ATOS : nette amélioration de la rentabilité opérationnelle

28/07/2010 - 15:30 - Option Finance

(AOF) - Atos a publié une marge opérationnelle supérieure aux attentes au premier semestre et réitéré ses objectifs 2010. La SSII a réalisé un résultat net part du groupe de 60 millions d'euros contre 18 millions au premier semestre 2009. La marge opérationnelle s'est élevée à 150 millions d'euros, soit 6% du chiffre d'affaires, contre 119 millions d'euros, soit 4,6% des ventes. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 2,494 milliards d'euros en variation organique de -4,6%. Les analystes interrogés par Thomson Reuters visaient en moyenne un taux de marge opérationnelle de 5,5%, un chiffre d'affaires de 2,482 milliards d'euros et une croissance organique de - 4,5%. Cette année, le groupe présidé par Thierry Breton anticipe toujours une progression de sa marge opérationnelle de 50 à 100 points de base et une légère décroissance organique de son activité en raison de la faillite de son client Arcandor. La baisse sera cependant inférieure à celle de 2009 où elle avait atteint 3,7%. Réagissant à cette publication, Thierry Breton a déclaré : " Ces résultats permettent au groupe de confirmer sa confiance dans l'atteinte de ses objectifs annuels et dans l'amélioration de sa marge opérationnelle d'au moins 250 points de base entre 2008 et 2011 ".

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Les points forts de la valeur

- Le groupe présente un profil plus défensif que nombre de valeurs du secteur compte tenu de l'importante proportion de revenus récurrents (environ 70%) dans son chiffre d'affaires (infogérance). - La nouvelle direction a lancé un plan de restauration de la rentabilité à court terme et de génération de trésorerie avec de nombreuses réductions de coûts. Les premiers effets du plan de restructuration depuis le second semestre 2009 combinés à l'importance des revenus récurrents devraient permettre à Atos d'être l'une des rares SSII à améliorer sa rentabilité opérationnelle en 2010 et en 2011. Thierry Breton n'a pas caché, depuis son arrivée à la tête d'Atos, sa volonté de développer Atos Worldline, la pépite du groupe, tant par croissance organique qu'externe. Il a également été décidé d'accélérer le développement d'HTTS, l'autre " pépite " du groupe, spécialisée dans les services transactionnels. La SSII est moins exposée que d'autres au secteur public britannique.

Les points faibles de la valeur

- L'activité conseil de la SSII n'a pas la taille critique. - La SSII ne dispose pas d'une présence offshore (délocalisation dans les pays à bas coûts) suffisante comparée à celle de ses concurrents. - Plus généralement, Atos Origin, comme l'ensemble des sociétés du secteur, est confrontée à un environnement difficile marqué par une pression persistante sur les prix. Les retombées de la politique de forte réduction des coûts dans l'activité services informatiques dépendront de l'ampleur de la reprise économique. Le bien-fondé du périmètre des activités d'Atos, bâti à coups d'acquisition, fait toujours débat. Les dirigeants ne semblent toujours pas disposés à renouer avec la distribution de dividende.

Comment suivre la valeur

- Il est important de surveiller de près l'évolution de la politique d'investissement des grands clients afin d'appréhender la tendance du marché. - Plus généralement, dans une SSII, l'essentiel des charges d'exploitation provient des salaires. A ce titre, l'effectif et le temps de mission des consultants sont des indicateurs importants. Certains analystes estiment que le marché sous-estime le potentiel d'Atos Worldline, spécialisé dans les paiements électroniques. Cet actif, qui représente aujourd'hui 15% du chiffre d'affaires d'Atos Origin et 48% de son EBIT, se situe au coeur de la stratégie du groupe. Le dossier reste spéculatif. Le marché s'interroge régulièrement sur une éventuelle réduction de la participation de 22,6% du fonds d'investissement PAI Partners au capital de la SSII. Pardus, le second actionnaire, est par ailleurs passé sous le seuil de 10% du capital.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

Le Syntec informatique prévoit une croissance européenne du secteur comprise entre 0 et 2% en 2010. En France le secteur devrait bénéficier d'une croissance de 1%, à 40,5 milliards d'euros, contre un repli plus élevé que prévu de 4% l'an passé. En 2010 entre 3.000 et 5.000 emplois nets pourraient être créés. Ce rebond du marché devrait provenir de l'industrie financière. Cette dernière, ébranlée par la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, s'est profondément restructurée à travers des fusions et l'émergence de nouvelles réglementations en matière de fonds propres. En revanche, les changements politiques au Royaume-Uni vont affecter les SSII. La coalition conservatrice-libérale formée par le nouveau Premier ministre, David Cameron, a en effet annoncé un programme d'économies de 6,25 milliards de livres sterling (7,2 milliards d'euros) destiné à réduire le déficit budgétaire. Ces mesures incluent des coupes dans les dépenses pour les technologies et la renégociation de contrats entre l'Etat et ses prestataires de service. Ce sont principalement des groupes américains comme CSC (Computer Sciences Corporation), Accenture, IBM et HP qui vont être affectés par cette décision.