AIR FRANCE-KLM : fin de la class action aux Etats-Unis

12/07/2010 - 11:55 - Option Finance

(AOF) - Air France, KLM et Martinair viennent de conclure un accord transactionnel mettant fin aux actions civiles dont elles faisaient l'objet aux Etats-Unis pour des allégations d'entente dans le secteur de fret aérien, annonce le transporteur franco-néerlandais dans une note. Sous réserve de son homologation par le Tribunal américain, l'accord transactionnel met fin, en contrepartie du versement d'une somme totale de 87 millions de dollars, à l'ensemble des actions civiles engagées par les personnes ou les entités ayant acquis directement auprès des trois compagnies une prestation de transport de fret en direction, en provenance et à l'intérieur des Etats-Unis entre 2000 et 2006. Ce montant s'imputera sur la provision constituée par le groupe en 2008. Les actions civiles avaient été engagées en 2006 suivant la procédure d'une " class action " (action de groupe) à la suite d'une enquête des autorités américaines et européenne de la concurrence en février 2006 dans le secteur du fret aérien. Ces actions étaient centralisées auprès d'un Tribunal fédéral de New-York. Par ailleurs, une transaction pénale (Plea Agreement) avait mis fin, en 2008, à l'enquête des autorités américaines de la concurrence. En revanche, cette enquête est toujours en cours en Europe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- La fusion Air France-KLM s'affirme comme une très grande réussite. Les synergies montent en puissance, ce qui, combiné à une politique stricte de contrôle des coûts, permet d'améliorer fortement la rentabilité du groupe. - Air France bénéficie d'une forte réactivité aux évolutions économiques et géopolitiques, grâce au contrôle des coûts et à l'ajustement des capacités. La compagnie aérienne est la première à adapter son offre à une clientèle qui met l'accent sur le prix plutôt que sur le confort. - Son modèle de double hub intercontinental lui permet d'offrir une offre de correspondance sans équivalent en combinant Roissy-Charles de Gaulle et Amsterdam. - L'appartenance à l'alliance Skyteam et sa flotte rajeunie constituent également des atouts majeurs. Air France bénéficie d'une des plus fortes expositions aux pays émergents avec près de 40% de son chiffre d'affaires passager contre environ 20% pour British Airways et Lufthansa.

Les points faibles de la valeur

- Les compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair avivent la concurrence sur les trajets court-courriers alors que le prix du billet est devenu le premier critère du passager. - La hausse des prix du fuel est susceptible de peser sur les résultats du groupe. Les couvertures auront encore un effet négatif en 2010. Le trafic cargo est la principale source de pertes. L'équilibre n'est pas attendu avant l'exercice 2011/2012.

Comment suivre la valeur

- Air France KLM est considérée comme une valeur de retournement. Mais seules une reprise vigoureuse du trafic dans les prochains mois ou l'annonce d'une opération de consolidation sont susceptibles de soutenir le titre. - Le groupe est sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques, à la confiance des voyageurs et au climat général (guerres, craintes d'attentats, épidémies). - Les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre. - Gros consommateur de carburant, Air France-KLM est aussi sensible à l'évolution du prix du pétrole, bien que sa politique de couverture atténue cet impact. L'issue de la crise passera par la consolidation du secteur. Air France-KLM en sera un acteur de poids. Le marché spéculait récemment sur un resserrement des liens avec JAL. Le marché spécule aussi régulièrement sur un éventuel retour en Bourse de la filiale Amadeus. Selon les analystes financiers, une telle opération pourrait ajouter 2 euros par action à la valeur actuelle de la compagnie aérienne.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Selon la dernière estimation de l'Association du transport aérien international (Iata), ses 230 compagnies adhérentes devraient dégager des profits cumulés de 2,5 milliards de dollars en 2010 contre 9,9 milliards de pertes en 2009. L'Iata tablait précédemment sur 2,8 milliards de déficit cette année. La révision de ses prévisions provient du rebond plus fort qu'attendu du trafic aérien. C'est le redressement des compagnies asiatiques qui sera le plus spectaculaire car elles devraient dégager 2,2 milliards de dollars de bénéfices cette année contre 2,7 milliards de pertes en 2009. Néanmoins les compagnies aériennes européennes devraient rester lourdement déficitaires, avec des pertes qui ont même été revues à la hausse (de 2,2 à 2,8 milliards de dollars pour 2010, contre 4,4 milliards l'an dernier). C'est d'abord la faiblesse de la croissance économique européenne qui expliquerait cette évolution, mais aussi la baisse de l'euro face au dollar, qui renchérit une partie des coûts, et les mouvements sociaux, notamment chez British Airways. Même les compagnies nord-américaines, habituellement déficitaires, pourraient générer un profit cumulé de 1,9 milliard de dollars, contre 2,7 milliards de pertes en 2009.