FAURECIA : alliance stratégique avec

08/07/2010 - 09:03 - Option Finance

(AOF) - Faurecia vient de conclure une alliance stratégique avec les groupes Geely et Limin, annonce l'équipementier automobile dans un communiqué. Ce partenariat vise à développer, produire et livrer des systèmes d'intérieur et des extérieurs d'automobile à l'ensemble des marques de Geely en Chine, précise-t-il. L'alliance comporte la création de plusieurs co-entreprises, qui seront conjointement détenues par Faurecia, Limin et Geely et qui fourniront les cinq nouvelles usines de Geely en cours de construction en Chine. Constructeur automobile chinois, le groupe Geely, fondé en 1986 et basé à Hangzhou (Province de Zhejiang), développe trois marques automobiles : Emgrand, Englon (The London Taxi Company) et Gleagle. Disposant actuellement de huit sites de production1 et d'une capacité de production d'un million de véhicules, son objectif, pour 2015, est d'atteindre une capacité de deux millions d'unités avec 11 usines. Le groupe Geely est par ailleurs en cours de négociations pour la reprise de Volvo dont Faurecia est fournisseur pour les systèmes d'intérieur et les technologies de contrôle des émissions. Le groupe Limin, fondé en 1979 et basé à Taizhou (Province de Zhejiang), et disposant de deux usines, est actuellement le principal fournisseur de Geely en produits et systèmes pour l'intérieur et l'extérieur véhicule. " Après sa prise de participation dans le capital de Xuyang Group, cette alliance constitue une nouvelle étape significative du développement de Faurecia en Chine ", déclare le groupe. " Le groupe y est déjà solidement implanté avec 17 usines, 4 centres de centres de R&D et 4 000 personnes ", ajoute-t-il. A horizon 2014, Faurecia vise un chiffre d'affaires de 1,7 milliard d'euros en Chine, l'ensemble de l'Asie devant alors représenter 15% des ventes totales du groupe contre 7% à fin 2009.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe bénéficie d'un portefeuille de clients relativement équilibré. - Le groupe détient des positions très fortes dans les cockpits, les portes et les échappements. Il est également bien positionné sur l'équipement des modèles récents de véhicules. La valeur change de statut boursier : en perte depuis 2005 à cause de restructurations à répétition, l'équipementier automobile est enfin en ordre de marche. L'année 2010 devrait marquer un tournant. La feuille de route à horizon 2014 présentée mi-juin, avec notamment un doublement du chiffre d'affaires dans les pays émergents, a convaincu les analystes. Le retour aux acquisitions, après des années d'immobilisme, atteste des ambitions retrouvées de Faurecia. - Sa politique de R&D lui permet de concevoir et de mettre à la disposition des constructeurs des innovations attendues par les clients finaux. La société bénéficie de la bonne santé de PSA Peugeot Citroën, son principal actionnaire.

Les points faibles de la valeur

La lourde dette du groupe (4,6 fois les fonds propres) reste son talon d'Achille. Faurecia fabrique des produits moins sophistiqués (sièges, planches de bord, portes...) que d'autres équipementiers et subit par conséquent une pression plus forte sur les prix de la part des constructeurs.

Comment suivre la valeur

- L'équipementier automobile, à l'image de ses concurrents, dépend entièrement des commandes des constructeurs, qui sont de surcroît de plus en plus exigeants. - Le nombre d'immatriculations de véhicules neufs est un bon indicateur de tendance. Le retour durable aux bénéfices est possible si la reprise des volumes est au rendez-vous. Le marché spécule régulièrement sur un retrait de la cote ou une revente de la participation de PSA. L'acquisition d'Emcon va diluer la participation du constructeur de 71% à 54%, ce que certains interprètent comme le début de son désengagement.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Moody's a relevé de "stable" à "positive" sa perspective pour les équipementiers automobiles américains. Elle considère que la demande de pièces en Amérique du nord devrait être soutenue. En revanche, l'agence de notation maintient sa perspective négative pour les équipementiers en Europe. Le cabinet AlixPartners estime, lui, que les équipementiers européens sont davantage menacés de faillite que les acteurs américains. Il prédit cette année une amélioration progressive, en prévoyant que seules 25% à 35% des entreprises concernées resteront en difficulté, à la condition que les équipementiers bénéficient d'une croissance de 6% à 7% de leur activité. Cette évolution sera plus facile à obtenir pour les entreprises très présentes dans les pays émergents comme la Chine ou l'Inde. Les professionnels estiment que la relative bonne tenue du marché automobile européen en 2009 a été largement soutenue par les différents plans de primes à la casse. Ces derniers ont masqué l'ampleur des difficultés financières des sous-traitants, qui dépendent de leurs grands clients constructeurs.