SANOFI-AVENTIS lance un programme de recherche avec MIT

26/05/2010 - 12:45 - Option Finance

(AOF) - Sanofi-Aventis a conclu une alliance stratégique avec le Center for Biomedical Innovation du Massachusetts Institute of Technology (MIT) qui sera connue sous le nom de " Sanofi-Aventis Biomedical Innovation Program " (SABIP), ou Programme d'innovation biomédicale de Sanofi-Aventis. L'objectif de cette alliance stratégique est de faire avancer les connaissances en santé humaine par la recherche fondamentale et appliquée et de promouvoir les échanges scientifiques entre le MIT et Sanofi-Aventis. Elle permettra également au groupe de développer des applications thérapeutiques, diagnostiques et pronostiques à partir des découvertes effectuées dans le cadre de cette alliance. En vertu de ce nouveau partenariat, le SABIP appuiera un certain nombre d'activités au cours des trois prochaines années par l'attribution notamment de subventions à l'innovation biomédicale. Ces subventions permettront aux chercheurs du MIT de bénéficier d'une aide ciblée, souple et rapidement disponible pour mener à bien des projets de recherche innovants de nature à déboucher sur le développement de solutions de santé pour les patients.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 31.12.2009 : 29.306 millions d'euros (+6,3%) Au 31.12.2008 : 27.568 millions d'euros (-1,7 %)

Résultats

Au 31.12.2009 : Résultat opérationnel : 11.153 millions d'euros (+14,2%) ; Résultat net part du groupe : 8.471 millions d'euros (+17,9%) Au 31.12.2008 : Résultat opérationnel : 9,762 millions d'euros (+1,5%) ; Résultat net part du groupe : 7,186 millions d'euros d'euros (-0,6%)

Prévisions

Malgré la concurrence attendue des génériques et compte tenu de la progression des plateformes de croissance, Sanofi-Aventis anticipe en 2010 une croissance du BNPA des activités à taux de change constants, comprise entre 2% et 5%, sauf événement adverse majeur imprévu. Néanmoins ces perspectives ne prennent pas en compte une potentielle concurrence générique de Lovenox.

Stratégie

2009 a été la première année d'application de la nouvelle stratégie dans laquelle Sanofi-Aventis est engagé et qui conduit à un large programme de transformation, qui implique notamment : - Le renforcement de l'innovation de la Recherche & Développement (R&D) qui s'est déjà traduit par l'abandon de certains projets. - Le développement de la croissance externe afin de compenser l'impact négatif de la perte de brevets des médicaments " blockbusters ", générant plus de 1 milliard de dollars de chiffre d'affaires. Les domaines visés sont les produits de biotechnologie, les génériques, les vaccins, les produits sans ordonnance (OTC) et les pays émergents. Le groupe prévoit de générer 2 milliards d'euros d'économies en 2013 à travers un strict contrôle de ses coûts. En 2009, les premiers résultats du programme de contrôle des coûts se sont traduits par une réduction d'un point des ratios des frais de R&D et commerciaux et généraux rapportés au chiffre d'affaires. Sanofi-Aventis a généré 480 millions d'euros d'économies en 2009. Pour 2010, le programme de transformation devrait se traduire par davantage d'économies qu'initialement prévues.

