Les spreads souverains devraient baisser vers fin juillet en zone euro

19/07/2010 - 12:00 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les marchés oscillent régulièrement entre peur et avidité, ce qui les amène à des erreurs de jugement dans les deux cas. Actuellement, l'aversion au risque a conduit les spreads souverains à des niveaux exagérément élevés et a probablement entraîné le rendement des obligations des Trésors allemand et américain 75 à 100 pdb en dessous de ce qu'il devrait être. [-73]· partir de fin juillet, les facteurs qui ont pénalisé les dettes souveraines de la zone euro devraient se dissiper" estime David Keeble, analyste de Crédit Agricole. Notant que la croissance ne semble pas avoir été impactée trop fortement par les évènements - du moins jusqu'à présent, et que la pression de la dette a conduit à une accélération de la consolidation budgétaire, afin de réduire le risque de spirale d'endettement, et qu'enfin l'union monétaire est de plus en plus un processus au moins autant politique qu'économique, l'analyste juge que "les coûts économiques sont limités, au regard des bénéfices politiques pour les pays du coeur de la zone euro". A force de détermination, ces pays et la BCE ont su se ménager une fenêtre pour réformer des institutions politiques et économiques clairement imparfaites, estime David Keeble. "Les spreads souverains sont élevés et offrent de nombreuses opportunités. D'après nos contacts, les investisseurs de la zone euro en sont conscients, même s'il leur est difficile de profiter de ces opportunités de peur d'une dégradation supplémentaire des prix. Cette opinion n'est toutefois pas partagée par les investisseurs hors UE. Ces derniers analysent l'UEM sous un angle essentiellement économique, ce qui les amène à considérer l'Europe comme une zone monétaire sous-optimale gérée par un ensemble particulièrement confus d'institutions politiques." "La position la plus évidente que nous identifions consiste à sous-pondérer l'Espagne. L'explication est simple : la BCE et l'ensemble UE/FMI disposent d'assez de liquidités pour résoudre efficacement les problèmes de la Grèce, du Portugal et de l'Irlande, mais la problématique de l'Espagne est d'une autre nature. Nous aimerions être optimisme et prévoir une baisse des spreads souverains grâce à la poursuite de la croissance mondiale, aux taux bas de la BCE et à l'amélioration progressive des situations budgétaires, mais les obstacles ne manquent pas" ajoute l'analyste. "Si la croissance économique connaissait un accès de faiblesse ou si un évènement exceptionnel se produisait, tel qu'un avis négatif de la Cour constitutionnelle allemande sur le plan de sauvetage, les spreads souverains pourraient augmenter. Nous ne pouvons toutefois guère identifier de facteur susceptible de peser sur la dette espagnole au-delà du mois de juillet" conclut David Keeble.