Une croissance mondiale toujours à deux vitesses (Invesco)

12/07/2010 - 10:08 - Option Finance

(AOF / Funds) - Dans ses perspectives économiques du 3ème trimestre 2010, l'économiste en chef d'Invesco John Greenwood estime que la crise de la dette souveraine qui touche les économies d'Europe méridionale accentue le sentiment d'une expansion économique à deux vitesses. D'un côté, les pays développés d'Occident luttent pour éviter une crise de la dette au travers de politiques de consolidation budgétaire, tout en essayant de préserver la reprise fragile de leur économie, de l'autre, les économies émergentes, beaucoup plus rapides, commencent à adopter des mesures budgétaires et monétaires restrictives. John Greenwood estime qu'une reprise autonome en Occident reste un scénario probable si la relance monétaire est étendue pour contrebalancer le resserrement budgétaire nécessaire. Toutefois, compte tenu de la nécessité impérative d'assainir les finances, l'économiste s'attend à une reprise plus contenue qu'une reprise économique typique d'après-guerre. "Sur les marchés financiers, ces conditions - taux d'intérêt faibles, croissance économique contenue et inflation modérée sur les économies développées - devraient permettre aux marchés actions de poursuivre sur leur lancée en 2010, mais à un rythme moins rapide qu'entre mars et septembre 2009", écrit l'économiste en chef d'Invesco. "Les marchés obligataires des pays développés bénéficient de l'inflation inférieure aux anticipations et de la faiblesse persistante de la demande de financement des ménages et des grandes entreprises, mais ils sont pénalisés par les craintes concernant le volume des émissions souveraines". Dans l'univers émergent, John Greenwood pense que les actions liées au secteur de la consommation domestique seront portées par la vigueur de la croissance économique et l'appréciation des devises. L'Amérique latine est sortie de la crise financière sans augmentation majeure de sa dette et avec des taux d'inflation et d'intérêt parfois à leur plus faible niveau depuis 40 ans : la région est aujourd'hui sur la voie d'une reprise soutenue. John Greenwood y attend une croissance de 4,5 % en 2010, principalement sous l'impulsion du Brésil, et, de plus en plus, du Mexique. "Sous réserve qu'il n'y ait pas de récession à double creux dans les pays développés ou en Asie, les prix des matières premières devraient se maintenir et offrir une base solide aux bénéfices d'exportations et à la croissance des revenus intérieurs", note l'économiste en chef.