ALSTOM : chiffre d'affaires en baisse de 1% au premier trimestre

20/07/2010 - 08:38 - Option Finance

(AOF) - Alstom a réalisé au premier trimestre 2010/11 (du 1er avril au 30 juin 2010) un chiffre d'affaires en repli de 1% à 4,743 milliards d'euros (-5% en organique). Les commandes enregistrées par le groupe s'élèvent à 3,069 milliards d'euros, en baisse de 26% (-38% en organique). Le carnet de commandes est resté stable à 42 milliards d'euros au 30 juin 2010, bénéficiant d'un effet de change de 1,3 milliard d'euros. Il représente 27 mois de chiffre d'affaires. Le Secteur Power a reçu des commandes de 2 milliards d'euros au cours du premier trimestre, soit 35% de moins que le premier trimestre de l'exercice précédent. Cette évolution s'explique par l'environnement commercial difficile pour les nouveaux équipements. Le manque de grands projets a été partiellement compensé par la bonne tenue des prises de commandes de tailles moyenne et petite, en particulier dans les activités de service et de modernisation du parc installé. Le Secteur Transport a enregistré des commandes d'un montant de 1,1 milliard d'euros. Les ventes de Transport sur le trimestre ont augmenté de 9% à 1,6 milliard d'euros, tandis qu'elles ont commencé à diminuer chez Power, en baisse de 6 % à 3,2 milliards d'euros, conséquence de l'évolution des commandes au cours du dernier exercice dans ce secteur. Au cours du premier trimestre 2010/11, Alstom est passé en situation de dette nette, à la suite du financement de l'acquisition d'Areva Transmission à hauteur de 2,3 milliards d'euros, du paiement du dividende de 364 millions d'euros et de l'impact sur le cash flow libre du faible ratio commandes sur chiffre d'affaires. Le groupe confirme que la marge opérationnelle pour les exercices 2010/11 et 2011/12 devrait se situer entre 7 % et 8 %, sur la base d'une bonne exécution des contrats et d'une reprise progressive de la demande.

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Les points forts de la valeur

- La qualité du portefeuille de clients de l'entreprise est excellente : les entreprises publiques et les opérateurs privés de grande taille représentent 80% des clients de la branche Power et 90% de celle du Secteur Transport. Ces proportions limitent la sensibilité d'Alstom à des difficultés de paiement et de financement des projets. - Sur le long terme, le groupe évolue dans un secteur en croissance, dopé par les besoins en infrastructures des pays émergents. Bien que certaines dépenses aient été reportées à court terme, les besoins d'infrastructures restent importants dans le monde. - En reprenant une partie des activités d'Areva T&D, Alstom se diversifie dans la transmission d'électricité (très haute et haute tension), complète ses deux autres activités (énergie et transport) et peut rivaliser avec Siemens et ABB. - En dépit d'un contexte qui reste difficile, le carnet de commandes offre une certaine visibilité : un montant de 15 milliards est à réaliser en 2010-2011. - Pour accompagner sa stratégie de croissance organique à long terme, le groupe va maintenir un niveau élevé d'investissements et de dépenses en recherche et développement. - La situation financière du groupe est saine, avec une trésorerie positive d'un montant net de 2.222 millions d'euros à fin mars 2010 - La valorisation de l'action est modérée avec un PER inférieur à 10.

Les points faibles de la valeur

- Les effets des retournements économiques se manifestent avec du retard dans les comptes du groupe de transport et d'énergie. - Les marchés publics des transports et des infrastructures énergétiques subissent la montée des dettes souveraines dans les économies matures, qui représentent près de 55% des commandes d'Alstom. - En dépit de son plan de réduction des coûts, Alstom prévoit une baisse de sa rentabilité sur les deux prochains exercices. - Le processus d'intégration d'une partie des activités d'Areva T&D va être long. La scission d'Areva T&D, a par ailleurs été perçue comme un démantèlement et a provoqué la colère des représentants du personnel d'Areva. - Même si les perspectives de long terme de la transmission restent favorables, en raison de l'accroissement de la demande d'énergie dans le monde, ce marché est également caractérisé par une augmentation de la concurrence et une pression sur les prix.

Comment suivre la valeur

- Le cours de l'action pâtit régulièrement du caractère cyclique de l'activité d'équipements destinés à la production d'électricité. - Le carnet de commandes et le rythme des entrées de commandes permettent de bien cerner les perspectives du groupe. - L'attention devra également se porter sur le processus d'intégration d'Areva T&D.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Selon Fitch rating, les opérations de fusions-acquisitions devraient revenir en force parmi les groupes de biens d'équipement du fait de l'existence de réserves de liquidités. Au sein des dix groupes du secteur notés par l'agence ces réserves s'élèvent à plus de 10 milliards d'euros, soit une progression de 50% l'an passé. Des acteurs majeurs tels Schneider ou ABB ont déjà franchi le pas alors que d'autres tels que Siemens ou Legrand ont annoncé leur intention de réaliser des acquisitions en 2010. C'est la structure du secteur qui crée un besoin de rapprochements, permettant aux acteurs de bénéficier de synergies ou d'ouvertures vers de nouveaux marchés, dans un marché marqué par une lente reprise. En outre, les valorisations sont actuellement attractives, à 9,1 fois l'Ebitda au premier trimestre 2010 contre un plus haut de 12,9 fois atteint en 2007. Néanmoins Fitch souligne que, si elles ne sont pas menées prudemment, les opérations de croissance externe pourraient menacer les notations crédit. C'est le risque des acquisitions de grande ampleur.