AIR FRANCE-KLM : perte nette annuelle de 1,285 milliard d'euros

19/05/2010 - 18:39 - Option Finance

(AOF) - Air France-KLM a accusé au titre de son exercice 2009-2010 une perte opérationnelle courante record de 1,285 milliard d'euros, contre une perte de 186 millions en 2008-2009. La perte nette s'établit à 1,559 milliard contre une perte de 811 millions un an plus tôt. Le chiffre d'affaires ressort à 20,99 milliards, en baisse de 15%. La compagnie aérienne a été lourdement pénalisée par la crise. Le groupe a confirmé anticiper un retour à l'équilibre opérationnel en 2010-2011, hors impact des couvertures pétrole antérieures à 2009 et sous réserve du coût définitif de la crise du nuage de cendres. Concernant le nuage, "le groupe a évalué à 260 millions d'euros la perte de chiffre d'affaires et à 160 millions d'euros l'impact sur le résultat d'exploitation. A ce jour, les négociations concernant des compensations se poursuivent", explique le groupe dans un communiqué. Le conseil d'administration, dans ce contexte encore très difficile, a choisi de ne pas proposer le paiement d'un dividende au titre de l'exercice 2009-10.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- La fusion Air France-KLM s'affirme comme une très grande réussite. Les synergies montent en puissance, ce qui, combiné à une politique stricte de contrôle des coûts, permet d'améliorer fortement la rentabilité du groupe. - Air France bénéficie d'une forte réactivité aux évolutions économiques et géopolitiques, grâce au contrôle des coûts et à l'ajustement des capacités. - La compagnie aérienne est la première à adapter son offre à une clientèle qui met l'accent sur le prix plutôt que sur le confort. - Son modèle de double hub intercontinental lui permet d'offrir une offre de correspondance sans équivalent en combinant Roissy-Charles de Gaulle et Amsterdam. - L'appartenance à l'alliance Skyteam et sa flotte rajeunie constituent également des atouts majeurs.

Les points faibles de la valeur

- Les compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair avivent la concurrence sur les trajets court-courriers. Le prix du billet est devenu le premier critère du passager. - La hausse des prix du fuel est susceptible de peser sur les résultats du groupe. Les couvertures auront encore un effet négatif en 2010. - Le trafic cargo est la principale source de pertes. L'équilibre n'est pas attendu avant l'exercice 2011/2012

Comment suivre la valeur

- Air France KLM est considérée comme une valeur de retournement - Le groupe est sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques, à la confiance des voyageurs et au climat général (guerres, craintes d'attentats, épidémies). - Les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre. - Gros consommateur de carburant, Air France-KLM est aussi sensible à l'évolution du prix du pétrole, bien que sa politique de couverture atténue cet impact. - L'issue de la crise passera par la consolidation du secteur. Air France-KLM en sera un acteur de poids. Le marché spéculait récemment sur un resserrement des liens avec JAL.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Iata (l'Association du transport aérien international) a divisé par deux ses prévisions de pertes nettes pour 2010. Elles devraient finalement atteindre 2,8 milliards de dollars. Cette année les compagnies asiatiques et d'Amérique latine devraient sortir de la crise avec des bénéfices respectifs de 900 et 800 millions de dollars. En revanche, les compagnies nord-américaines et européennes devraient rester déficitaires avec des pertes estimées à 1,8 milliard de dollars pour les premières et 2,2 milliards pour les secondes. Les compagnies européennes affrontent davantage de difficultés que leurs concurrentes américaines car leurs pertes plus lourdes sont à comparer avec un niveau d'activité plus faible. En effet, l'Europe représente 22% du chiffre d'affaires mondial du secteur contre 35% pour l'Amérique du Nord. Les sociétés européennes doivent non seulement affronter un environnement économique défavorable mais aussi une concurrence violente des compagnies low-cost. Ces dernières s'attaquent à des compagnies classiques, qui, généralement, n'ont pas assez réduit leurs coûts. Souhaitant durcir leurs plans d'économies, les acteurs européens, en particulier Lufthansa, Air France et British Airways, se sont heurtés à de fortes résistances sociales.