CREDIT AGRICOLE a plus que doublé son résultat net au premier trimestre

12/05/2010 - 18:41 - Option Finance

(AOF) - Crédit Agricole SA a réalisé au premier trimestre 2010 un résultat net part du groupe de 470 millions d'euros, plus de deux fois supérieur à celui du premier trimestre 2009. Mais les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un résultat net de 514 millions d'euros après 202 millions un an plus tôt. Le résultat brut d'exploitation s'établit à 1,662 milliard d'euros, en hausse de 47,5 % à périmètre constant, soutenu par la progression de l'activité et la stabilisation (- 1%) du montant global du coût du risque. A l'instar du premier trimestre 2009, il reste principalement concentré sur les métiers Banque de détail à l'international (- 350 millions d'euros, principalement dotés chez Emporiki), Services financiers spécialisés (- 328 millions d'euros) et Banque de financement et d'investissement (- 287 millions d'euros). Les créances douteuses représentent 3,9 % des créances brutes sur les établissements de crédit et la clientèle au 31 mars 2010. Elles sont couvertes à hauteur de 68% y compris les provisions collectives. Crédit Agricole souligne avoir comptabilisé un "montant de provisions significatif" sur sa filiale grecque Emporiki. Jean-Paul Chifflet, Directeur général, a déclaré : "Les résultats du premier trimestre représentent plus du double de ceux du premier trimestre de l'année dernière. Ils sont le reflet de la politique de recentrage amorcée depuis 18 mois. Au-delà des bonnes performances des métiers historiques du groupe, la Banque de financement et d'investissement contribue positivement aux résultats du groupe à hauteur de 157 millions d'euros. Ces résultats portent aussi la marque d'un renforcement de nos provisions sur la Grèce".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

- Chiffre d'affaires : Au 31.12.2009 : 17.942 millions d'euros (+12,4%) Au 31.12.2008, Produit Net Bancaire : 15.956 millions d'euros (-4.8%) - Résultats : Au 31.12.2009 : Résultat brut d'exploitation : 5.760millions (+73,4%) ; Résultat net part du groupe : 1.125 millions (+9,9%) Au 31.12.2008, résultat brut d'exploitation : 3.321 millions d'euros (-18%) Résultat net part du groupe : 1.024 millions d'euros (contre 4 044 millions d'euros en 2007). - Prévisions : Pas de prévisions chiffrées. - Stratégie : Dans les mois qui viennent, le duo à la tête de Crédit Agricole SA (Casa) - son président René Carron et son directeur général Georges Pauget - sera remplacé. Cette évolution va dans le sens de la vision stratégique des caisses régionales, qui misent sur la banque de détail et souhaitent redimensionner la banque de financement et d'investissement. Le groupe a donc choisi de s'éloigner du modèle de banque universelle à la française. Ce recentrage vaut également sur le plan géographique puisque la Banque a choisi de se focaliser sur l'Europe et la zone Méditerranée. La nouvelle équipe dirigeante devra également mener à bien le plan de restructuration de la filiale grecque Emporiki. - Evènements financiers : Le Crédit Agricole et le groupe Citic Securities, plus important courtier chinois, souhaitent nouer un partenariat dans le courtage actions pour créer l'un des leaders mondiaux sur cette activité. Cette alliance couvre non seulement le courtage actions mais aussi les dérivés actions orientés clients ainsi que la banque d'investissement pan-asiatique. Plusieurs entités du Crédit Agricole sont concernées : Cheuvreux, CLSA (Crédit Lyonnais Securities Asia) et CA Securities aux Etats-Unis. La filiale grecque de Crédit Agricole, Emporiki, qui est en pertes depuis 2008, a bénéficié en mars d'une augmentation de capital de près de 1 milliard d'euros. Cette banque a déjà nécessité plusieurs augmentations de capital depuis son rachat. Le plan de redressement et de développement mis en place par le nouveau management l'an dernier vise un retour à l'équilibre des résultats pour 2011. La contribution nette d'Emporiki au résultat du Crédit Agricole est en perte de 937 millions d'euros l'an passé, en intégrant une dépréciation de 485 millions d'euros de l'écart d'acquisition. Crédit Agricole a évalué à 850 millions d'euros l'exposition de la banque au risque souverain de la Grèce. Quant à sa participation dans Intesa Sanpaolo, Crédit Agricole a accepté de s'engager auprès de l'Antitrust italien à descendre sous les 5% du capital d'ici à fin 2010 (contre 5,8 % actuellement). Il a également accepté que, dans un second temps, ses droits de vote soient gelés en juillet 2011. Cette opération, qui permet à Intesa d'éviter une amende estimée entre 500 millions et 5 milliards d'euros, donne plus de valeur à cette participation. • Forces et faiblesses (risques) de la société - Forces : - Fortes positions en France et en Europe dans la banque de détail ; - Le groupe a enregistré de bonnes performances en 2009 : ses revenus ont progressé de 12% et son résultat net part du groupe de près de 10% ; - La politique de contrôle des coûts, en autorisant un recul de 2,3% des charges d'exploitation, a permis un bond de 73% du résultat brut d'exploitation, à 5,8 milliard d'euros sur l'année 2009 ; - Stable (à 0.45 euro par action), le dividende versé sur les résultats 2009 a représenté un fort taux de distribution (90%) ; - Son portefeuille d'activités est relativement équilibré ce qui limite les risques ; - Le groupe a confirmé sa solidité financière sur les derniers mois. Compte tenu notamment de la réduction du profil de risque de la Banque de financement et d'investissement, le ratio Tier 1 de Crédit Agricole S.A. s'établit à 9,5% et le Core Tier 1 à 9,3 % ; - Le coût du risque s'est réduit de 23% au quatrième trimestre 2009, comparé à la même période de 2008 et, sur l'année pleine, la croissance du résultat brut d''exploitation a pu absorber la montée du coût du risque. - Faiblesses : - L'agence Standard & Poor's a abaissé la perspective de la note de la banque à négative du fait de l'impact plus important que prévu de la récession économique mondiale sur l'activité de banque de détail ; - Le Crédit Agricole est l'une des banques françaises les plus exposées à la crise grecque, à travers sa filiale Emporiki, dont elle détient 86,5% du capital ; - Elle est également exposée au risque de contagion de la crise grecque au Portugal, de par sa participation de 23,9% (directe et indirecte) dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise : - Le nouveau cadre réglementaire proposé par le Comité de Bâle pourrait nuire à la Banque car les participations des banques dans les institutions financières pourraient être à l'avenir déduites à 100% du Tier One, contre 50% dans le régime actuel. Or Crédit Agricole SA (CA SA), qui détient une part importante du capital des caisses régionales devrait mobiliser deux fois plus de fonds propres qu'auparavant. •

