SUEZ ENVIRONNEMENT : gros contrat dans les déchets au Royaume-Uni

10/05/2010 - 15:04 - Option Finance

(AOF) - Suez Environnement a été retenu pour rentrer en négociations exclusives avec le Comté de Suffolk, en Grande Bretagne, dans le cadre d'un contrat de Private Finance Initiative (PFI) pour gérer sur 25 ans les déchets ménagers de la région. Le montant total prévisionnel du contrat s'élève a 1 milliard de livres (chiffre d'affaires total issu du Comté de Suffolk, des clients supplémentaires et de la vente d'électricité) sur 25 ans. Il comprend la construction et l'exploitation d'une unité de valorisation énergétique des déchets d'une capacité de 269,000 tonnes par an et la production d'électricité pour l'équivalent de 30 000 foyers. Suez Environnement réalisera 180 millions de livres d'investissements pour la construction d'un centre de valorisation énergétique de Great Blakenham, près d'Ipswich, située à l'Est de l'Angleterre, sur le site retenu par le Conseil du Comté de Suffolk. Jean-Louis Chaussade, Directeur Général de Suez Environnement, a déclaré : "c'est un très beau contrat pour le groupe et SITA UK (sa filiale en Grande Bretagne) qui ont une expertise reconnue dans la gestion des déchets et les contrats de PFIs" Les négociations devraient être finalisées en septembre 2010.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 31.12.2009 : 12.296 millions d'euros (-0,5%) Au 31.12.2008 : 12.363,7 millions (+2,7%)

Résultats

Au 31.12.2009 : RBE (Résultat Brut d'exploitation ou EBITDA) 2.060 millions d'euros (-2%) ; Résultat net part du groupe 403 millions d'euros (-24%) Au 31.12.2008 : EBITDA 2.101,9 millions (+2%) ; Résultat net part du groupe : 533,2 millions (+8,4%)

Prévisions

Dans un contexte économique où la visibilité reste réduite, et sur la base d'une hypothèse de croissance faible du PIB estimée à +1% pour l'euro zone, le groupe a pour objectif en 2010 : -Une croissance de son chiffre d'affaires supérieure ou égale à 5% par rapport à 2009, à changes constants. - Une croissance de son Résultat Brut d'Exploitation (RBE) supérieure ou égale à 8% par rapport a 2009, à changes constants. - Un montant de cash flow libre en 2010 supérieur ou égal à 0,7 milliard d'euros. - Un montant d'investissements inférieur ou égal à 1,3 milliard d'euros plus 0,6 milliard d'euros lié à la transaction sur Agbar et à la consolidation globale d'Agbar dans les comptes une fois l'opération finalisée. Ces objectifs intègrent la finalisation de l'acquisition annoncée du contrôle d'Agbar, prévue mi 2010.

Stratégie

Le groupe vise un ratio dette financière nette / RBE autour de 3x a l'horizon 2012 avec la mise en place d'un nouveau plan d'optimisation des coûts COMPASS de 250 millions d'euros sur la période 2010-12 et la poursuite de la sélectivité des investissements en 2011 et 2012.

