GE : résultats supérieurs aux attentes, ventes décevantes

16/07/2010 - 14:22 - Option Finance

(AOF) - Le conglomérat General Electric a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes pour le deuxième trimestre. Son bénéfice net a progressé de 16% à 3,03 milliards de dollars, soit 28 cents par action. Le bénéfice par action au titre des activités poursuivies s'est élevé à 30 cents, soit 3 cents de plus qu'attendu. En revanche, le chiffre d'affaires a baissé de 4% à 37,4 milliards de dollars, ce qui est inférieur à la prévisions moyenne des analystes de 38,4 milliards de dollars. " L'environnement économique de GE a continué de s'améliorer " s'est félicité Jeff Immelt, PDG du groupe, qui a cité la croissance des commandes, des marges et des résultats parmi les signes encourageants ce trimestre.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Présent sur tous les continents, aussi bien dans les infrastructures que dans la santé, les médias et la finance, General Electric (GE) accélère son recentrage mis en oeuvre par Jeffrey Immelt depuis 2001. La vente de presque tout NBC Universal à Comcast ainsi que de quelques activités dans la sécurité va permettra au conglomérat américain de se concentrer sur le secteur de la santé et des " technologies propres ". - GE bénéficie d'une image de marque extrêmement forte au niveau mondial. - La structure de conglomérat permet à GE de répartir les risques entre les métiers à plus ou moins longs cycles. - Le géant américain va profiter des plans de relance dans les infrastructures. - Le groupe a constaté une reprise de l'activité à la fin de l'année 2009 et affiche un carnet de commandes record.

Les points faibles de la valeur

- La diversité des secteurs d'activités dans lequel évolue GE rend le titre sensible aux cycles de différents secteurs, et notamment celui du transport aérien pour sa branche moteurs d'avions. - Sa division financière, GE Capital Finance, a particulièrement été touchée par la crise financière en raison de ses activités de prêts aux entreprises et aux particuliers et continue de peser sur les résultats. - Le groupe est exposé à la flambée des matières premières. - En tant que conglomérat, une décote peut être appliquée au titre en Bourse.

Comment suivre la valeur

-Compte tenu de la position de leader du groupe dans de nombreux domaines, le titre General Electric est considéré comme un baromètre de la situation économique des Etats-Unis. - Le groupe va poursuivre la restructuration de sa branche financière. - GE se dit prêt à " reprendre l'offensive " en 2010, après avoir réduit ses coûts. Le groupe espère générer entre 23 et 26 milliards de dollars de trésorerie en 2010, dont une partie pourrait servir à des acquisitions.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Selon la dernière estimation de l'Association du transport aérien international (Iata), ses 230 compagnies adhérentes devraient dégager des profits cumulés de 2,5 milliards de dollars en 2010 contre 9,9 milliards de pertes en 2009. L'Iata tablait précédemment sur 2,8 milliards de déficit cette année. La révision de ses prévisions provient du rebond plus fort qu'attendu du trafic aérien. C'est le redressement des compagnies asiatiques qui sera le plus spectaculaire car elles devraient dégager 2,2 milliards de dollars de bénéfices cette année contre 2,7 milliards de pertes en 2009. Néanmoins les compagnies aériennes européennes devraient rester lourdement déficitaires, avec des pertes qui ont même été revues à la hausse (de 2,2 à 2,8 milliards de dollars pour 2010, contre 4,4 milliards l'an dernier). C'est d'abord la faiblesse de la croissance économique européenne qui expliquerait cette évolution, mais aussi la baisse de l'euro face au dollar, qui renchérit une partie des coûts, et les mouvements sociaux, notamment chez British Airways. Même les compagnies nord-américaines, habituellement déficitaires, pourraient générer un profit cumulé de 1,9 milliard de dollars, contre 2,7 milliards de pertes en 2009.

Communication - Medias

Tous les intervenants soulignent le manque de visibilité pour la fin de l'année 2010. Ils sont toutefois certains que le retour aux niveaux de revenus publicitaires de 2008, année précédant la crise, ne sera pas pour 2010. Il leur faudra attendre au moins deux à trois ans. D'après une étude de l'OCDE, portant sur la situation des médias dans le monde, le principal défi pour la presse est de parvenir à s'adapter à l'essor d'Internet. Selon l'organisation, les nouveaux médias engendrent des changements de consommation, particulièrement pour les jeunes lecteurs. Ces deux dernières années, 20 pays sur les 31 étudiés par l'OCDE ont ainsi subi un déclin de leur lectorat. Les Etats-Unis sont le plus durement touchés par cette érosion avec un nombre de lecteurs qui a chuté de 30% entre 2007 et 2009. Sur le plan économique, les recettes générées par Internet ne compenseraient pas encore les pertes liées à la crise. La part de la publicité sur Internet dans les revenus des journaux n'était que de 4% en 2009. Toutefois elle a fortement progressé : aux Etats-Unis, elle est ainsi passée de 2,6% en 2003 à 8,2% en 2008.

Biens d'équipement

Selon Fitch rating, les opérations de fusions-acquisitions devraient revenir en force parmi les groupes de biens d'équipement du fait de l'existence de réserves de liquidités. Au sein des dix groupes du secteur notés par l'agence ces réserves s'élèvent à plus de 10 milliards d'euros, soit une progression de 50% l'an passé. Des acteurs majeurs tels Schneider ou ABB ont déjà franchi le pas alors que d'autres tels que Siemens ou Legrand ont annoncé leur intention de réaliser des acquisitions en 2010. C'est la structure du secteur qui crée un besoin de rapprochements, permettant aux acteurs de bénéficier de synergies ou d'ouvertures vers de nouveaux marchés, dans un marché marqué par une lente reprise. En outre, les valorisations sont actuellement attractives, à 9,1 fois l'Ebitda au premier trimestre 2010 contre un plus haut de 12,9 fois atteint en 2007. Néanmoins Fitch souligne que, si elles ne sont pas menées prudemment, les opérations de croissance externe pourraient menacer les notations crédit. C'est le risque des acquisitions de grande ampleur.