SANT-GOBAIN : Pierre-André de Chalendar officiellement P-DG

04/06/2010 - 09:58 - Option Finance

(AOF) - Le conseil d'administration de Saint-Gobain a nommé Pierre-André de Chalendar président-directeur général de Saint-Gobain. Le conseil a également nommé Jean-Louis Beffa président d'honneur. Né en avril 1958, diplômé de l'ESSEC et ancien élève de l'Ecole Nationale d'Administration, ancien inspecteur des Finances, Pierre-André de Chalendar est entré le 1er novembre 1989 à la Compagnie de Saint-Gobain comme directeur du Plan. Directeur des Abrasifs Europe entre 1992 et 1996, Directeur de la Branche Abrasifs de 1996 à 2000, délégué général de la Compagnie pour le Royaume-Uni et la République d'Irlande de 2000 à 2002, Pierre-André de Chalendar a été nommé en 2003 directeur général adjoint de la Compagnie de Saint-Gobain en charge du Pôle Distribution Bâtiment. Nommé directeur général délégué de la Compagnie de Saint-Gobain en mai 2005, élu administrateur en juin 2006, il était directeur général de la Compagnie de Saint-Gobain depuis le 7 juin 2007. Pierre-André de Chalendar est par ailleurs administrateur de Veolia Environnement.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 31.12.2009 : 37.786 millions d'euros (-13.7%) Au 31.12.2008 : 43.800 millions d'euros (+0,9%)

Résultats

Au 31.12.2009 : Résultat d'exploitation : 2.216 millions d'euros (-39.3%) ; Résultat net part du groupe : 202 millions d'euros (-85.3%)

Prévisions

Le groupe considère que l'environnement économique devrait être meilleur qu'en 2009 cette année mais que des disparités géographiques devraient exister. Si les conditions demeureront difficiles dans la construction en Europe et en Amérique du Nord, la reprise devrait s'accélérer dans les pays émergents, notamment en Asie et en Amérique Latine. Dans ce contexte, il se fixe comme objectifs pour 2010 : (1) une forte croissance de son résultat d'exploitation, à taux de change constants (soit les taux de change de 2009), du fait de la poursuite de la rationalisation de ses coûts ; (2) un autofinancement libre supérieur à 1 milliard d'euros (1.019 millions d'euros en 2009) ; (3) le maintien d'une structure financière solide.

Stratégie

Son dirigeant, Pierre-André de Chalendar, souhaite que Saint-Gobain soit davantage positionné sur des produits à forte valeur ajoutée que sur des produits de base. Le groupe va poursuivre son plan de réduction des coûts, avec l'objectif de réaliser 200 millions d'euros d'économies de coûts supplémentaires, ciblées sur les pays et/ou les activités offrant des perspectives limitées de reprise à court terme, ainsi que sur les métiers dépendants du cycle d'investissement. En additionnant le report, sur le 1er semestre 2010, des 400 millions d'euros d'économies de coûts du second semestre 2009, cela portera à 600 millions d'euros le montant total des économies de coûts attendues en 2010 par rapport à 2009. Le groupe devrait avoir ainsi réduit sa base de coûts de 2,1 milliards d'euros au total à fin 2010 par rapport à 2007. Saint-Gobain est prêt à saisir les opportunités de croissance de ses marchés, à travers une politique d'investissements (industriels et en titres) sélective et mesurée, axée sur les pays émergents, l'efficacité énergétique et le solaire. Il prévoit ainsi d'y consacrer, en 2010, plus de 80% des investissements de capacité de ses métiers industriels.

Evènements financiers

En 2009, le groupe a fortement limité ses acquisitions : les investissements financiers ont chuté de 91% à 204 millions d'euros. Ils correspondent principalement à la conclusion d'engagements pris en 2008 dans le domaine à l'efficacité énergétique (solaire et isolation thermique), ainsi qu'en Asie et dans les pays émergents. L'an passé, Saint-Gobain s'est renforcé dans l'énergie solaire en reprenant la participation de Shell dans Avancis, leur société commune de production de panneaux photovoltaïques. L'énergie solaire fait partie des priorités du groupe. Il a d'ailleurs créé une entité spéciale, Saint-Gobain Solar avec l'objectif de générer de générer 2 milliards d'ici à cinq ans dans cette activité (contre 150 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008).

