LAGARDERE envisage de relever ses objectifs 2010

11/05/2010 - 09:30 - Option Finance

(AOF) - Lagardère SCA a publié un chiffre d'affaires de 1,751 milliard d'euros, en baisse de 1,5 %. Il recule de 3,1 % à données comparables. " Malgré un environnement économique instable, les tendances actuelles sont encourageantes. Si elles se confirment au cours des prochains mois, nous n'exclurons pas une révision des objectifs 2010. ", a déclaré Arnaud Lagardère. Lagardère avait indiqué en en mars dernier qu'il anticipait une baisse de l'ordre de 10 % du résultat opérationnel courant de ses activités médias.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 31.12.2009 : 7.892 millions d'euros (-3,9%) Au 31.12.2008 : 8.214 millions d'euros (+3,1% à données comparables)

Résultats

Au 31.12.2009, Résultat opérationnel courant consolidé (Résop) : 461 millions d'euros (-28.7%) - Résultat net consolidé - part du groupe : 137 millions d'euros (-77%) Au 31.12.2008 : Résultat opérationnel courant consolidé (Résop) : 647 millions d'euros (+1,9%) - Résultat net consolidé - part du groupe à 593 millions d'euros (+11.1%)

Prévisions

Les perspectives 2010 ne sont pas favorables au groupe du fait d'un manque de visibilité. Le pôle Publishing, qui a enregistré un niveau exceptionnel d'activité en 2009, ne devrait pas réitérer cette performance en 2010. La division Sports devrait pâtir des mêmes difficultés qu'en 2009, à savoir la non récurrence de certains grands événements sportifs et un durcissement des conditions de marché en Europe. Quant à Lagardère Active, il devrait souffrir d'un contexte qui demeure défavorable aux dépenses publicitaires. Le développement des livres numériques représente néanmoins une bonne opportunité à terme pour Lagardère, bien positionné sur la technologie iPad d'Apple.

Stratégie

Pour affronter un contexte incertain et difficile, le groupe prévoit de céder des participations minoritaires, notamment dans Canal+ et EADS. Lagardère a mis en place le plan "One Step Further ", visant à réduire ses coûts, qui comprend 250 suppressions de postes en Espagne, Italie, États-Unis, Russie et quelques suppressions également en France. Ce plan inclut également un gel des salaires dans tous les pays. Au niveau de Lagardère Active, les plans d'économie ont permis de réduire les charges d'exploitation de 100 millions d'euros en 2009, niveau supérieur aux 90 millions annoncés en mars 2009.

Evènements financiers

Lagardère a engagé des négociations exclusives avec Bolloré pour lui céder la chaine de télévision Virgin 17. Le groupe, qui se recentre ainsi sur les médias où il est leader, réalise une plus-value estimée à 40 millions d'euros. La part d'audience nationale de Virgin 17 n'atteignait que 0,9 % récemment, niveau insuffisant pour la rentabiliser. Après la cession de 2,5% dans EADS, survenue en mars 2009, le groupe Lagardère détient une participation de 7,5% dans le groupe aéronautique.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Le groupe bénéficie d'un portefeuille d'activités équilibré dans les médias, avec des activités cycliques (presse et audiovisuel), qui dépendent des revenus publicitaires, et des métiers contra-cycliques, tels que la distribution et les livres, qui résistent mieux en cas de retournement conjoncturel ; - Le pole Publishing a bénéficié d'une excellente performance l'an passé, en générant plus de 65% du résultat opérationnel courant du groupe, notamment grâce au grand succès de la saga Twilight de Stephenie Meyer (50 millions d'exemplaires écoulés en 2009) ; - La solidité de la structure financière du groupe a été encore renforcée en 2009 avec un ratio de dette financière nette / fonds propres qui est passé en un an de 58,9% à 44,7% ; - Le dividende par action a été maintenu à 1.30 euros sur les résultats 2009, en dépit de performances en retrait. Il procure un bon rendement de 4,6% ; - Certains analystes estiment que le cours du titre bénéficie d'un bon potentiel de valorisation du fait de la vente probable à Vivendi de la participation de 20% au capital de Canal+.

Faiblesses

- Le statut de commandite par actions de la société, en séparant l'exercice du pouvoir de la détention du capital, empêche toute tentative d'OPA, qui pourrait offrir un potentiel de valorisation au cours du titre. Ce statut est néanmoins remis en cause par l'homme d'affaires franco-américain Guy Wyser-Pratte , qui a récemment acquis 0,53% du capital de Lagardère à travers son fonds activiste ; - Les performances du groupe ont été mauvaises en 2009 : le bénéfice net a plongé de 77% du fait de la quote-part des résultats d'EADS (- 49 millions d'euros contre + 171 millions en 2008) et de la chute de la contribution de Lagardère Active liée, principalement, à la dégradation des recettes publicitaires ; - La participation demeurant dans EADS brouille l'image du groupe et induit une décote du titre ; - L'activité défensive, Lagardère Publishing (Edition) pourrait, à moyen terme, subir une pression forte sur les prix, en raison du développement des livres électroniques ; - De façon structurelle, les magazines perdent des parts de marché face aux autres médias et subissent une chute de leurs recettes publicitaires ; - La réduction des ventes chez Lagardère Active n'est que partiellement compensée par les mesures de réductions de coûts, expliquant la contraction du Resop plus conséquente pour ce pôle que pour le reste du groupe ; - L'absence de visibilité sur les recettes publicitaires va peser sur l'activité médias du groupe, sachant que chaque baisse de 1% du chiffre d'affaires publicitaire a un impact d'environ 8 à 10 millions sur le Resop en année pleine et avant toute mesure d'économie.

