CASINO : résultats plus élevés que prévu grâce à l'international

29/07/2010 - 10:42 - Option Finance

(AOF) - Le distributeur Casino a dévoilé une performance opérationnelle supérieure aux attentes au premier semestre grâce à ses activités à l'international. Le résultat opérationnel courant a progressé de 12% à 541 millions d'euros, bien supérieur au consensus Reuters de 501,8 millions d'euros. Il s'est établi à 347 millions d'euros en France, en recul de 5,5% en organique, et à 194 millions d'euros, en hausse de 18,6%, à l'international. La prévision moyenne des analystes pour la France était de 324,2 millions d'euros. Le chiffre d'affaires est ressorti à 13,589 milliards d'euros, en progression de 7,1%. Les ventes en France se sont élevées à 8,596 milliards d'euros, en recul de 0,3% en organique et hors essence. Elles sont de 4,993 milliards d'euros à l'international, en hausse de 9,8% en organique. Casino a confirmé son objectif d'un ratio Dette financière nette/EBITDA inférieur à 2,2x à fin 2010, notamment par la poursuite du plan de cessions d'actifs d'1 milliard d'euros.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts

- Casino bénéficie d'une forte présence dans les magasins de proximité, principalement en France. Le groupe profite ainsi de l'évolution des tendances de consommation vers ces formats. Le groupe continue d'innover avec de très petites surfaces dans les grandes métropoles (Chez Jean). Dans la conjoncture économique actuelle, les marques de distributeurs tirent leur épingle du jeu. Casino est leader sur ce segment, avec plus de 50% des volumes vendus en 2009. - Les marges de Monoprix résistent bien dans un environnement concurrentiel tendu : la clientèle de cette enseigne est moins attentive aux prix que celle d'autres formats de distribution. - Casino réalise 35% de son chiffre d'affaires dans les pays émergents, principalement en l'Amérique latine. Le groupe s'est désengagé des Pays-Bas, marché très concurrentiel. L'immobilier est un pilier stratégique. Via sa filiale cotée Mercialys, société foncière détenue à 50%, le distributeur multiplie les opérations immobilières. Objectif : créer de la valeur.

Les points faibles

La position du groupe sur son marché domestique est toujours perçue comme un facteur d'incertitude : prix élevé des marques nationales dans certaines enseignes, absence de taille critique en hypermarchés, vive concurrence en hard discount - Le concept de très grandes surfaces (un tiers du chiffre d'affaires de Casino) séduit de moins en moins. La crise est venue accentuer cette tendance. - Le hard discount a été touché de plein fouet par la crise. Il y a également un risque de cannibalisation avec l'activité hypermarchés.

Comment suivre la valeur

- L'activité de Casino dépend de la consommation des ménages et de leur confiance. Toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique). Casino a dévoilé en novembre 2009 son intention de faire évoluer son organisation en France. Le projet vise à développer et à accélérer les relations transversales entre la branche hypermarchés et la branche supermarchés. Les performances du groupe sur son marché domestique (66% des ventes) restent le principal catalyseur boursier malgré le développement dans les pays émergents. Casino devra boucler en 2010 son programme de cessions d'actifs de 1 milliard d'euros, entamé avec la vente des actifs néerlandais. La réduction consécutive de la dette pourrait rassurer les investisseurs.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution généraliste

La vente de véhicules automobiles constitue un nouveau créneau pour les distributeurs alimentaires, alors que ce secteur était jusqu'à présent jalousement gardé par les concessionnaires. Ainsi Auchan a lancé courant juin un site Internet dédié à la vente de véhicules neufs à prix cassés : auto.auchan.fr. Près d'un millier d'offres sont présentes avec des remises comprises en moyenne entre 17% et 30% sur les prix catalogues des constructeurs. Auchan ne s'est pas associé à un constructeur mais plutôt à un site spécialisé dans la vente de voitures neuves en ligne, auto-ies.com. Le distributeur peut ainsi tirer parti du savoir-faire de son partenaire. Ce dernier bénéficie, lui, de la force de frappe commerciale et de l'image de l'enseigne. Avec cette initiative, c'est la première fois que des voitures sont vendues en permanence sous la bannière d'un grand nom de la distribution alimentaire. L'an passé, Intermarché s'était déjà associé à Ford, mais il s'agissait d'une opération ponctuelle. De plus, les véhicules étaient en réalité commercialisés par les concessionnaires. FTB/ACT/