DEXIA : le capital a atteint 8,44 milliards d'euros

11/06/2010 - 18:23 - Option Finance

(AOF) - Dexia a annoncé dans un communiqué que son capital avait été porté à 8,44 milliards d'euros à la suite d'une augmentation de capital. " A la suite de l'augmentation de capital et l'émission d'actions de bonus décidée par l'assemblée générale extraordinaire du 12 mai 2010, et dont la réalisation a été constatée le 11 juin 2010, le capital de Dexia SA s'élève à 8 441 935 648,09 euros ", indique l'établissement franco-belge. Le nouveau nombre d'actions ordinaires s'élève à 1 846 406 344, précise la banque. Le nombre de droits à souscrire à des titres (conférant le droit de vote) non encore émis reste inchangé, à 71 242 716.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

- Chiffre d'affaires : Au 31.12.2009 : 6.163 millions d'euros (+73,3%) Au 31.12.2008, Revenus : 3.556 millions d'euros (-48.4%) - Résultats : Au 31.12.2009 : Résultat brut d'exploitation : 2.556 millions d'euros ; Résultat net part du groupe : 1.010 millions d'euros Au 31.12.2008, Résultat brut d'exploitation : -563 millions (contre +3.062 millions en 2007) ; Résultat net part du groupe : -3.326 millions d'euros (contre + 2.533 millions d'euros en 2007). - Prévisions : Le groupe prévoit la sortie totale de la garantie des États sur ses financements pour le 30 juin 2010 (contre fin 2010 auparavant anticipé). - Stratégie : Dexia va poursuivre l'exécution de son plan de transformation en intégrant le contenu de l'accord conclu avec la Commission européenne annoncé le 5 février 2010. Ce plan de transformation qui s'articule autour de trois axes : la réduction du profil de risque du groupe, la priorité donnée aux clients et métiers historiques (le financement des collectivités publiques et la banque commerciale) et l'adaptation de la structure de coûts. Le rehausseur de crédit américain FSA, à l'origine de l'essentiel de ses difficultés, a été vendu. Le groupe franco-belge a fermé plusieurs implantations. -Evènements financiers : La Commission européenne a validé les orientations stratégiques décidées en octobre 2008 sous la direction de Pierre Mariani en fixant de nouveaux objectifs à l'horizon 2014. A cette date la Commission a imposé à Dexia de réduire son bilan de 35% par rapport à fin décembre 2008. Le groupe s'est donc engagé à céder avant fin 2012 ses filiales italienne (Crediop), slovaque (Banka Slovenko) et ses activités d'assurances en Turquie. Dexia doit également se séparer de son activité de prêts aux collectivités locales en Espagne avant fin décembre 2013. Par ailleurs, Dexia ne pourra procéder à des acquisitions avant fin 2011. Dexia va donc devenir dans les prochaines années essentiellement une banque de dépôts belge (40% des revenus) et turque (20%). Compte tenu des conditions de marché favorables, Dexia vient d'annoncer qu'elle céderait non pas, comme prévu, une partie seulement de sa participation dans le rehausseur de crédit bermudien Assured Guaranty mais la totalité, pour un montant de 495 millions de dollars (et 225 millions de dollars de plus-value brute). Le groupe bancaire avait hérité de cette participation dans Assured Guaranty lors de la vente à celui-ci l'an passé de sa filiale américaine de rehaussement de crédit FSA. •

