Un début d'été difficile pour les hedge funds (Natixis)

21/07/2010 - 10:28 - Option Finance

(AOF / Funds) - Avec une contre-performance cumulée de -3.6% enregistrée entre mai et juin, l'indice Credit Suisse / Tremont aura progressé de seulement +0.6% au cours de ce premier semestre 2010 et traduit les difficultés rencontrées par les gérants dans un contexte particulièrement volatil. Le renforcement des craintes sur les dettes souveraines, la résurgence de doutes sur la solidité de la reprise et le ralentissement observé en Chine ont été autant de vecteurs d'instabilité, affirme l'étude de Natixis. Cette situation a profité aux obligations des états jugés les moins risqués dans un nouveau mouvement de fuite vers la qualité, explique Natixis. Les marchés boursiers ont quant à eux été malmenés dans cet environnement caractérisé par une forte aversion pour le risque (volatilité globale persistante). Toutefois, les pertes subies par les hedge funds ont été limitées par rapport à celles des actifs risqués standard. Ce brusque retournement de tendance des performances est caractéristique du passage d'un régime de faible aversion pour le risque à un régime de crise. Cependant les performances des fonds individuels montrent des degrés d'hétérogénéité significatifs au sein d'un même style d'investissement et reflètent ainsi des divergences dans les choix d'investissement des gérants (exposition nette, niveau de levier). "En termes de stratégies, les plus mauvais performeurs du trimestre ont été les gérants à biais long actions (long/short equity, emerging, equity market neutral et event driven) avec un recul compris entre -3% et -6% sur le trimestre. Les fonds long/short equity reculent de -2.1% en juin (indice CSFB/T), souffrant à la fois de la forte dégradation des marchés boursiers (-5.4% pour le S&P, et -6.5% sur le Nasdaq) et des appels de marge induits. Les meilleurs gérants long/short equity ont été prudents en réduisant fortement leur béta aux actions. Ces derniers ont ainsi reporté des performances tout à fait honorables sur le trimestre (+1.6%). Les meilleurs gérants equity market neutral sont même passés franchement short actions européennes et japonaises, ce qui leur a valu de belles performances sur le trimestre (+2%). Les fonds event driven ont été très sensibles à la volatilité des marchés actions. L'activité des fusions-acquisitions est en recul de presque 15% par rapport au premier trimestre. Les fonds distressed figurent parmi les pires performeurs ce mois-ci avec des rendements de -1.1%. Même si de nombreux gérants ont cherché à réduire leurs risques en couvrant la partie crédit de plus en plus corrélée aux actions, ils ont été pénalisés par leur biais directionnel. De plus, notre indicateur de liquidité mesurant les pertes attribuables à une modification de la structure de risque des fonds distressed a atteint un seuil critique en mai de 100%. Ceci implique que la contraction de la liquidité intrinsèque de la stratégie était à l'origine de 100% du risque de ces fonds en début de trimestre", détaille l'étude de Natixis. "On retrouve les fonds d'Arbitrage en milieu de tableau, ajoute Natixis. Les gérants de convertibles affichent des performances nulles, en raison d'une forte volatilité des spreads de crédit et d'un marché primaire quasi-inexistant. Dans une certaine mesure, la performance de cette stratégie est conforme à ses attentes : dans un marché volatil, la valeur de l'option de conversion augmente et le prix du convertible aussi mais son profil de risque se rapproche de celui des actions. Par rapport à 2008, quand les convertibles avaient été victimes de ventes forcées sans distinction, le niveau de levier s'est réduit considérablement. Les gérants focalisés sur l'arbitrage de volatilité étaient mieux positionnés pour profiter de l'environnement que les gérants traditionnels. Avec une performance de 1% en juin, les fonds fixed income arbitrage sont les tops performeurs depuis le début de l'année (+5.5% en YtD). Les taux d'intérêt ont à nouveau connu des évolutions divergentes au sein de la zone euro, marqués par une volatilité très forte, de retour sur les niveaux de fin 2008."