Evènements financiers

En 2009 le groupe a investi 6,6 milliards d'euros dans 33 nouveaux partenariats et acquisitions. Sanofi-Aventis et son homologue américain Merck vont regrouper Merial (les médicaments vétérinaires de Sanofi) et Intervet (la filiale de Schering-Plough récemment acquis) au sein d'une nouvelle entité détenue à parité. Ce nouvel ensemble représentera le leader mondial de pharmacie vétérinaire, avec un chiffre d'affaires de 5,3 milliards de dollars et 29 % du marché mondial. Sanofi va ainsi tirer parti de la croissance du marché de la santé animale, évalué à 19,2 milliards de dollars en 2008 et qui doit progresser de 5% par an d'ici à 2014. Sanofi cherche également à développer des partenariats au sein des sociétés de biotechnologies. Il a ainsi conclu quatre partenariats avec des entreprises américaines sur les derniers mois, dont trois dans le domaine du cancer (avec Exelixis, Merrimack et Micromet), et un dans le diabète avec Well[-86]ªstat Therapeutics. Il a également acquis, entre autres, BiPar Sciences, dans le domaine du cancer et le spécialiste de l'ophtalmologie Fovéa.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Le groupe a enregistré de bonnes performances l'an passé, avec une progression aussi bien de son activité que de ses résultats. - En dépit de la perte de chiffre d'affaires prochaine liée à l'expiration des brevets, le dirigeant du groupe s'est engagé à maintenir le chiffre d'affaires de 2013 au niveau de celui de 2008 (27,6 milliards d'euros). - Les récentes acquisitions permettent au groupe de se renforcer significativement dans les génériques avec un chiffre d'affaires de plus de 1 milliard d'euros en 2009 grâce aux acquisitions de Zentiva, Medley et Kendrick. - Le laboratoire français devient le numéro cinq mondial des médicaments sans ordonnance, segment en forte croissance. - L'arrivée du nouveau directeur général, Chris Viehbacher, donne à la stratégie du groupe une impulsion nouvelle, la diversification étant le nouveau mot d'ordre avec des investissements dans plusieurs domaines. - En dépit d'un accroissement de la dette nette sur l'année 2009, le ratio de la dette nette rapporté à l'EBITDA reste faible (34%), permettant au groupe de mener sa stratégie de croissance externe pour se constituer des relais de croissance. - Le dividende par action a été augmenté et bénéficie d'une croissance continue sur les dernières années. - Le groupe bénéficie d'une bonne diversification géographique, les pays émergents représentant 26% de l'activité fin 2009. - Le titre est sous-valorisé si on tient compte des dernières acquisitions dans le secteur : le cours ne représente que 8,5 fois les profits attendus cette année, alors que Pfizer a payé plus de 13 fois les résultats de Wyeth, et Merck plus de 15 fois ceux de Schering-Plough. - La valorisation du cours de l'action sur un an (+26%) souligne la confiance des investisseurs dans la stratégie adoptée par le nouveau dirigeant du groupe.

Faiblesses

- Comme les autres acteurs, le groupe est confronté à la concurrence des génériques sur certains de ses produits importants. Ainsi l'anticoagulant Plavix a vu ses ventes en Europe chuter de près de 31 % au quatrième trimestre. Le chiffre d'affaires outre-Atlantique de l'anticancéreux Eloxatine, dont les premiers génériques ont été lancés aux Etats-Unis, a quant à lui chuté de plus de 97 % dans cette zone, sur les trois derniers mois de 2009. - L'environnement des groupes pharmaceutiques est rendu difficile à la fois par la pression des autorités de santé pour réduire les coûts mais aussi par des barrières réglementaires plus importantes. - La perte de brevets de plusieurs de ses médicaments phares, devrait conduire à la chute de 30% du chiffre d'affaires de Sanofi Aventis d'ici à 2013. Les incertitudes les plus fortes pèsent sur le Lovenox. D'autres menaces pèsent également sur le Plavix en Europe, bien avant la date d'expiration de son brevet en Europe (en 2013). Les investisseurs n'ont pas manqué de souligner ce risque, le cours de l'action ayant perdu 16% sur les trois dernières années. - Le Plavix, médicament phare du groupe, n'est plus seulement concurrencé par les génériques en Europe : selon une étude présentée lors du congrès de la Société européenne de cardiologie, le Brilinta du laboratoire britannique AstraZeneca serait plus efficace que cet antithrombotique. AstraZeneca vient d'ailleurs de déposer un dossier d'enregistrement auprès de la FDA (autorité de santé américaine) pour cet anticoagulant. - Une incertitude existe quant à l'évolution du capital : ses deux actionnaires de référence, Total et L'Oréal (avec respectivement 11% et 9% du capital) ont annoncé depuis la fin du pacte d'actionnaires, en 2004, leur volonté de se désengager de Sanofi-Aventis d'ici 2012.