Forces et faiblesses (risques) de la société

- Forces : - leader mondial des prêts aux collectivités locales, un marché qui devrait être porté par les besoins dans les pays émergents ; - très forte amélioration des résultats sur l'année 2009 avec un résultat net légèrement supérieur à 1 milliard d'euros contre une perte de 3,3 milliards d'euros en 2008; - Le plan de sauvetage est bien avancé, avec le recentrage des activités, la vente de la filiale américaine FSA déficitaire, la réorientation du refinancement, un arrêt du trading pour compte propre, et une réduction des coûts ; - L'amélioration de la liquidité du groupe s'est renforcée en 2009 avec la réouverture du marché des obligations sécurisées et un accès renouvelé aux autres sources de financement non garanti ; - Le ratio de solvabilité (ratio Tier 1 de 12,3%) a été encore amélioré à fin septembre 2009; - Le groupe est désormais engagé dans des activités moins risquées ; - Le système rémunération des dirigeants a été complètement revu de façon à éviter les abus ; - Même s'il sera versé uniquement sous formes de titres, il y a bien un dividende cette année contrairement à l'an passé. - Faiblesses : - Une incertitude pèse sur les performances du groupe en 2010 du fait de la réduction du portefeuille obligataire, de la diminution des revenus de trésorerie, et d'un refinancement plus onéreux ; - Les investisseurs, inquiets des conséquences de l'accord conclu en février dernier avec la Commission Européenne, se demandent si Dexia parviendra à dégager des bénéfices tout en réduisant la taille de son bilan de 35 % d'ici 2014. - Standard & Poor's a abaissé sa perspective de " neutre " à " négative " sur les notes des trois principales branches bancaires du groupe , Dexia Crédit Local, Dexia Bank et Dexia Banque Internationale à Luxembourg. Ce changement de perspective résulte de la fragilisation du profil financier de la banque franco-belge après l'accord avec la Commission européenne ainsi que de l'augmentation vraisemblable des coûts de financement ; - La Commission Européenne impose à Dexia de verser des dividendes éventuels en actions jusqu'en 2011 ; - En dépit de la cession de sa filiale américaine FSA, Dexia va conserver une exposition à certains actifs ; - Dexia est désormais centré sur des activités à faibles marges et très concurrentielles. • La valeur et son secteur - Principales activités : Deux métiers de base : Financement des collectivités publiques et Banque de détail et commerciale. - Le secteur : Dans l'attente d'un nouveau cadre réglementaire, qui pourrait ralentir le développement de la banque d'investissement sous de nouvelles règles prudentielles plus exigeantes en fonds propres, les banques adoptent une attitude prudente. Les plus solides se concentrent sur le renforcement de leurs fondamentaux et l'absorption de leurs acquisitions récentes. Les plus fragiles, comme le franco-belge Dexia, le britanniques RBS ou l'allemand Commerzbank, tentent de faire face et de prouver leur viabilité. Plusieurs éléments de fragilité demeurent. Premièrement les créances douteuses pénalisent la qualité du bilan de ces acteurs, comme le souligne le Fonds monétaire international (FMI). Ce dernier estime que, à fin 2009, les banques n'ont comptabilisé que 40% des dépréciations. Avec une reprise qui prend du temps, de nouvelles défaillances d'entreprises pourraient alourdir le portefeuille de créances douteuses. - La valeur dans son secteur : Un des leaders mondiaux du financement des collectivités locales. Dans la Banque de détail et commerciale Dexia fait partie des trois principaux acteurs en Belgique et au Luxembourg. - Comment suivre la valeur : le titre a perdu son statut de valeur refuge : le cours a chuté de 25% sur les six derniers mois. -La liquidité du groupe, qui constitue l'une de ses principales faiblesses, est à surveiller, de même que la politique de réduction des coûts ; -Suivre de près l'évolution des résultats en 2010, fragilisés par les exigences de la Commission Européenne. • Actionnaires : • Dividendes versés : uniquement en titres • Taux de distribution des dividendes : 35% (avec distribution d'actions) • Taux de croissance du dividende par action : non significatif • Rendement (dividendes / Cours*) : non significatif • Estimations de dividendes par action : non disponible

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Dans l'attente d'un nouveau cadre réglementaire, qui pourrait ralentir le développement de la banque d'investissement sous de nouvelles règles prudentielles plus exigeantes en fonds propres, les banques adoptent une attitude prudente. Les plus solides se concentrent sur le renforcement de leurs fondamentaux et l'absorption de leurs acquisitions récentes. Les plus fragiles, comme le franco-belge Dexia, le britanniques RBS ou l'allemand Commerzbank, tentent de faire face et de prouver leur viabilité. Plusieurs éléments de fragilité demeurent. Premièrement, les créances douteuses pénalisent la qualité du bilan de ces acteurs, comme le souligne le Fonds monétaire international (FMI). Ce dernier estime que, à fin 2009, les banques n'ont comptabilisé que 40% des dépréciations. Avec une reprise qui prend du temps, de nouvelles défaillances d'entreprises pourraient alourdir le portefeuille de créances douteuses. De plus, l'agence de notation Fitch Ratings considère que l'évolution du marché immobilier reste une menace pour les banques, particulièrement au Royaume-Uni et en Irlande.