Le démantèlement de l'euro n'est pas la réponse à la crise (Axa IM)

15/06/2010 - 10:54 - Option Finance

(AOF / Funds) - La crise de la dette européenne constitue une opportunité pour accélérer la coopération budgétaire, juge Axa IM. Si l'Union économique et monétaire (UEM) ne remplit pas l'intégralité des critères d'une zone monétaire optimale, elle est en premier lieu, selon le gestionnaire, le fruit d'une décision politique et pas uniquement économique, fondée sur l'ambition de rassembler les peuples européens. "La coopération budgétaire sera difficile à mettre en place, avec de nombreuses réticences et, donc, une lenteur malheureusement habituelle en Europe" regrette Axa IM. "Néanmoins, il nous semble que ce sera le processus naturel et nécessaire d'évolution de l'UEM. Au contraire, si l'Union monétaire est modifiée, le coût de la non-coopération pour les pays membres serait énorme en termes de crédibilité et de capacité à réagir aux chocs" ajoute-t-il. La construction européenne est un processus lent, entamé il y a plus de 50 ans, rappelle le gestionnaire. "Aujourd'hui, une sortie de l'euro entérinerait l'existence de différences structurelles importantes entre les membres de l'Union monétaire" et serait dommageable à la zone euro, en particulier à cause des réactions de défiance des investisseurs, aucun scenario de ce genre n'étant prévu par le traité constitutionnel européen. "(...) pour les pays tentés ou contraints de quitter l'UEM, une sortie de l'euro serait économiquement et socialement onéreuse : monnaie affaiblie, crédibilité perdue et difficultés à ancrer les anticipations d'inflation" argue Axa IM. Des précédents ont certes existé et une monnaie plus faible peut en effet soutenir l'investissement, la création d'emploi et les exportations. A l'automne 1992, suite aux difficultés de ratification du traité de Maastricht en France et au Danemark, le SME avait subi de violentes perturbations sur le marché des changes. La livre et la lire étaient sorties du SME en septembre 1992 et en novembre, la peseta et l'escudo avaient été dévalués de 6% par rapport aux autres monnaies. En janvier 1993, la livre irlandaise avait été dévaluée de 10%, en mai, la peseta et l'escudo avaient subi une nouvelle dévaluation. Enfin, en août 1993, les marges de fluctuations des différentes monnaies avaient été élargies à 15%.