La valeur et son secteur

- Principales activités : Banque de proximité en France ; Banque de détail à l'international ; Services financiers spécialisés (crédit à la consommation) ; Gestion d'actifs, assurance & banque privée ; Banque d'investissement et de financement. - Le secteur : Dans l'attente d'un nouveau cadre réglementaire, qui pourrait ralentir le développement de la banque d'investissement sous de nouvelles règles prudentielles plus exigeantes en fonds propres, les banques adoptent une attitude prudente. Les plus solides se concentrent sur le renforcement de leurs fondamentaux et l'absorption de leurs acquisitions récentes. Les plus fragiles, comme le franco-belge Dexia, le britanniques RBS ou l'allemand Commerzbank, tentent de faire face et de prouver leur viabilité. Plusieurs éléments de fragilité demeurent. Premièrement les créances douteuses pénalisent la qualité du bilan de ces acteurs, comme le souligne le Fonds monétaire international (FMI). Ce dernier estime que, à fin 2009, les banques n'ont comptabilisé que 40% des dépréciations. Avec une reprise qui prend du temps, de nouvelles défaillances d'entreprises pourraient alourdir le portefeuille de créances douteuses. - La valeur dans son secteur : N°1 de la banque de proximité en France (28% de part de marché auprès des ménages) ; N°1 en Europe par les revenus de la banque de détail ; Parmi les leaders européens du crédit à la consommation ; N°1 en France et en Europe en gestion collective ; N°2 en France et 11e en Europe en assurance - Comment suivre la valeur : En tant que valeur financière le titre est corrélé à (i) l'évolution des taux d'intérêt, (ii) au niveau de consommation et d'épargne des ménages et (iii) à l'état des Bourses mondiales. - Surveiller la réduction de la participation dans Intesa Sanpaolo. - Suivre le rétablissement de la structure de bilan de la filiale Emporiki, très compromis avec la crise grecque ; - Etudier les retombées de la crise grecque sur la situation au Portugal. - •

Actionnaires :

• Dividendes versés : 0,45 euro par action, • Taux de distribution des dividendes : 90% • Taux de croissance du dividende par action : stable • Rendement (dividendes / Cours*) : 3,8% *cours moyen depuis début 2010 • Estimations de dividendes par action : 0,53 euro en 2010

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Dans l'attente d'un nouveau cadre réglementaire, qui pourrait ralentir le développement de la banque d'investissement sous de nouvelles règles prudentielles plus exigeantes en fonds propres, les banques adoptent une attitude prudente. Les plus solides se concentrent sur le renforcement de leurs fondamentaux et l'absorption de leurs acquisitions récentes. Les plus fragiles, comme le franco-belge Dexia, le britanniques RBS ou l'allemand Commerzbank, tentent de faire face et de prouver leur viabilité. Plusieurs éléments de fragilité demeurent. Premièrement, les créances douteuses pénalisent la qualité du bilan de ces acteurs, comme le souligne le Fonds monétaire international (FMI). Ce dernier estime que, à fin 2009, les banques n'ont comptabilisé que 40% des dépréciations. Avec une reprise qui prend du temps, de nouvelles défaillances d'entreprises pourraient alourdir le portefeuille de créances douteuses. De plus, l'agence de notation Fitch Ratings considère que l'évolution du marché immobilier reste une menace pour les banques, particulièrement au Royaume-Uni et en Irlande.