EIFFAGE : recul de 4,2% du chiffre d'affaires au premier trimestre

07/05/2010 - 18:34 - Option Finance

(AOF) - Eiffage a réalisé au premier trimestre 2010 un chiffre d'affaires consolidé de 2,9 milliards d'euros, en baisse de 4,2%. A périmètre et change constants, la baisse a atteint 5,4%. Dans les activités Travaux, le chiffre d'affaires s'est établi à 2,463 milliards d'euros, en retrait de 5,6 % (- 7,1 % à périmètre et change constants). Le chiffre d'affaires Concession a atteint 446 millions d'euros, en progression de 4,4%. Le carnet de commandes s'élève à 10,3 milliards d'euros, en augmentation de 4,5% sur celui au 1er janvier 2010. Il progresse dans toutes les branches du groupe et représente en moyenne 11 mois d'activité.

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Les points forts de la valeur

- L'équipe dirigeante actuelle est la même que celle qui a mené le redressement lors de la crise des années 1990. - L'acquisition d'APPR a permis au groupe de devenir le numéro deux français et numéro trois européen des concessions autoroutières, et de rééquilibrer son portefeuille d'opérations vers des activités à caractère récurrent et donc moins sensibles à la conjoncture. - Les commandes publiques constituent un soutien pour le chiffre d'affaires. Un important flux de PPP (Partenariat Public-Privé) est attendu courant 2010, ce qui devrait améliorer la visibilité. - Eiffage ne devrait pas lancer d'offre pour acquérir les minoritaires d'APRR. - La bataille boursière et judiciaire qui a opposé pendant près de 2 ans le groupe à l'un de ses actionnaires, l'espagnol Sacyr, a pris fin mi-2008. Des institutionnels sont entrés au capital.

Les points faibles de la valeur

- Les métiers d'Eiffage présentent traditionnellement de faibles marges. - Même si une chute brutale d'activité de type 1995-96 semble écartée par la direction, Eiffage reste pénalisé par la faiblesse de la demande émanant du tertiaire et les incertitudes sur les Travaux Routiers. Les plans de relance auront des effets sur l'activité mais probablement pas avant 2011. - Le groupe est peu présent à l'étranger avec 80% du chiffre d'affaires réalisé en France. - Les positions d'Eiffage en Espagne et les acquisitions en Europe de l'Est sont affectées par la crise. - Les problèmes non résolus au niveau de la structure de contrôle d'APRR sont également sources de prudence : Eiffage, qui a rassemblé ses intérêts dans APRR autour d'un holding Eiffarie, est visiblement en conflit avec Macquarie, qui poursuit une logique d'investisseur financier et non d'industriel.

Comment suivre la valeur

- Une bonne part de l'activité d'Eiffage, à l'image du secteur de la construction et du bâtiment dans son ensemble, dépend de la conjoncture économique, du niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et du climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers). - Par ailleurs, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

En 2010, les professionnels estiment que le nombre de mises en chantier devrait se redresser et atteindre 365.000, niveau toutefois bien inférieur aux 463.000 réalisées en 2007. Les projets d'acquisition seront certainement mis à mal par la montée du chômage jusqu'à mi-2010, même si certains dispositifs de soutien au secteur ont été maintenus. Parmi eux, le doublement du prêt à taux zéro (PTZ) pour l'achat d'un logement neuf et le dispositif de soutien à l'investissement locatif Scellier, mis en place début 2009, ont un impact particulièrement positif. De plus, si les taux d'intérêt sont au plus bas, ils risquent fortement de remonter au second semestre, ce qui pénalisera la capacité d'emprunt d'un certain nombre de ménages. Dans ce contexte, le président de la Fédération des promoteurs constructeurs, a appelé les pouvoirs publics à poursuivre leur soutien aux accédants à la propriété. L'an passé, ces derniers n'ont représenté que 35.000 ventes sur les 105.000 réalisées par les promoteurs.