HERMES : décès de l'ancien président Jean-Louis Dumas

03/05/2010 - 09:43 - Option Finance

(AOF) - Le décès de Jean-Louis Dumas, qui été président d'Hermès de 1978 à 2006, a été annoncé ce week end. " Les Echos " rappelle qu'il a été l'artisan de l'internationalisation du groupe de luxe qu'il a également fait entrer dans de nouveaux métiers, tels que l'horlogerie, la bijouterie et l'orfèvrerie. Jean-Louis Dumas était le cinquième descendant de Thierry Hermès, fondateur de la société éponyme, à prendre la tête du groupe familial. " C'est une perte pour la France ", a déclaré le président de la République. " Jean-Louis Dumas a su faire d'une marque historique liée au cuir et à la sellerie un emblème du luxe et de la modernité, un étendard de la marque France ", a ajouté Nicolas Sarkozy.

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Les points forts de la valeur

- Hermès bénéficie d'une notoriété mondiale et résiste aux effets de mode en raison de son image "classique" et de son caractère intemporel. - Le positionnement sur les produits très haut de gamme d'Hermès lui donne un pouvoir de négociation élevé et lui permet d'augmenter les prix chaque année, ce qui en fait une valeur défensive du luxe. - Le groupe poursuit son développement avec un programme soutenu d'investissements que sa trésorerie nette lui permet aisément de financer. Hermès prévoit l'ouverture ou la rénovation d'une dizaine de magasins en Asie et aux Etats-Unis. - La coopération avec le fabricant italien de voiliers Wally est une belle vitrine.

Les points faibles de la valeur

- Les frais fixes du groupe sont importants. - L'exposition du groupe aux marchés émergents reste limitée (25% du chiffre d'affaires), tandis qu'elle est assez forte au Japon (22% du chiffre d'affaires), un marché mature qui a tendance à reculer et qui plus est, est en proie aux difficultés économiques. - Même si les analystes estiment justifié que la valeur se paie avec une prime par rapport à ses pairs au regard de la qualité de la marque et de la dimension spéculative du dossier, les niveaux actuels sont jugés trop élevés.

Comment suivre la valeur

- D'une manière générale, la croissance des acteurs du secteur du luxe est fortement corrélée à celle du PIB. - Hermès est fortement dépendant de l'état de santé de l'économie américaine et japonaise. Les ventes du groupe sont également sensibles aux flux touristiques et donc au trafic aérien. - Hermès est sensible à l'évolution du dollar et du yen. - La prime spéculative pourrait s'affaiblir, la direction déclarant de façon récurrente qu'Hermès n'est pas à vendre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

Même si l'Europe de l'Ouest demeure le premier marché mondial des cosmétiques, il se tasse, de même que le Japon et l'Amérique du Nord. Cette évolution se réalise au profit de l'Asie (hors Japon), de l'Amérique latine et de l'Europe de l'Est. Le Brésil, la Chine et la Russie font déjà partie des dix plus gros consommateurs mondiaux de produits de beauté. Pour 2010, la plupart des acteurs des cosmétiques sont prudents. L'allemand Henkel (qui détient notamment les marques Fa, Schwarzkopf, Diadermine...) est plus optimiste que ses concurrents et se dit plutôt confiant pour son chiffre d'affaires en 2010. Pour trouver des relais de croissance les groupes de cosmétiques mènent des acquisitions. Le japonais Shiseido a lancé une offre publique d'achat amicale de 1,7 milliard d'euros sur l'américain Bare Escentuals. Cette opération lui permet d'étendre ses activités hors du Japon. Quant à L'Oréal, il a complété son réseau de distribution de salons de coiffure aux Etats-Unis suite à l'acquisition de Maly's Midwest et Marshall Salon Services. Enfin, l'anglo-néerlandais Unilever finalise son rachat de Sanex à Sara Lee.