EDF EN reprend l'américain Beacon Landfill

22/06/2010 - 18:14 - Option Finance

(AOF) - EDF Energies Nouvelles annonce l'acquisition de la société américaine Beacon Landfill Gas Holdings LLC par sa filiale américaine enXco. Cette acquisition porte principalement sur deux unités de production de biogaz, situées dans l'ouest de la Pennsylvanie sur des centres d'enfouissement exploités par les groupes industriels Veolia et Allied Waste Service, précise EDF EN. Le potentiel de production de biogaz des deux centrales permet d'alimenter en moyenne l'équivalent d'une centrale électrique d'une puissance de 50 MW (près de 65 MW à terme avec l'augmentation de la production de gaz). Ces deux installations de biogaz collectent le méthane, gaz produit par la décomposition des déchets, et le purifient afin qu'il puisse être injecté sur le réseau national de gaz naturel.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- C'est la valeur emblématique du secteur de l'électricité issue de la filière éolienne. La filiale à 50% d'EDF est présente sur l'ensemble de la chaîne, du développement d'un projet à la construction du parc éolien en passant par l'exploitation et la maintenance. - L'environnement macroéconomique et réglementaire est favorable à l'essor des énergies renouvelables sur le long terme. Le groupe est très majoritairement présent (environ 85% des capacités) dans des pays où les tarifs de rachats éoliens et photovoltaïques sont réglementés. Bien que l'éolien terrestre constitue l'axe prioritaire d'expansion, EDF EN cherche des relais de croissance (parc éolien offshore, production de biocarburants, développement dans le solaire photovoltaïque). L'adossement à EDF est un atout indéniable.

Les points faibles de la valeur

Le durcissement des conditions d'accès au crédit a rendu plus difficile le financement des projets. - Il existe un risque sur l'évolution du prix des turbines utilisées par EDF EN ainsi que sur l'approbation des plannings et des contrats par les différentes autorités. Le retard d'exécution du parc de Lakefield aux Etats-Unis aura un effet sur les résultats 2011. En Europe, la probable réalisation des objectifs 2020 pour l'Union Européenne (20% de la consommation énergétiques doit être d'origine renouvelable d'ici 2020) et des situations budgétaires difficiles ne militent pas en faveur de nouvelles mesures pour le secteur. Certains analystes n'excluent pas une nouvelle augmentation de capital d'ici 12 à 18 mois. Le contexte sectoriel et un début d'année modeste pour le groupe ne militent pas, selon les analystes, pour une réappréciation forte du titre.

Comment suivre la valeur

Investir aujourd'hui dans la filiale d'EDF consiste à parier sur la réussite de son plan ambitieux de développement à l'horizon 2012. - Le titre EDF EN a tendance à réagir positivement à l'annonce d'augmentations de la capacité de production du groupe alors que la demande en énergies renouvelables ne cesse de progresser. - Comme les autres groupes énergétiques, EDF EN bénéficie par ricochet des hauts niveaux atteints par les prix du pétrole, qui favorisent le développement d'énergies alternatives. - Le secteur de l'énergie et des services aux collectivités est dans une phase de consolidation. EDF EN pourrait se lancer dans des acquisitions à l'étranger afin de renforcer sa présence en Europe et aux Etats-Unis.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le traditionnel Observatoire européen des marchés de l'énergie, établi fin d'année 2009 par Capgemini et ses partenaires, souligne que les " utilities " sortent fragilisés de la crise économique et financière. Selon l'étude la crise a provoqué une baisse mondiale historique des consommations d'électricité et de gaz, estimées respectivement à 3,5% et 3% pour 2009. Si la baisse de la consommation d'énergie a une conséquence positive, avec une diminution des émissions de Co2, elle a des retombées préoccupantes pour les acteurs. Ces derniers ont mis en place des plans d'économies, qui prévoient notamment un recul de leurs investissements. Or, en 2008, l'Union européenne avait estimé que 1.600 milliards d'euros d'investissements étaient nécessaires pour rénover et accroître la capacité de production des réseaux d'électricité et de gaz de l'Union Européenne jusqu'en 2030. S'ils ne sont pas réalisés, cela ne fera qu'accroître la dépendance énergétique de l'Europe. L'Observatoire souligne la nécessité pour les utilities de revoir leur modèle économique, pour qu'ils maîtrisent davantage leur consommation d'énergie et réduisent ainsi leur dépendance.