VIVENDI : hausse de 14,1% du résultat opérationnel ajusté au 1er trimestre

11/05/2010 - 17:56 - Option Finance

(AOF) - Vivendi a réalisé au premier trimestre un résultat net part du groupe de 598 millions d'euros, en progression de 21,3%, et un résultat opérationnel ajusté de 1,6 milliard d'euros, en hausse de 14,1 % (14,7 % à taux de change constant). Le chiffre d'affaires s'est élevé à 6,9 milliards, en hausse de 6%. Le spécialiste du divertissement a mis en avant les " très bonnes performances opérationnelles " d'Activision Blizzard et de SFR. L'éditeur de jeux vidéo a plus que doublé son résultat opérationnel ajusté à 377 millions d'euros pour des ventes en progression de 29,3% à 945 millions d'euros. Pour sa part, SFR a réalisé un résultat opérationnel ajusté de 634 millions d'euros, en augmentation de 3,9% et un chiffre d'affaires de 3,085 milliards d'euros, en hausse de 1,9%. Vivendi a également confirmé ses perspectives pour l'année 2010. Le groupe vise une légère croissance du résultat opérationnel ajusté et le maintien du dividende à un niveau élevé.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 31.12.2009 : 27.132 millions d'euros (+6 ,9%) Au 31.12.2008 : 25.392 millions d'euros (+17,2%)

Résultats

Au 31.12.2009 : Résultat opérationnel ajusté (EBITA) : 5.390 millions d'euros (+8,8%) résultat net ajusté (retraité des éléments purement comptables) : 2.585 millions d'euros, d'euros (-5,5%) Au 31.12.2008 : Résultat opérationnel ajusté (EBITA) : 4.953 millions d'euros (+4,9 %) ; Résultat net, part du groupe : 2.603 millions d'euros (-0,8 %).

Prévisions

Cette année, le groupe prévoit une nouvelle croissance du résultat opérationnel ajusté auquel Activision Blizzard devrait " fortement contribuer ".

Stratégie

Elle consiste en trois points : dégager des moyens pour que Vivendi continue à se développer dans les contenus, les réseaux et l'innovation. Rémunérer les actionnaires en leur distribuant un solide dividende, tout en conservant la notation du groupe. Le troisième objectif consiste à trouver des relais de croissance, notamment à travers des acquisitions. A ce titre, Vivendi souhaite accélérer son développement dans les pays émergents. Vivendi se développe désormais au Mali, au Vietnam et au Maghreb. Il cherche également à racheter, à moyen terme, les participations minoritaires de ses activités françaises : la participation de 20% de Lagardère dans Canal+ France et celle de 44% de Vodafone dans SFR.

Evènements financiers

Le groupe a récemment reconfiguré son portefeuille d'activités, de façon à renforcer sa présence dans les télécoms. Il a ainsi cédé sa participation de 20% dans le producteur audiovisuel américain NBC Universal (NBCU), pour 5,8 milliards de dollars (environ 4 milliards d'euros). Ce chiffre est néanmoins inférieur à la valeur enregistrée au bilan pour cet actif. Vivendi a, par contre, pris le contrôle de l'opérateur télécoms et Internet brésilien GVT (valorisé 2,8 milliards d'euros). GVT prévoit d'améliorer son excédent brut d'exploitation de 30% en 2010 puis encore de 25% en 2011. Pour y parvenir, il va se déployer là où il est encore peu présent. Il est ainsi absent de Rio et de Sao Paulo, qui concentrent 40 % de la richesse du Brésil. GVT va également enrichir son offre de services de téléphonie fixe et d'accès à Internet, et réfléchit à un service de distribution de télévision payante. Cette opération permet à Vivendi d'être présent en Amérique latine, alors qu'il en était absent jusqu'à présent. Vivendi regarde d'éventuelles autres opportunités de développement dans la téléphonie mobile au Brésil.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Le groupe a atteint son objectif en 2009, avec une bonne progression de près de 9% de son résultat opérationnel ajusté (Ebitda), suite à l'intégration des acquisitions (Activision, Neuf Cegetel) ; - Vivendi bénéficie de la prépondérance des abonnements dans ses recettes (75%) du fait de ses activités de télécoms (SFR, Maroc Télécom) et de télévision à péage (Canal+). Il bénéficie ainsi de revenus récurrents qui offrent une bonne visibilité et lui ont permis de résister à la crise qu'il a dû affronter en 2009; - Sur l'année 2009, SFR, qui représente 46% du chiffre d'affaires total et constitue le plus important contributeur au résultat opérationnel (génère 74% du total), a été très dynamique dans ses recrutements d'abonnés. Dans la téléphonie mobile, il a mis l'accent sur les forfaits au détriment des cartes prépayées, une activité à faible marge; - Le point très positif pour les actionnaires est que les dirigeants du groupe ont récemment rappelé que servir un dividende important est l'un des grands objectifs, le groupe souhaitant distribuer au moins 50% de son résultat net ajusté chaque année. Au titre de 2009, il va distribuer un dividende de 1,40 euro par action, soit un taux de distribution de 67 % du résultat net ajusté et un très bon rendement de l'action (7%) ; - Vivendi a une structure financière saine avec un ratio d'endettement net inférieur à 37% fin 2009; - Le cours de l'action présente un potentiel de rebond car les fondamentaux sont bons. Avec un cours qui représente moins de 10 fois les bénéfices attendus, la valorisation demeure attrayante ; - Le recentrage progressif du groupe et l'éloignement du statut de conglomérat devraient permettre une réduction de la décote de holding appliquée à Vivendi. Le groupe a renforcé son exposition au secteur des télécoms, qui génère des liquidités récurrentes.

