MANITOU vise un chiffre d'affaires 2010 en hausse de 10% à 15%

21/07/2010 - 08:35 - Option Finance

(AOF) - Manitou a réalisé au premier semestre un chiffre d'affaires en progression de 8,3% à 387 millions d'euros, dont 225 millions d'euros au deuxième trimestre, en augmentation de 36%. Le spécialiste de manutention tout-terrain a annoncé de " fortes prises de commandes " à nouveau sur le deuxième trimestre, ce qui lui permet de revendiquer un carnet record au 30 juin de 5400 machines. Le groupe a cependant prévenu qu'il anticipait un ralentissement des prises de commandes au second semestre (saisonnalité, fin des reports 2009) avec un chiffre d'affaires qui sera dépendant des délais de livraison. " Nous continuons de penser que ces commandes proviennent de reports d'investissements 2009, des cycles naturels de remplacement des machines, et de l'effet saisonnalité traditionnel. En revanche, nous ne voyons toujours pas le signal d'une véritable reprise des volumes, que ce soit au travers des loueurs en construction, d'une expansion des marchés agricoles ou d'un simple re-stockage des réseaux de distribution ", a commenté Jean-Christophe Giroux, directeur général de Manitou. En matières de perspectives 2010, Manitou vise un chiffre d'affaires en progression de 10% à 15%. En parallèle, Manitou a signé avec Toyota Industries un accord selon lequel Toyota a racheté les derniers 20% détenus par Manitou dans TIE (Toyota Industrial Equipment) SA, pour une contrevaleur de 11,5 millions d'euros. " Cette opération, qui permet à Toyota de reprendre le contrôle intégral de son usine française, ne remet aucunement en cause le triple partenariat entre les deux groupes, où Toyota achète à Manitou les mâts des chariots produits en France, confie à Manitou la distribution exclusive pour la France de la gamme Manutention Industrielle, et conserve une participation de 3% au capital de Manitou ", a précisé la société.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des chariots de manutention tout-terrain, Manitou propose aujourd'hui la gamme de produits la plus importante du marché. - Le groupe consacre une large place à la R&D et propose des engins innovants. - Manitou est présent sur les marchés émergents, très dynamiques. Il souhaite se renforcer dans l'Europe de l'Est et l'Afrique du sud. - L'acquisition de l'américain Gehl devrait lui permettre de se positionner favorablement en Amérique du Nord, où il bénéficiera d'une taille critique pour fournir les réseaux de loueurs. Les deux groupes possèdent une complémentarité des gammes et des zones géographiques. - Jean-Christophe Giroux, aux commandes du groupe depuis le printemps 2009, a résolu la crise de gouvernance en clarifiant le partage des responsabilités avec la famille Braud. - La situation financière a été stabilisée ; l'endettement net est désormais inférieur aux fonds propres.

Les points faibles de la valeur

- Le marché des biens d'équipement traverse une crise très profonde. Le groupe ne donne pas d'objectif de retour aux bénéfices.Les analystes ne prévoient pas de reprise des investissements avant 2011. - Le groupe a dû encore passer de nouvelles charges pour dépréciation des actifs de sa filiale américaine Gehl, toujours en situation de défaut. Cette société a été acquise au prix fort au début de la crise. - Les composants entrant dans l'assemblage des chariots tout terrain subissent une inflation importante.

Comment suivre la valeur

- Il est important de surveiller l'évolution des tarifs de la concurrence, sur lesquels Manitou sera plus ou moins forcé de s'aligner s'il veut conserver ses parts de marché. - La baisse de la livre favorise le britannique JCB, principal rival de Manitou. - Le groupe s'est engagé dans un plan d'économies pour faire face aux nouvelles conditions de marché. - La réduction de l'endettement du groupe et la restructuration de la dette de Gehl devraient rassurer le marché.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Selon Fitch rating, les opérations de fusions-acquisitions devraient revenir en force parmi les groupes de biens d'équipement du fait de l'existence de réserves de liquidités. Au sein des dix groupes du secteur notés par l'agence ces réserves s'élèvent à plus de 10 milliards d'euros, soit une progression de 50% l'an passé. Des acteurs majeurs tels Schneider ou ABB ont déjà franchi le pas alors que d'autres tels que Siemens ou Legrand ont annoncé leur intention de réaliser des acquisitions en 2010. C'est la structure du secteur qui crée un besoin de rapprochements, permettant aux acteurs de bénéficier de synergies ou d'ouvertures vers de nouveaux marchés, dans un marché marqué par une lente reprise. En outre, les valorisations sont actuellement attractives, à 9,1 fois l'Ebitda au premier trimestre 2010 contre un plus haut de 12,9 fois atteint en 2007. Néanmoins Fitch souligne que, si elles ne sont pas menées prudemment, les opérations de croissance externe pourraient menacer les notations crédit. C'est le risque des acquisitions de grande ampleur.