, enclins à limiter leurs dépenses alimentaires. La concentration du secteur peut s'expliquer par un environnement qui demeure ardu pour les groupes agroalimentaires. C'est pourquoi certains analystes estiment que des entreprises vont être tentées d'aller gagner de la croissance grâce à des acquisitions.