REMY COINTREAU : résultat net annuel stable grâce au Cognac

09/06/2010 - 08:40 - Option Finance

(AOF) - Remy Cointreau a réalisé au titre de son exercice 2009/2010 clos au 31 mars 2010 un résultat net, part du groupe, de 86,3 millions d'euros, stable par rapport à l'année précédente qui bénéficiait notamment d'un effet positif non-récurrent de 13,6 millions d'euros dû à la sortie de Maxxium. Le résultat opérationnel a progressé de 7,2% à 140 millions d'euros. La marge opérationnelle s'établit à 18,4% (organique) contre 19,2% l'an passé, reflétant principalement l'accroissement des investissements publi-promotionnels. L'endettement net du groupe, 501,4 millions d'euros, est en baisse de 5,7% et confirme le respect du ratio bancaire conditionnant la disponibilité du financement syndiqué. Ce ratio est de 3,17 au 31 mars 2010, ce qui illustre la solidité financière du groupe, a souligné Remy Cointreau. Un dividende de 1,30 euro par action sera proposé au vote des actionnaires lors de l'assemblée générale des actionnaires qui aura lieu le 27 juillet 2010, avec l'option d'un paiement en actions à hauteur de 50% du dividende ou d'un paiement intégral en numéraire. Dans un environnement économique incertain, Rémy Cointreau dit maintenir le cap de sa stratégie de valeur et de long terme. Le groupe concentrera ses investissements sur le développement de ses grandes marques. Au terme de cette première année, les effets de son modèle de distribution sont d'ores et déjà très positifs, souligne t-il. Rémy Cointreau reste confiant dans sa capacité à poursuivre sa croissance et traverser avec succès cette période incertaine, grâce à la puissance de ses marques, à la dynamique de ses nouvelles ressources commerciales et à la maîtrise de ses coûts.

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Les points forts de la valeur

- Rémy Cointreau se positionne sur le segment haut de gamme, en se concentrant sur la croissance de ses marques phares, soutenue par d'importants investissements promotionnels. - Le groupe profite de la reprise en main de la distribution de ses marques. Rémy Cointreau contrôle désormais plus de 80 % de son chiffre d'affaires. - Rémy Cointreau bénéficie du dynamisme des pays asiatiques, de la Chine notamment, où la consommation de cognac haut de gamme ne faiblit pas. - Plus généralement, le groupe bénéficie de sa forte exposition sur les pays émergents (22% du CA 2008/09) d'autant que le mouvement de " premiumisation " y est important. - La dette nette a été maîtrisée et les incertitudes sur le respect des covenants ne devraient désormais plus avoir lieu d'être.

Les points faibles de la valeur

- Les analystes restent prudents à court terme en raison d'un climat de consommation encore tendu sur 2010 et de la sensibilité du groupe au dollar qui devrait pénaliser plus fortement les comptes à partir du second semestre de l'exercice 2009/10. - Les analystes retiennent un scénario de reprise molle pour 2009/10 et 2010/11, notamment sur les Etats-Unis et l'Europe, avant un plus franc rebond en 2011/12. - Du fait de sa taille réduite par rapport à ses concurrents, Rémy Cointreau fait figure d'outsider et n'a pas les moyens de grandir significativement par croissance externe. - Le groupe est fortement dépendant du cognac, qui représente près de la moitié chiffre d'affaires. Les signes de reprise sur ce marché sont pour le moment considérés comme 'techniques'.

Comment suivre la valeur

- Deux éléments primordiaux influencent la consommation de spiritueux. D'une part, les revenus et la confiance des ménages, d'autre part, l'évolution des modes. - Les ventes de fin d'année représentent une part importante du chiffres d'affaires. - Les résultats du groupe sont sensibles aux variations de change, dans la mesure où Rémy Cointreau réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires en dehors de la zone euro. - L'attrait spéculatif de la valeur est aujourd'hui limité par le refus affirmé de la famille d'envisager toute cession de son contrôle.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Le nouveau leader mondial de la confiserie est né avec le rachat du confiseur britannique Cadbury par l'américain Kraft Foods, numéro deux mondial de l'agroalimentaire. Cette OPA hostile a atteint le montant de 13 milliards d'euros. Quant au leader mondial du secteur, Nestlé, il a racheté pour 3,7 milliards de dollars (2,5 milliards d'euros) les pizzas surgelées de Kraft en Amérique du Nord. Le surgelé est devenu, en effet, un de ses axes stratégiques de développement. Le groupe détient déjà plus de 6% du marché mondial, tous produits confondus. Le géant suisse a également choisi un créneau porteur car les pizzas surgelées séduisent les ménages, enclins à limiter leurs dépenses alimentaires. La concentration du secteur peut s'expliquer par un environnement qui demeure ardu pour les groupes agroalimentaires. C'est pourquoi certains analystes estiment que des entreprises vont être tentées d'aller gagner de la croissance grâce à des acquisitions.