PUBLICIS : Maurice Lévy jouera les prolongations au-delà de 2011

02/06/2010 - 09:54 - Option Finance

(AOF) - Maurice Lévy, président du directoire de Publicis, dont le contrat expirait le 31 décembre 2011 restera finalement à son poste au-delà de cette date. " Le Conseil, à l'unanimité, a demandé à Maurice Lévy de poursuivre sa mission au-delà du 31 décembre 2011. Maurice Lévy a accepté d'accompagner le mouvement de transition le temps nécessaire ", a précisé le groupe de communication dans un communiqué. " J'ai indiqué en réponse à la question posée par le Conseil que j'apporterai tant qu'il sera utile mon concours au groupe et veillerai à ce que, le moment venu, la succession se passe dans les meilleures conditions possibles pour le groupe, ses clients, ses collaborateurs et ses actionnaires ", a déclaré Maurice Lévy. Publicis a également annoncé la démission de David Kenny, directeur général de VivaKi, l'entité qui regroupe ses activités numériques. " Les évolutions possibles futures de David Kenny auraient impliqué une installation à Paris, ce qui, pour des raisons familiales, était inenvisageable ", a expliqué le groupe. Le Conseil a décidé de confier à Jack Klues la responsabilité de VivaKi en qualité de CEO. Jean-Yves Naouri a lui été nommé au poste de Chief Operating Officer de Publicis Groupe à dater du 1er juillet 2010. Les objectifs qui lui sont assignés par le Président du Directoire concernent la simplification de l'organisation et l'optimisation des moyens et de la croissance. Enfin, le Conseil a décidé de nommer Jean-Michel Etienne au Directoire du Groupe, qu'il rejoindra au 1er juillet, pour la période restant à courir du mandat de David Kenny, soit jusqu'au 31 décembre 2011.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- La qualité et la vision stratégique du management du groupe sont reconnues. Publicis est le champion de la rentabilité, avec une marge opérationnelle de 15 %, inégalée dans la profession. - Les rachats de Digitas et de Razorfish lui ont permis de devenir le numéro un mondial de la communication interactive, seul segment en croissance dans le marché publicitaire.Le groupe a atteint avec un an d'avance son objectif d'y réaliser un quart du chiffre d'affaires. - Publicis est bien positionné pour profiter du redressement du marché publicitaire, notamment en raison de sa forte exposition au Digital, aux pays émergents (22% du chiffre d'affaires) et aux services (SAMS). - Le groupe pense pouvoir rester dans le top 2 des sociétés les plus dynamiques en termes de new businesses net en 2010, - Grâce à son accord avec Dentsu (numéro un japonais du secteur), Publicis s'est ouvert des opportunités intéressantes au Japon, le deuxième marché mondial publicitaire (derrière les Etats-Unis). La structure financière de Publicis lui permet de saisir de nouvelles opportunités de croissance externe de taille significative même si les cibles sont de plus en plus rares.

Les points faibles de la valeur

- Le retour à la croissance du marché publicitaire n'est pas attendu avant le second semestre 2010. - Le groupe prévoit une stabilité de ses marges en 2010, source de déception pour le marché. - Le groupe, qui réalise plus de 40 % de son revenu en Amérique du Nord, est très exposé au dollar. - Le risque lié à la succession de Maurice Lévy, président du directoire.

Comment suivre la valeur

- Le groupe est dépendant de l'évolution du marché mondial de la publicité, lui-même sensible à la conjoncture économique. A noter que le poste Revenu est plus significatif que le poste chiffre d'affaires dans le secteur de la publicité. Les analystes surveillent particulièrement le niveau de croissance interne. -Le cours du dollar est une donnée sensible à surveiller puisque Publicis est réactif à son évolution.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Publicité

Les intervenants estiment que la reprise n'est pas pour tout de suite. L'agence ZenithOptimedia a encore dégradé ses prévisions et estime que le marché publicitaire mondial devrait chuter de 10,2% cette année. Elle prévoyait auparavant une légère reprise du marché, marquée par une faible croissance de 0,9% des dépenses. Quant au géant publicitaire, Omnicom, il considère que le marché devrait seulement se redresser fin 2010. Il s'attend à ce que beaucoup d'annonceurs augmentent au moins modestement leurs dépenses au second semestre. Si, avec la crise, la croissance des recettes publicitaires sur Internet a ralenti en 2009, les spécialistes prévoient une augmentation de 8% cette année. La publicité sur Internet continue donc de séduire toujours plus d'annonceurs et pourrait encore se renforcer face aux autres médias. C'est le dynamisme des moteurs de recherche, qui vendent des mots-clés aux annonceurs pour les faire apparaître en premier dans les réponses fournies aux internautes, qui soutiennent ce créneau. En 2009, cette activité, largement dominée par Google, a généré 880 millions d'euros de recettes en France, en hausse de 10%.