Evènements financiers

Suez Environnement a investi 400 millions d'euros pour contrôler le leader espagnol de l'eau Aguas de Barcelonas (Agbar) dont il détenait déjà 46% du capital. Un accord avec l'autre actionnaire, La Caixa, lui permet de monter à 75% des parts de la société. Ce qu'il considère comme une opération stratégique majeure devrait être finalisée au milieu de 2010 et lui permettra de bâtir le second acteur européen dans le marché espagnol de l'eau, tout en consolidant ses positions à l'international. Agbar réalise un chiffre d'affaires de plus de 3 milliards d'euros. Il bénéficie de fortes positions fortes au Chili et au Royaume-Uni, et est présent dans certains pays d'Amérique Latine et en Algérie. Le groupe a également renforcé ses positions dans le métier des déchets en Asie avec la prise de contrôle à 100% de Swire SITA. A Hong Kong, cette entreprise exploite notamment deux des décharges les plus grandes et les plus modernes au monde. Le groupe a confirmé son leadership dans le domaine de l'osmose inverse à travers le contrat de l'usine de dessalement d'eau de mer à Melbourne (chiffre d'affaires cumule de 1,2 milliard d'euros sur 30 ans pour Degremont). Ce contrat est le plus important projet de Partenariat Public Prive au monde du secteur.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Les métiers de la société bénéficient de trois grands moteurs de croissance : l'accroissement de la population mondiale et son urbanisation croissante, la nécessité de gérer les impacts sur l'environnement, et enfin le renforcement des réglementations ; - Suez Environnement bénéficie de solides parts de marché en Europe ; - Au contraire de son concurrent, Veolia, l'entreprise n'a pas mené de coûteuses acquisitions en haut de cycle, et se trouve donc moins fragilisée en temps de crise ; - La grande part du chiffre d'affaires réalisée auprès des collectivités locales ou des Etats à travers des contrats à long-terme confère au groupe une bonne visibilité de son activité (en France, les collectivités locales, agences de l'eau et l'Etat représentent 60% de son activité dans l'Eau) ; - Le ralentissement de l'activité dans le secteur des déchets (-8,9%), sur les neuf premiers mois, n'a pas empêché le groupe de confirmer ses objectifs de résultats pour 2009 ; - Le programme de réduction de coûts a permis de limiter la baisse de l'EBITDA à 2,1% sur les neuf premiers mois, alors qu'il avait diminué de 4,2% sur le premier semestre ; - La récente prise de contrôle d'Aguas de Barcelona a été bien accueillie par les investisseurs car elle permet au groupe d'acquérir une nouvelle dimension et de consolider son positionnement à l'international; - Le cours de l'action Suez Environnement s'est apprécié de 34% sur un an, en dépit de la crise financière.

Faiblesses

- Le ralentissement économique touche particulièrement les activités déchets liées aux clients industriels et commerciaux, à caractère cyclique. - La consolidation dans les comptes de la totalité d'Agbar alourdit la dette nette du groupe de 1,2 milliard d'euros. - Le groupe avait été contraint de revoir il y a quelques mois à la baisse ses prévisions de résultats pour 2009.

La valeur et son secteur

Principales activités

Gestion de l'Eau & Gestion des déchets : Propreté Europe (43% du Chiffre d'affaires) ; Eau Europe (33%) ; International (24%)

Le secteur

La plupart des analystes considèrent que les acteurs évoluent dans un environnement qui leur est favorable à terme car les perspectives de croissance dans le secteur des déchets sont immenses : l'intensité des déchets par habitant est fortement corrélée à l'évolution du PNB. Les réglementations visant à limiter la production de déchets un peu partout dans le monde devraient se durcir dans les prochaines années. L'autre enjeu important est l'Eau. Si aujourd'hui, l'agriculture absorbe 70% de la consommation mondiale d'eau, cette proportion devrait légèrement baisser au profit de l'industrie.

La valeur dans son secteur

Numéro deux mondial sur le marché des services environnementaux liés à l'eau, derrière Veolia Environnement. Troisième acteur mondial sur le marché des services environnementaux liés aux déchets derrière Waste Management et Veolia Environnement.

Comment suivre la valeur

- Valeur défensive qui surpasse le marché dans un contexte boursier plus difficile. - Voir de quelle façon évoluent les objectifs pour 2010 et si les prévisions seront finalement bien réalisées. - Suivre l'intégration d'Agbar.

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés

0,65 euro par action

Taux de distribution des dividendes

79%

Taux de croissance du dividende par action

Nulle

Rendement

4%

Estimation du prochain dividende par action

0,65 euro en 2010

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le traditionnel Observatoire européen des marchés de l'énergie, établi fin d'année 2009 par Capgemini et ses partenaires, souligne que les «  utilities " sortent fragilisés de la crise économique et financière. Selon l'étude la crise a provoqué une baisse mondiale historique des consommations d'électricité et de gaz, estimées respectivement à 3,5% et 3% pour 2009. Si la baisse de la consommation d'énergie a une conséquence positive, avec une diminution des émissions de Co2, elle a des retombées préoccupantes pour les acteurs. Ces derniers ont mis en place des plans d'économies, qui prévoient notamment un recul de leurs investissements. Or, en 2008, l'Union européenne avait estimé que 1.600 milliards d'euros d'investissements étaient nécessaires pour rénover et accroître la capacité de production des réseaux d'électricité et de gaz de l'Union Européenne jusqu'en 2030. S'ils ne sont pas réalisés, cela ne fera qu'accroître la dépendance énergétique de l'Europe. L'Observatoire souligne la nécessité pour les utilities de revoir leur modèle économique, pour qu'ils maîtrisent davantage leur consommation d'énergie et réduisent ainsi leur dépendance.