Zone euro : aucune remontée des taux d'ici à six mois au minimum

06/07/2010 - 11:01 - Option Finance

(AOF / Funds) - Alors que la parité euro/dollar est passée sous la barre des 1,19 au début du mois de juin, elle s'est ensuite stabilisée entre 1,22 et 1,24, avant de franchir les 1,25 en fin de semaine dernière. "La baisse de l'euro a marqué une pause, mais elle devrait reprendre, alimentée par les écarts de croissance actuels et anticipés entre les Etats-Unis et la zone euro et la persistance très probable de tensions sur la dette souveraine des pays périphériques de l'Union européenne, préviennent les économistes de BNP Paribas. La parité euro/dollar devrait se diriger vers 1,10 d'ici à la fin de l'année." La plupart des économistes interrogés partagent cette analyse, bien que la chute de l'euro ne soit pas anticipée dans les mêmes proportions. Ainsi, le taux de change euro/dollar est estimé en moyenne à 1,18 d'ici à six mois et à 1,16 d'ici à un an. 43 % des économistes interrogés anticipent la parité euro/dollar à un niveau inférieur ou égal à 1,10 sur un horizon d'un an. Si certains voient même l'euro descendre sous la parité, à 0,98 (BNP Paribas) ou au niveau de la parité (Coe Rexecode), d'autres économistes tablent au contraire sur une stabilisation, voire une appréciation de l'euro vis-à-vis du dollar, à un niveau par exemple de 1,35 pour HSBC. De leur côté, la livre sterling et le yen sont anticipés à des niveaux relativement stables par rapport à leur cours actuel. Les économistes prévoient en moyenne une parité euro/livre à 0,82 d'ici à six mois et 0,81 d'ici à un an, tandis que la parité euro/yen est respectivement estimée à 113,6 et 115,3 sur ces mêmes horizons. Les prévisions varient cependant en fonction des établissements dans des fourchettes comprises entre 0,75 (Axa IM) et 0,88 (CPR AM, JPMorgan et Swiss Life AM) pour l'euro/livre à un an, et entre 93 (Coe Rexecode) et 142 (HSBC) quant à l'euro/yen à un an. En ce qui concerne les politiques monétaires de la Fed et de la BCE, aucune hausse des taux directeurs n'est prévue dans les prochains mois. "Les évolutions macroéconomiques advenues depuis le début 2010 nous ont pleinement confortés dans notre scénario qui anticipait que, malgré les plans de relance sans précédent, les éléments propices à une reprise auto-entretenue des économies développées ne seraient pas réunis d'ici à 2011, soulignent les économistes de HSBC. En attendant, les banques centrales des grands pays développés continueront d'injecter massivement des liquidités pour s'assurer qu'un nouveau credit crunch ne se produira pas, et elles maintiendront tout au long de l'année 2010 et au premier semestre 2011 le statu quo sur leurs taux directeurs." De fait, aucun économiste interrogé n'anticipe de hausse du taux refi d'ici à six mois. En revanche, 46 % d'entre eux envisagent une hausse d'ici à un an, à un niveau de 1,25 (30,8 %) ou 1,50 (15,4 %). En ce qui concerne le taux des Fed Funds, ils sont 21 % à anticiper une hausse à 0,50 % d'ici à six mois et plus des trois quarts à prévoir une hausse sur un horizon d'un an, à un niveau compris entre 0,50 % et 1,25 %. Enfin, le cours du pétrole, qui atteignait 72 dollars le baril de Brent au début du mois de juin, est retombé à ce niveau en fin de semaine dernière, après avoir frôlé la barre des 80 dollars fin juin. Le Brent est estimé en moyenne à 84,3 dollars le baril d'ici à trois mois et à 82,4 dollars sur un horizon d'un an. Angèle Pellicier