UBISOFT : ventes de 160 millions d'euros au premier trimestre

12/07/2010 - 17:56 - Option Finance

(AOF) - Ubisoft a publié un chiffre d'affaires estimé pour le premier trimestre de 160 millions d'euros, en hausse de 93%. L'éditeur de jeux vidéo souligne qu'il est supérieur à l'objectif d'environ 145 millions d'euros communiqué lors de la publication des résultats annuels 2009-10. Il attribue cette surperformance à la solide performance de Splinter Cell Conviction, dont 1,9 million d'unités ont été vendues en sell-in, à la bonne performance des titres du back-catalogue et casual et à environ 9 millions d'euros d'impacts de change favorables. Pour le deuxième trimestre, Ubisoft vise un chiffre d'affaires d'environ 83 millions d'euros, en ligne avec le deuxième trimestre 2009-10. Ce trimestre sera marqué par les lancements de H.A.W.X. 2 et R.U.S.E sur Xbox 360, PLAYSTATION 3 et PC. La société a par ailleurs confirmé ses commentaires précédents concernant l'exercice 2010-11 : retour d'une croissance rentable et trésorerie provenant des activités opérationnelles positive. Evoquant l'environnement concurrentiel à Noël, Ubisoft a indiqué que le jeu Driver, précédemment prévu pour le troisième trimestre fiscal, sortira au quatrième trimestre fiscal.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Ubisoft est devenu l'un des plus importants créateurs de marques du secteur des jeux vidéo. Chaque lancement est un pari risqué, mais assure une récurrence du chiffre d'affaires et une marge plus importante que les licences. - Ubisoft opère un virage stratégique vers un modèle plus rémunérateur et moins risqué : l'éditeur se recentre vers les jeux haut de gamme avec le lancement plus régulier de franchises majeures, tout en réduisant les investissements dans de nouvelles créations, le tout à effectif constant. Il se concentre également sur les consoles Sony et Microsoft. - Le titre revêt un attrait spéculatif depuis l'entrée non sollicitée de l'éditeur américain de jeux vidéo Electronic Arts à hauteur de 15% au capital d'Ubisoft.

Les points faibles de la valeur

- Le consensus de marché est très dispersé sur 2010-2011, illustrant la difficulté à anticiper la configuration du prochain exercice pour Ubisoft. Seul le jeu Assassin's Creed semble actuellement en mesure de se démarquer face à la concurrence. - Les effets de la stratégie de repositionnement d'Ubisoft sur ses principales marques ne seront, selon les analystes, pas visibles avant la mi-2011, au mieux. - Le challenge du groupe est de réussir à tenir ses marques et idéalement de les rendre plus fortes. Un déclin des marques aurait un effet désastreux sur la profitabilité du groupe compte tenu de l'inflation des coûts de production. - L'environnement de marché reste difficile, très concurrentiel sur le haut de gamme, avec des pressions prix sur le " casual ". - La visibilité sur les jeux Wii reste incertaine. Ubisoft pâtit à la fois d'un problème de différenciation de ses jeux et de faiblesse du segment : seules les superproductions propres à Nintendo se démarquent actuellement. - Ubisoft est encore très peu présent dans les MMO (jeux en ligne massivement multi joueurs).

Comment suivre la valeur

- Le succès de la société dépend avant tout de la solidité de son catalogue. La présentation des jeux en instance de sortie se fait notamment lors des salons professionnels comme l'E3 (Electronic Entertainment Expo) à Los Angeles. - La fin d'année est cruciale pour tous les éditeurs de jeux vidéos, qui réalisent la majeure partie de leur chiffre d'affaires entre septembre et janvier (avec un pic pour les fêtes). - La tendance du marché américain des jeux vidéos préfigure généralement de quelques mois celle du marché européen. - Le mouvement de concentration du secteur est engagé et devrait s'accélérer.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - Jeux vidéo

Industrie cyclique, le secteur des jeux vidéo regroupe les constructeurs de consoles et les éditeurs et développeurs de jeux. Les marques sont stratégiques dans l'industrie. Pour le premier trimestre 2010, Nintendo a affiché une vraie contreperformance. Sur l'exercice fiscal 2009-2010 (clos le 31 mars), le chiffre d'affaires a reculé de 22%, à 1,43 milliard de yens (10,9 milliards d'euros), et le résultat net de 18,1%. C'est la première fois en six ans que les profits du leader mondial reculent. Ce mouvement devrait se poursuivre puisque Nintendo s'attend pour 2010 à une baisse de l'ordre de 13% de son résultat net, à un résultat opérationnel en baisse de 10% et à un nouveau tassement du chiffre d'affaires. Même si le japonais a souffert du renforcement du yen par rapport au dollar et à l'euro, il pâtit surtout d'une diminution des ventes de ses consoles. Les ventes de la DS n'ont pas atteint l'objectif de 30 millions d'exemplaires en atteignant 27,11 millions d'unités. Les ventes de la Wii devraient diminuer à 18 millions d'unités après avoir déjà baissé de 5% en 2009-2010. Pour se relancer, Nintendo prévoit de faire évoluer ses produits existants, en misant notamment sur la 3D.