(AOF / Funds) - Nouvelle initiative ESG (Environnementale Sociale et de Gouvernance) lancée par 45 institutions financières pesant ensemble 4 milliards de dollars, le Forest Footprint Disclosure Project (FFD Project) s'est donné pour objectif d'évaluer les risques et opportunités liés à la déforestation engendrée dans le monde par six catégories de produits. Sans grand succès, jusqu'à maintenant. "Les investisseurs souffrent d'un véritable manque d'information sur l'impact de la déforestation dans la chaîne d'approvisionnement", juge Tracey Campbell, directrice du FFD Project. "Ils ont besoin de savoir comment les entreprises gèrent leurs risques. Ils sont de deux ordres : un risque de réputation (exemple : Nestlé accusé de vouloir faire disparaître les orang-outangs en Indonésie à cause de ses besoins en huile de palme) ou une rupture de la chaîne d'approvisionnement (difficultés à disposer de bois certifié)". Pour faire émerger ce modèle d'analyse ESG très spécifique, le FFDP utilise la forme traditionnelle d'un questionnaire envoyé aux entreprises ciblées (218 pour le lancement en 2009, 290 pour la seconde édition en 2010). Y figurent les six produits identifiés comme particulièrement à risque : le bois, le soja, l'huile de palme, le boeuf, le cuir et les agro-carburants. Si le questionnaire en ligne est beaucoup plus pédagogique et coloré que d'autres, la première édition n'a permis d'obtenir que 35 réponses dont celles de trois entreprises françaises, L'Oreal, Carrefour et LVMH. "Nous avons constaté que les marques les plus proches des consommateurs étaient les plus engagées sur ce thème", commente Tracey Campbell. "En revanche, les entreprises des pays émergents et celles qui sont concernées au premier chef n'ont pas réagi. Nous allons donc compléter notre action avec des démarches d'engagement". Lancé au Brésil cette année, pour mieux mobiliser les entreprises particulièrement concernées dans cette zone, le FFDP voudrait créer un lien économique entre la déforestation et l'utilisation des produits dont la fabrication est à l'origine de cette déforestation. Il espère que son questionnaire servira au moins à éduquer les entreprises sur ce risque émergent.