Faiblesses

- Sur l'année 2009, Universal Music Group pâtit de la baisse de la demande de CD, de la diminution des redevances et du faible programme de sorties d'albums. Il enregistre un recul de son activité (-6,2%) et une diminution de son résultat opérationnel ajusté (-14,7%) ; - Les positions concurrentielles de SFR sont menacées par l'attribution d'une quatrième licence mobile à Free; - Le résultat net est amputé de la quote-part des intérêts minoritaires (qui s'est élevée à 1.778 millions d'euros en 2009, contre 1.209 millions d'euros en 2008), qui constituent une part croissante du profit du groupe notamment du fait des intérêts minoritaires d'Activision Blizzard ; - Le 29 janvier 2010, le jury a rendu son verdict dans le cadre du procès en nom collectif (" class action ") aux Etats-Unis et a condamné Vivendi pour communication trompeuse entre 2000 et 2002. Sur la base de ce verdict, Vivendi a comptabilisé au 31 décembre 2009 une provision d'un montant de 550 millions d'euros. Cette provision a affecté le résultat net ajusté de 5,5% ; - L'environnement est moins favorable pour l'activité télécoms : la réglementation s'est durcie en France avec une nouvelle taxe audiovisuelle, avec la régulation des prix de détail et la baisse brutale des prix de gros. Au Maroc aussi, la réglementation des télécommunications est plus contraignante ; - Le prix payé pour acquérir GVT parait élevé à certains investisseurs par rapport aux fondamentaux de l'entreprise. Néanmoins, Jean-Bernard Lévy, le président du directoire, a expliqué que l'acquisition de GVT, en forte croissance, a été réalisée sur la base d'un ratio de valeur d'entreprise rapportée à l'excédent brut d'exploitation de 9 fois alors que la participation NBC Universal, actif arrivé à maturité va être cédée plus de 10 fois l'excédent brut d'exploitation.

La valeur et son secteur

Principales activités

- Télécoms (SFR+Maroc Télécoms+GVT) : 56% du chiffre d'affaires 2009 - Télévision payante (Canal +) : 17% - Musique (Universal Music) : 16% - Jeux vidéo : 11%

Le secteur

France Télécom et Vivendi n'ont pas freiné leur développement pendant la crise. Le premier a renforcé ses positions en Europe et en Egypte l'an passé. Afin d'atteindre la première place sur le marché du mobile en Grande-Bretagne, il a marié sa filiale Orange UK avec celle de Deutsche Telekom, T-Mobile UK. France Télécom s'est aussi renforcé dans les pays émergents, réservoir de croissance des prochaines années. Il a acquis une licence en Tunisie, conjointement avec l'opérateur local Divona. Vivendi se développe, lui, au Brésil.

La valeur dans son secteur

N°1 mondial des jeux vidéo et de la musique. Leader français et marocain des télécoms, leader français de la télévision payante.

Comment suivre la valeur

L'action est une valeur défensive du fait de la présence de Vivendi dans différents métiers qui lui procurent des revenus récurrents. - Sur les marchés, le titre a une image de conglomérat car la part des intérêts minoritaires est importante. Ce statut explique la décote du cours. Néanmoins le recentrage stratégique et un positionnement plus marqué dans les télécoms, devraient minimiser ce facteur à l'avenir ; -Les analystes espèrent, depuis de nombreuses années, le rachat par Vivendi des 44% détenus par Vodafone dans SFR, qui permettrait à l'opérateur mobile d'avoir une situation actionnariale claire, comme ses concurrents. Le président du groupe a récemment confirmé son intérêt pour le rachat des minoritaires de SFR.

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés

1,40 euro par action

Taux de distribution des dividendes

67% du résultat net ajusté

Taux de croissance du dividende par action

stable

Rendement

7%

Estimation du prochain dividende par action

1,41 euro en 2010

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Les éditeurs de presse envisagent le livre numérique comme une opportunité unique, susceptible de faire évoluer leur modèle économique. Apple, dont la tablette sera prochainement commercialisée aux Etats-Unis, a pris contact avec plusieurs éditeurs américains. Même si les revenus sont faibles, l'intérêt majeur est l'absence de coûts de fabrication et de distribution des journaux classiques, qui peuvent constituer jusqu'à 70% du prix d'un journal. Contrairement aux éditeurs de livres, qui ont adopté des standards communs pour leurs contenus, les éditeurs de presse n'ont pas encore adopté de standard numérique. Toutefois cinq grands éditeurs de magazine (Time Inc., News Corp., Condé Nast, Hearst et Meredith) ont créé un consortium, en décembre 2009, pour adopter un standard commun et un modèle de partage de revenus pour leurs éditions numériques. La filiale américaine de Lagardère Active, Hachette Filipacchi Media US, pourrait rejoindre cette alliance.