AIRBUS : les commandes s'accumulent au salon de Farnborough

19/07/2010 - 15:48 - Option Finance

(AOF) - La filiale de General Electric, GE Capital Aviation Services (GECAS), a commandé 60 Airbus 320, a annoncé EADS. Cette commande représente 4,88 milliards de dollars au prix catalogue, selon Reuters. " Cette nouvelle commande porte à 327 le nombre d'avions de la famille A320 commandés par GECAS et les commandes encore à livrer se monte à 99 appareils ", a souligné Airbus. Plus tôt dans la journée, la nouvelle compagnie de leasing, Air Lease Corporation (ALC), avait annoncé une commande de 51 Airbus A 320 au prix catalogue de 3,5 milliards de dollars. On signalera enfin la commande de 11 Airbus A330-300 par la compagnie aérienne russe Aeroflot pour une valeur catalogue de 2,3 milliards de dollars.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- EADS est le n°1 européen et le n°2 mondial de l'industrie aéronautique, spatiale et de la défense. - La principale filiale du groupe, Airbus, a bien résisté à la crise du transport aérien, en préservant sa place de leader mondial dans l'aéronautique civile et en battant son record de livraisons d'avions. - Le programme de l'avion de transport militaire, l'A400M, est sauvé grâce à l'accord entre les pays clients et EADS. - Grâce à un bon carnet de commandes, Airbus peut accroître ses cadences de production. - L'actuel affaiblissement du cours de l'euro comparé à celui du dollar influe positivement sur la structure des coûts d'EADS ; le groupe en a profité pour relever ses prévisions de résultats. - Le groupe est revenu dans la bataille des avions ravitailleurs américains, qui représentent un marché très important.

Les points faibles de la valeur

- Même si l'accord conclu avec les pays clients permet la poursuite du programme de l'A400M, il a tout de même contraint le groupe à passer une provision de 1,8 milliard d'euros, qui a lourdement pesé sur les comptes 2009. - Le groupe doit affronter une succession de problèmes qui mettent sa trésorerie sous tension : la production des A380 est toujours difficile, le calendrier de l'A350 est très serré, et le marché de l'aviation civile reste fragile. - Son concurrent Boeing est mieux armé pour faire face à la crise de l'aviation civile du fait de son activité militaire. Cette dernière représente la moitié de son chiffre d'affaires alors que le militaire, la défense et la sécurité représentent environ 10% des revenus d'EADS. - Chaque report dans le calendrier de livraison d'avions fait craindre une nouvelle réduction des cadences de production, qui pèse sur les marges. - Ayant subi des pertes nettes en 2009, le groupe ne distribuera pas de dividendes en 2010.

Comment suivre la valeur

- Les performances de l'entreprise sont étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, de par l'importance de l'aviation civile dans son chiffre d'affaires. La bonne santé du secteur aérien dépend, elle, de la situation géopolitique et économique mondiale, dépendant du tourisme et des voyages d'affaires, mais aussi du prix de baril de pétrole. Les prévisions de livraisons d'avion représentent un indicateur à étudier de près. - Le cours du titre est très sensible à l'évolution du dollar par rapport à l'euro, avec des coûts payés en majorité en euros et plus de la moitié des recettes facturées en dollars. - Le groupe cherche néanmoins à limiter l'impact des fluctuations du cours du dollar par rapport à l'euro en développant sa production aux Etats-Unis pour étendre sa base de coûts en dollars. Cela lui permettrait d'accroître sa compétitivité par rapport à son concurrent Boeing. - 2010 sera crucial pour EADS, car c'est l'année où les compagnies aériennes pourront réellement juger si la crise va durer. - Suivre les performances de la principale filiale, Airbus, car l'objectif d'EADS de revenir à l'équilibre dépend étroitement du redressement des résultats de l'avionneur. - Le potentiel d'amélioration repose, selon les analystes, en grande partie sur la capacité du groupe à démontrer qu'il maîtrise désormais l'industrialisation de l'A380. - Surveiller l'évolution de l'appel d'offre des avions ravitailleurs américains auquel EADS, via Airbus, a répondu et qui fait l'objet d'une vraie compétition avec Boeing. Le contrat des ravitailleurs américains est estimé à environ 50 milliards de dollars. Un succès permettrait à EADS de s'installer durablement sur le marché américain de la défense. Le Pentagone doit se prononcer à l'automne.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) estime que le chiffre d'affaires de ses entreprises membres devrait rester stable en 2010, année de transition marquée par une remontée des cadences de production en fin d'année. L'activité devrait se redresser en 2011, en fonction de l'évolution macroéconomique des pays émergents. Toutefois du fait de recettes libellées en dollars alors que leurs coûts sont majoritairement en euros, les entreprises françaises pâtissent d'une faiblesse structurelle majeure. Cette dernière provient de la robustesse de la monnaie européenne par rapport au billet vert, malgré son repli actuel. Les concurrents sont principalement américains actuellement et ils proviendront aussi des pays émergents à l'avenir. Dans un environnement qui devient de plus en plus concurrentiel l'enjeu est d'être capable de conserver une avance technologique (en premier lieu sur la Chine) grâce à l'innovation. Ainsi, selon le Gifas, les investissements de l'industrie aéronautique et spatiale françaises devraient s'accroître de 11% en 2010, à 1,1 milliard d'euros. Ces investissements ont progressé de 2,8% en 2009.