ING IM : la Turquie mal positionnée face aux pressions externes

14/06/2010 - 18:15 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Après un voyage d'étude à Istanbul et Ankara, nous avons décidé d'adopter une sous-pondération de ce marché" affirme ING IM dans une note consacrée aux marchés émergents. "Nous sommes surtout préoccupés par la forte dépendance vis-à-vis des flux de capitaux spéculatifs dans un contexte dégradé, par les taux d'intérêt réels en territoire négatif et par l'agenda politique difficile" justifie-t-il. "Au cours de ces derniers trimestres (depuis octobre 2009), nous avons réduit nos positions dans les marchés les plus risqués de telle sorte que nous n'avons plus actuellement qu'une modeste exposition nette au risque" explique le gestionnaire. Le ralentissement de la croissance européenne est susceptible de pénaliser largement l'économie turque. Lors de la reprise, le secteur des exportations, quoique relativement modeste avec 22% du PIB, a en effet été le principal moteur de la croissance. Or, note le document, "ces derniers temps, la croissance de la demande domestique a été plus faible en Turquie que dans la plupart des autres économies émergentes. La croissance des investissements a été freinée par la faiblesse de la demande et les incertitudes politiques, tandis que la consommation privée a été plutôt modeste en raison du chômage important, de la croissance salariale réelle négative et de l'inflation élevée". Et, compte tenu de la performance plutôt décevante de l'économie domestique turque, les perspectives du secteur des exportations déterminent largement les perspectives pour l'ensemble de l'économie. Par ailleurs, l'attente d'un élargissement du déficit courant de la Turquie à plus de 5% du PIB devrait mettre la lire turque sous pression tandis que le fait que la Turquie affiche des taux d'intérêt réels négatifs complique fortement la situation car ils ne vont pas attirer les capitaux étrangers, souligne le gestionnaire.