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Le groupe est réactif face à la dégradation de son environnement en mettant en place un ensemble de mesures. Il a renforcé son plan de restructuration, ce qui lui a permis d'atteindre ses objectifs de réductions de coûts (1,1 milliard d'euros sur l'année) et de génération d'autofinancement libre (1 milliard). -La réduction des coûts a permis à Saint-Gobain de générer une marge d'exploitation au second semestre de 6,7%, contre 5% sur la première partie de l'année. - L'année 2010 devrait bénéficier de la forte reprise dans les marchés émergents, qui a déjà été constaté pour le groupe sur le second semestre 2009. - Le groupe est bien positionné dans les matériaux innovants, notamment dans le domaine prometteur de la rénovation énergétique, ce qui sécurise son avenir. - Grâce à la baisse des coûts, de la réduction du besoin en fonds de roulement, à son augmentation de capital réussie de 1,5 milliard d'euros et à un dividende 2008 versé à 65% sous forme d'actions, le groupe est parvenu à se désendetter de 3,1 milliards d'euros. Il a ainsi renforcé son bilan avec un taux d'endettement sur fonds propres de 53%, contre 80% à fin décembre 2008. Son ratio " dette nette sur EBITDA " s'est stabilisé à 2,3X. - Réalisant une bonne part de son activité et de son résultat d'exploitation dans le secteur des matériaux innovants, il devrait tire pleinement profit des plans de relance et d'économies d'énergie lancés par les principaux gouvernements. - En dépit d'une forte baisse de son résultat net, Saint-Gobain a maintenu le dividende par action à 1 euro.

Faiblesses

- Le groupe a été sévèrement frappé par la crise du secteur de la construction et a pâtit d'une sensible dégradation de ses performances en 2009. - Toutes les divisions ont été affectées par de lourdes baisses d'activité l'an passé, malgré une bonne tenue des prix de vente sur l'année (+0.8%). - La part de l'activité dans les pays émergents n'est pas encore suffisante (17% du chiffre d'affaires en 2009) ; - Les intentions de l'actionnaire de référence, Wendel, ne sont pas très claires. - L'augmentation de capital de 1,5 milliards d'euros n'avait pas été bien perçue par les investisseurs qui ont été surpris et n'ont pas apprécié la forte décote qu'elle a impliqué sur le cours de l'action.

La valeur et son secteur

Principales activités

- Quatre : distribution bâtiment (44% du chiffre d'affaires), produits pour la construction (27%), matériaux innovants (20%), conditionnement (9%).

Le secteur

Les acteurs doivent s'adapter à deux défis : la crise et un meilleur respect de l'environnement. Pour affronter la crise, la plupart, à l'instar de Saint Gobain, ont mis en place des plans de réduction des coûts. Quant au respect de l'environnement, selon les objectifs fixés par le Grenelle de l'environnement, la consommation énergétique moyenne du parc de bâtiments, estimée à 240 kWh/m2/an, doit être ramenée à 50 kWh/m2/an en 2050. Les acteurs du secteur de la construction comme de celui des matériaux de construction innovent pour satisfaire ces exigences. Ainsi Lafarge et Bouygues Construction ont coopéré pour créer une nouvelle gamme de bétons isolants prêts à l'emploi, Thermedia. Ce produit diviserait par trois la conductivité thermique par rapport à un béton standard et limiterait donc les déperditions thermiques des bâtiments.

La valeur dans son secteur

Deuxième acteur mondial dans l'emballage en verre, premier distributeur de matériaux de construction en Europe, premier distributeur de carrelage au plan mondial et, depuis 2007, leader européen du Sanitaire-Chauffage-Plomberie. Premier vitrier en Europe.

Comment suivre la valeur

- Le cours de l'action est corrélé aux données macroéconomiques car Saint-Gobain exerce une activité cyclique. - Les cours des matières premières influent sur les performances du groupe. L'état du secteur du btp, à travers notamment l'évolution des mises en chantier et des permis de construire, est à surveiller de près. - Enfin, le groupe qui projette de céder son activité Conditionnement, a annoncé attendre la reprise économique pour la vendre dans les meilleures conditions possibles. Ce désengagement est donc à surveiller.

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés

1 euro par action

Taux de distribution des dividendes

256% du Bénéficie net par Action

Taux de croissance du dividende par action

nulle

Rendement 2009

2,8%

Estimation du prochain dividende par action

1,05 euro en 2010

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Les acteurs qui résistent le mieux sont ceux qui sont internationalisés et tournés vers les pays émergents. Car si les Etats-Unis et l'Europe traversent des difficultés, le marché mondial du ciment croît depuis 1991 à un rythme moyen de 5% par an. Ce marché de 2,9 milliards de tonnes annuelles est majoritairement produit et consommé dans les pays émergents.