La valeur et son secteur

Principales activités

- Médias (Lagardère Active : Presse, audiovisuel) : 22% du chiffre d'affaires - Edition (Lagardère Publishing) : 29% du CA - Services (activité de détails) : 43% du CA - Lagardère Sports : 6% du CA.

Le secteur

Les éditeurs de presse envisagent le livre numérique comme une opportunité unique, susceptible de faire évoluer leur modèle économique. Apple, dont la tablette sera prochainement commercialisée aux Etats-Unis, a pris contact avec plusieurs éditeurs américains. Même si les revenus sont faibles, l'intérêt majeur est l'absence de coûts de fabrication et de distribution des journaux classiques, qui peuvent constituer jusqu'à 70% du prix d'un journal. Contrairement aux éditeurs de livres, qui ont adopté des standards communs pour leurs contenus, les éditeurs de presse n'ont pas encore adopté de standard numérique. Toutefois cinq grands éditeurs de magazine (Time Inc., News Corp., Condé Nast, Hearst et Meredith) ont créé un consortium, en décembre 2009, pour adopter un standard commun et un modèle de partage de revenus pour leurs éditions numériques. La filiale américaine de Lagardère Active, Hachette Filipacchi Media US, pourrait rejoindre cette alliance.

La valeur dans son secteur

Groupe de médias comptant parmi les leaders mondiaux de ce secteur.

Comment suivre la valeur

Lagardère est une valeur défensive grâce à trois métiers (livres, distribution, droits sportifs). Moins de 20% de son chiffre d'affaires est issu de la publicité. L'activité Presse est non seulement sensible à la variation des revenus publicitaires mais aussi au cours du papier, qui constitue sa matière première de base. Le désengagement progressif d'EADS, maison mère d'Airbus, présente l'avantage d'atténuer l'image de holding diversifié, qui est une source de décote du titre.

Rémunération des actionnaires

Dernier dividende versé

1,30 euro par action

Taux de distribution des dividendes

51%

Taux de croissance du dividende par action

Stable

Rendement

4,6%

Estimation du prochain dividende par action

1,30 euro en 2010

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Les éditeurs de presse envisagent le livre numérique comme une opportunité unique, susceptible de faire évoluer leur modèle économique. Apple, dont la tablette sera prochainement commercialisée aux Etats-Unis, a pris contact avec plusieurs éditeurs américains. Même si les revenus sont faibles, l'intérêt majeur est l'absence de coûts de fabrication et de distribution des journaux classiques, qui peuvent constituer jusqu'à 70% du prix d'un journal. Contrairement aux éditeurs de livres, qui ont adopté des standards communs pour leurs contenus, les éditeurs de presse n'ont pas encore adopté de standard numérique. Toutefois cinq grands éditeurs de magazine (Time Inc., News Corp., Condé Nast, Hearst et Meredith) ont créé un consortium, en décembre 2009, pour adopter un standard commun et un modèle de partage de revenus pour leurs éditions numériques. La filiale américaine de Lagardère Active, Hachette Filipacchi Media US, pourrait rejoindre cette alliance.

Aéronautique - Défense

Fitch considère que les groupes aéronautiques ne sont pas très généreux avec leurs actionnaires. Ainsi, EADS, qui disposait pourtant d'une trésorerie nette de 4 milliards d'euros à la fin du troisième trimestre, n'a pu en faire profiter ses actionnaires car il doit disposer d'un matelas de sécurité compte tenu des difficultés de l'aviation commerciale et des dépassements de coûts du programme A400M. Le cabinet d'étude PricewaterhouseCoopers estime que la valeur totale des fusions-acquisitions dans l'aéronautique et la défense sur le plan mondial, qui s'est établi à 10 milliards de dollars, a atteint, en 2009, son plus bas niveau depuis dix ans. Sur un marché particulièrement affecté par la crise économique mondiale, les spécialistes s'accordent à penser que l'Asie est un marché porteur. Selon Airbus, les compagnies aériennes de la région Asie-Pacifique devraient commander environ 8.000 appareils, représentant 1.200 milliards de dollars d'ici à 2028. La demande de la région va représenter un tiers de la demande mondiale durant cette période. La plupart des appareils commandés devraient être des gros-porteurs tels que l'A380.