BP dégradé par Fitch

03/06/2010 - 15:36 - Option Finance

(AOF) - Fitch a dégradé la note de crédit de BP de AA+ à AA avec perspective négative. L'agence de notation financière a évoqué des risques accrus sur le profil d'activité et financier de la compagnie pétrolière britannique consécutifs à la marée noire dans le golfe du Mexique provoquée par l'explosion le 20 avril de sa plateforme Deepwater Horizon. Alors que la fuite de pétrole du Golfe du Mexique menace de se prolonger jusqu'au mois d'août, BP a annoncé le financement intégral de la construction de six sections d'îles artificielles destinées à protéger la Louisiane, pour un total de 360 millions de dollars. La compagnie pétrolière britannique, qui a déjà dépensé au moins un milliard de dollars à réparer les conséquences de la marée noire, ne prendra aucune autre responsabilité dans ce projet. Cette nouvelle intervient alors que BP rencontre des difficultés dans l'installation d'un entonnoir au-dessus de la fuite pour récupérer le pétrole en surface. La scie chargée de couper l'oléoduc qui fuit pour pouvoir installer l'entonnoir s'est bloquée, a annoncé hier soir le commandant des garde-côtes américains. Les ingénieurs de BP espèrent toutefois terminer cette coupe aujourd'hui et mettre l'entonnoir sur la tête du puits. Dans une une interview au "Financial Times", le directeur général de BP, a admis que son groupe n'était pas préparé à un telle catastrophe en haute mer et en eaux profondes.

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LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Fitch Ratings souligne que les majors pétrolières européennes seraient fragilisées si le cours du baril de pétrole rechutait. Depuis le mois d'octobre, ce cours évolue entre 70 et 80 dollars. De nombreux analystes estiment que le cours du pétrole pourrait baisser au second trimestre du fait de la fin des plans de relance dans les économies développées, et d'une demande en retrait au printemps. Fitch considère que l'industrie pétrolière européenne doit non seulement affronter une baisse de la demande de produits pétroliers mais aussi des marges de raffinage, tombées à leur plus bas niveau en 15 ans. Toutefois, l'AIE (Agence internationale de l'énergie) a légèrement revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole cette année. Elle devrait croître de 1,8% par rapport à 2009, tirée par les pays émergents comme la Chine, contre 1,7% prévu auparavant. En 2009 cette demande avait enregistré une baisse historique de 1,5%. En 2010, la consommation devrait atteindre 86,5 millions de barils par jour. Dans les pays de l'OCDE, l'AIE prévoit une stagnation de la consommation, après une chute de 4,4% en 2009.