LEGRAND : résultat net en hausse de 78,5% au premier semestre

29/07/2010 - 10:08 - Option Finance

(AOF) - Le spécialiste des infrastructures électriques et numériques du bâtiment a publié un résultat net part du groupe semestriel de 192,6 millions d'euros, en hausse de 78,5% par rapport à l'an passé et un résultat opérationnel de 386,8 millions d'euros, en progression de 59,8%, pour un chiffre d'affaires en hausse de 5,4% à 1,9 milliard d'euros, soit une croissance de 3,1% à structure et taux de change constants. Il a en outre revu à nouveau légèrement en hausse son objectif de marge pour 2010 au vu d'un premier semestre marqué par une forte augmentation du résultat opérationnel et la confirmation d'un retour de la croissance des ventes. "Sur ces bases, et malgré la saisonnalité des marges au quatrième trimestre ainsi que la remontée du coût des matières premières, Legrand relève à nouveau son objectif de marge opérationnelle ajustée pour 2010, à plus de 19%", a souligné jeudi le groupe, dans un communiqué. Legrand visait jusqu'ici une marge annuelle de plus de 18%. Il avait déjà relevé cet objectif début mai puisqu'il tablait auparavant sur une marge au moins égale aux 16,2% réalisés en 2009.

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Les points forts de la valeur

L'activité du groupe bénéficie de tendances structurelles : vieillissement de la population, nécessitant des solutions permettant aux personnes âgées de rester chez elles en toute autonomie ; réduction de la consommation d'électricité ; pénétration croissante du multimédia dans les foyers. - Très attaché à la R&D et à l'innovation, Legrand se développe actuellement sur le marché en pleine croissance de la domotique. Ces équipements plus sophistiqués, plus esthétiques et donc à plus forte valeur ajoutée offrent des marges plus élevées. - Legrand est dirigé par une équipe appréciée de la communauté financière. - Le groupe développe ses activités dans les pays émergents à fort potentiel de croissance (30% du chiffre d'affaires). Le groupe va bénéficier des plans de relance, qui ciblent notamment les économies d'énergie et les logements sociaux. - La réduction de la dette nette permet au groupe d'envisager de la croissance externe.

Les points faibles de la valeur

Les valeurs dites " early cycliques " comme Legrand, qui profitent en premier de la reprise économique, ont déjà pleinement bénéficié d'une revalorisation depuis mars 2009. Nombreux analystes jugent la prime actuelle du titre injustifiée au vu du manque de visibilité sur le rythme de la reprise. - Legrand est largement exposé aux difficultés actuelles du marché de la construction, notamment en Europe. 60% de ses ventes sont réalisés dans le non-résidentiel, segment qui profite plus tard de la reprise économique que le résidentiel Legrand n'ayant pas de carnet de commandes, il est pour le moment impossible de prévoir l'évolution de l'activité en 2010. - Legrand n'est pas protégé par de véritables barrières technologiques.

Comment suivre la valeur

- On s'intéressera aux tendances à long terme de l'industrie et aux investissements de production d'électricité. Le potentiel de l'automatisation, dans l'industrie comme à la maison (domotique), semble prometteur. La cession en novembre 2009 de 11% du capital de Legrand, puis de 4,4% en mars 2010, à des institutionnels par ses actionnaires de référence Wendel et KKR accroît le flottant du titre, mais réduit son caractère spéculatif. Selon les analystes, cette opération limite fortement la probabilité d'une cession complète des titres à un industriel dans les prochains mois.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Selon Fitch rating, les opérations de fusions-acquisitions devraient revenir en force parmi les groupes de biens d'équipement du fait de l'existence de réserves de liquidités. Au sein des dix groupes du secteur notés par l'agence ces réserves s'élèvent à plus de 10 milliards d'euros, soit une progression de 50% l'an passé. Des acteurs majeurs tels Schneider ou ABB ont déjà franchi le pas alors que d'autres tels que Siemens ou Legrand ont annoncé leur intention de réaliser des acquisitions en 2010. C'est la structure du secteur qui crée un besoin de rapprochements, permettant aux acteurs de bénéficier de synergies ou d'ouvertures vers de nouveaux marchés, dans un marché marqué par une lente reprise. En outre, les valorisations sont actuellement attractives, à 9,1 fois l'Ebitda au premier trimestre 2010 contre un plus haut de 12,9 fois atteint en 2007. Néanmoins Fitch souligne que, si elles ne sont pas menées prudemment, les opérations de croissance externe pourraient menacer les notations crédit. C'est le risque des acquisitions de grande ampleur. FTB/ACT/