Grâce à leurs liquidités, certaines sociétés pourraient relancer le M&A

20/07/2010 - 17:55 - Option Finance

(AOF / Funds) - Les bilans des entreprises sont robustes et les valorisations attractives, selon l'équipe actions européennes d'Invesco, cherchant d'une part à exploiter les accès de faiblesse de certains secteurs qui ont été trop sanctionnés et, d'autre part, envisageant de se positionner en anticipation de la réapparition d'un thème très attractif, généralement fortement corrélé aux performances des marchés actions : les fusions-acquisitions. En raison de la crise et de l'assombrissement continu des perspectives macroéconomiques, l'activité de fusions-acquisitions, en pourcentage de la capitalisation boursière, a atteint son plus bas niveau depuis 1993. "Mais l'environnement est favorable à ce genre d'opérations", écrit Luke Stellini, directeur produits actions européennes. "Les opérations de fusions-acquisitions ont tendance à augmenter lorsque les entreprises se montrent confiantes en l'avenir. Les autres facteurs déterminants sont par exemple les niveaux de valorisation des sociétés cibles, la valorisation des actions des acquéreurs, l'état des bilans et l'accès aux sources de financement". Selon lui, les actions européennes sont peu onéreuses à la fois en valeur absolue et par rapport aux obligations d'entreprises. Ce contexte pourrait se traduire par des rachats à des prix attractifs mais également limiter l'utilisation des titres comme moyen de paiement. Mais grâce aux mesures d'austérité qu'elles ont déployées dans le sillage de la crise, les entreprises possèdent pour certaines des bilans solides et des liquidités suffisantes pour procéder à des acquisitions. Luke Stellini pense notamment aux sociétés des secteurs technologiques et de la santé. "Dans l'ensemble, les entreprises possèdent largement assez de munitions", estime-t-il. "Le fait que les sociétés de qualité, contrairement aux sociétés plus fragiles, aient accès aux marchés obligataires et aux financements bancaires justifie la prime que les sociétés de qualité devaient selon nous afficher". Les spécialistes des actions européennes d'Invesco pensent également que les opérations financées en cash auront un impact positif sur les bénéfices futurs. "Compte tenu du peu d'intérêt accordé actuellement aux liquidités, leur redéploiement dans le capital d'autres sociétés (pour bénéficier de leur potentiel de croissance ou pour faire des économies de coûts) sera très probablement une démarche judicieuse" précisent-ils. Après les réductions drastiques de la fin 2008 et début 2009, les gestionnaires pensent que l'augmentation des investissements et des opérations (ou rumeurs) de rapprochements montrent que les entreprises "ne cherchent plus à survivre mais à se développer". Selon les données historiques analysées, les dépenses d'investissement ont tendance à entraîner dans leur sillage des opérations de fusions-acquisitions. Dans la situation actuelle, Luke Stellini estime que quelques opérations de grande envergure suffiraient à montrer que les valorisations sont véritablement attractives et que les perspectives se sont suffisamment améliorées pour que les entreprises commencent à redéployer leurs montagnes de liquidités. "Toutes les conditions sont réunies, sauf l'appétit pour le risque", conclut-il.