MERSEN : solide deuxième trimestre

21/07/2010 - 18:17 - Option Finance

(AOF) - Au cours du deuxième trimestre 2010, Mersen (ex-Carbone Lorraine) a enregistré un chiffre d'affaires consolidé de 186 millions d'euros, en hausse de 29% en valeurs historiques. A périmètre et changes constants, la hausse atteint 15%. Cette croissance est à comparer à un deuxième trimestre 2009 fortement affecté par la crise économique, souligne le groupe spécialisé dans les solutions en graphite et composants électriques. Mersen précise que cette croissance résulte de la confirmation de la reprise sur les industries traditionnelles, d'une activité soutenue dans les marchés de l'électronique, du transport ferroviaire et des énergies conventionnelles et enfin de l'accélération des ventes du groupe à destination de l'industrie photovoltaïque. Sur l'ensemble du semestre, le chiffre d'affaires s'élève à 348 millions d'euros, en hausse de 15% en valeurs historiques et de 7 % à périmètre et changes constants. L'activité de Mersen bénéficie depuis le début de l'année du dynamisme de la plupart des marchés porteurs et du positionnement géographique sur lesquels le groupe s'est orienté depuis quelques années : les énergies alternatives, les transports, l'électronique et l'Asie, s'est félicité le groupe. Bien que la reprise sur les industries traditionnelles se soit confirmée au deuxième trimestre, le caractère durable de celle-ci reste incertain compte tenu de l'absence de visibilité sur l'environnement économique mondial, a-t-il ajouté. Pour autant, Mersen confirme ses objectifs pour 2010 : le groupe devrait renouer avec une croissance organique et augmenter sa marge opérationnelle courante.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Rebaptisé Mersen au printemps 2010, l'ex-Carbone Lorraine bénéficie d'une réputation centenaire et occupe des positions de premier rang sur ses principaux marchés, avec une situation financière solide. - Le groupe opère sur des secteurs en forte croissance comme la chimie-pharmacie, l'électronique et les énergies renouvelables (éolien et solaire). La vente de l'ensemble des activités liées à l'industrie automobile est une étape essentielle du repositionnement du groupe sur ses marchés porteurs. Le groupe compte réaliser à terme 50% de son chiffre d'affaires dans le développement durable, qui regroupe les énergies alternatives, l'efficacité énergétique et le transport ferroviaire. La démarche de R&D et le positionnement du groupe sur des marchés très techniques sont considérés comme des atouts. Le groupe se développe fortement en Asie, qui devrait représenter près de 30% du chiffre d'affaires à moyen terme, contre 22% mi-2009. Les efforts se concentrent notamment sur la Chine. Carbone Lorraine a un nouvel actionnaire significatif, aux côtés d'Axa IM Private Equity (16,4%) et de la société d'investissement belge Sofina (7,2%). La CDC détient désormais 5,04% du capital, en partie grâce à un mouvement du Fonds stratégique d'investissement (FSI).

Les points faibles de la valeur

La visibilité reste faible sur une amélioration des résultats. - Carbone Lorraine réalise 37% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis, ce qui le rend très dépendant de la conjoncture américaine et de l'évolution du dollar.

Comment suivre la valeur

- Le groupe est exposé au dollar et à la hausse des prix du cuivre et de l'énergie. - La société étant dépendante des investissements industriels des entreprises et donc très sensible à la conjoncture économique, les marchés sur lesquels ses clients interviennent sont à suivre. La valeur est considérée comme " late cyclical " : la reprise de l'activité intervient en décalage par rapport à celle de la conjoncture économique.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Selon Fitch rating, les opérations de fusions-acquisitions devraient revenir en force parmi les groupes de biens d'équipement du fait de l'existence de réserves de liquidités. Au sein des dix groupes du secteur notés par l'agence ces réserves s'élèvent à plus de 10 milliards d'euros, soit une progression de 50% l'an passé. Des acteurs majeurs tels Schneider ou ABB ont déjà franchi le pas alors que d'autres tels que Siemens ou Legrand ont annoncé leur intention de réaliser des acquisitions en 2010. C'est la structure du secteur qui crée un besoin de rapprochements, permettant aux acteurs de bénéficier de synergies ou d'ouvertures vers de nouveaux marchés, dans un marché marqué par une lente reprise. En outre, les valorisations sont actuellement attractives, à 9,1 fois l'Ebitda au premier trimestre 2010 contre un plus haut de 12,9 fois atteint en 2007. Néanmoins Fitch souligne que, si elles ne sont pas menées prudemment, les opérations de croissance externe pourraient menacer les notations crédit. C'est le risque des acquisitions de grande ampleur.