IBM : Bruxelles ouvre deux enquêtes formelles antitrust sur les serveurs

26/07/2010 - 14:47 - Option Finance

(AOF) - La Commission européenne a décidé d'ouvrir des enquêtes antitrust formelles contre IBM dans deux affaires distinctes d'infractions présumées aux règles de l'UE en matière d'abus de position dominante sur le marché. Les deux affaires sont liées au comportement d'IBM sur le marché des serveurs centraux. La première enquête fait suite à des plaintes déposées par les vendeurs de logiciels d'émulation T3 et Turbo Hercules, selon lesquelles IBM lierait le matériel pour serveurs centraux à son propre système d'exploitation de ces serveurs. Selon les plaignants, cette pratique aurait pour conséquence d'évincer du marché les fournisseurs de technologies d'émulation grâce auxquelles les utilisateurs pourraient exécuter des applications essentielles sur du matériel autre qu'IBM. La deuxième enquête, ouverte à l'initiative de la Commission, porte sur le comportement discriminatoire présumé d'IBM vis-à-vis de ses concurrents fournissant des services d'entretien des serveurs centraux. Bruxelles craint qu'IBM puisse s'être livrée à des pratiques anticoncurrentielles en vue de verrouiller le marché des services de maintenance (en évinçant ses concurrents potentiels du marché), notamment en restreignant ou en retardant l'accès aux pièces de rechange dont IBM est le seul fournisseur. " L'ouverture de procédures ne signifie pas que la Commission dispose de preuves attestant des infractions mais simplement qu'elle réalisera en priorité des enquêtes approfondies sur ces affaires ", a rappelé Bruxelles.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - Editeurs de logiciels

En mai dernier, Microsoft a lancé la commercialisation d'Office 2010, la dernière version de sa suite de logiciels bureautiques. Dans un premier temps, seule la version professionnelle était disponible, le grand public pouvant s'équiper depuis peu. Cette nouvelle version recourt largement au "cloud computing", qui est devenu l'une des nouvelles priorités de Microsoft. Toutefois la concurrence est exacerbée car, à l'occasion de ce lancement, Google a rappelé son intérêt pour le marché des logiciels d'entreprises. Selon le leader mondial des moteurs de recherche, ses applications (les "Google apps") ont déjà séduit environ deux millions de sociétés dans le monde du fait d'un avantage essentiel, leur prix. Ce dernier s'élève à 40 euros par an et par utilisateur. Les versions professionnelles d'Office 2010 sont beaucoup plus coûteuses, leur prix variant entre 499 euros et 699 euros. Les tarifs sont néanmoins dégressifs en fonction des volumes achetés. Microsoft a bien conscience de cette menace car il a développé pour Office 2010 une version en ligne.

Informatique - SSII

Le Syntec informatique prévoit une croissance européenne du secteur comprise entre 0 et 2% en 2010. En France le secteur devrait bénéficier d'une croissance de 1%, à 40,5 milliards d'euros, contre un repli plus élevé que prévu de 4% l'an passé. En 2010 entre 3.000 et 5.000 emplois nets pourraient être créés. Ce rebond du marché devrait provenir de l'industrie financière. Cette dernière, ébranlée par la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, s'est profondément restructurée à travers des fusions et l'émergence de nouvelles réglementations en matière de fonds propres. En revanche, les changements politiques au Royaume-Uni vont affecter les SSII. La coalition conservatrice-libérale formée par le nouveau Premier ministre, David Cameron, a en effet annoncé un programme d'économies de 6,25 milliards de livres sterling (7,2 milliards d'euros) destiné à réduire le déficit budgétaire. Ces mesures incluent des coupes dans les dépenses pour les technologies et la renégociation de contrats entre l'Etat et ses prestataires de service. Ce sont principalement des groupes américains comme CSC (Computer Sciences Corporation), Accenture, IBM et HP qui vont être affectés par cette décision.

Constructeurs informatiques

Gartner anticipe une hausse de 22% des ventes d'ordinateurs dans le monde cette année, contre une progression de 20% anticipé précédemment.Toutefois le boom des netbooks devrait ralentir pour trois raisons. Premièrement ces ordinateurs ont des limites et sont essentiellement utilisés pour surfer sur Internet et échanger des e-mails. De plus, les prix des ordinateurs portables traditionnels diminuent, et deviennent donc plus attractifs pour les clients. Enfin, l'iPad d'Apple et autres tablettes tactiles concurrencent sérieusement les netbooks car elles permettent en plus de lire des livres et d'échanger des vidéos. En conséquence, Gartner considère que les netbooks pourraient ne plus représenter que 13,9% du marché mondial des PC portables en 2014, contre 18,6% en 2010 et 21,1% en 2009.