La valeur et son secteur

Principales activités

Produits pharmaceutique (88% du chiffre d'affaires), Vaccins humains (12% du CA).

Le secteur

Début 2010, la consolidation dans l'industrie pharmaceutique mondiale se poursuit. Astellas, le numéro deux japonais de la pharmacie, a lancé une OPA hostile de 3,5 milliards de dollars sur l'américain OSI Pharmaceuticals. L'objectif est notamment de prendre possession du Tarceva, médicament à succès contre le cancer. A ces opérations s'ajoute la récente acquisition auprès de Nestlé de 52% du spécialiste de l'ophtalmologie Alcon par le laboratoire suisse Novartis pour 34,8 milliards d'euros. Il propose aussi d'acquérir les 23% restant aux mains des actionnaires minoritaires pour 11,2 milliards. Novartis espère ainsi se renforcer sur un secteur en forte croissance grâce au vieillissement de la population. Selon les prévisions de Novartis, les ventes de produits de traitement de la vision devraient progresser de 6 à 7 % par an d'ici à 2014, contre 5% pour la pharmacie en général.

La valeur dans son secteur

Quatrième groupe pharmaceutique mondial. Premier en Europe et leader mondial dans le domaine des vaccins.

Comment suivre la valeur

- Le titre Sanofi-Aventis a un statut de valeur défensive sur un marché pharmaceutique mondial appelé à croître du fait du vieillissement de la population et d'un accès progressif aux médicaments. - Les évolutions réglementaires et les décisions des autorités sanitaires sont particulièrement importantes pour l'avenir d'un médicament : la pilule anti-obésité Acomplia a arrêté d'être commercialisée suite aux demandes de certaines autorités de santé, alors que le groupe misait beaucoup sur ce médicament. De même, le Multaq, antiarythmique cardiaque, déjà commercialisé aux Etats-Unis, pourrait ne pas être lancé en France, faute d'avoir su faire la preuve d'une efficacité suffisante. Selon les analystes ce médicament bénéficierait d'un potentiel de blockbuster avec des ventes attendues d'au moins 2 milliards de dollars à moyen terme. - Le chiffre d'affaires généré par chaque médicament, la durée de vie des brevets et les résultats des études cliniques, sont des éléments essentiels. - L'évolution de la participation de L'Oréal et Total est à étudier de près et offre au titre un intérêt spéculatif.

Rémunération des actionnaires

Dernier dividende versé

2,40 euros par action au titre de 2009

Taux de distribution des dividendes

37% du bénéfice net ajusté par action hors éléments particuliers

Taux de croissance du dividende par action

+ 9%

Rendement

4,3%

Estimation du prochain dividende par action

2,50 euros en 2010

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

En 2009 le paysage de la pharmacie mondiale a été complètement reconfiguré à la faveur des diverses acquisitions menées par les géants du secteur. Le français Sanofi-Aventis et le britannique AstraZeneca ne font désormais plus partie des cinq plus grands groupes pharmaceutiques mondiaux, en considérant leur niveau de chiffre d'affaires. Ils se situent respectivement aux sixième et septième rangs du classement. Le leader mondial, l'américain Pfizer (45,4 milliards de ventes), a encore renforcé ses positions grâce à l'acquisition d'un montant de 68 milliards de dollars de Wyeth (22,4 milliards de chiffre d'affaires). Le britannique GlaxoSmithKline n'est plus le second acteur dans le monde mais le cinquième. Il a laissé la place au suisse Roche, après sa fusion avec Genentech. Le groupe bâlois s'est emparé des 44% de l'entreprise californienne de biotechnologies qu'il ne détenait pas encore. Au troisième rang du classement se trouve Merck & Co. avec 45,9 milliards de ventes combinées en incluant celles