Les économies développées sur la corde raide (BNP-Paribas IP)

29/07/2010 - 17:40 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La déclaration de Toronto faite par le G20 met en évidence le fossé existant entre les pays qui le composent, lesquels représentent 85 % de l'économie mondiale. D'une part, les économies développées sont sur la corde raide, oscillant entre combler rapidement et efficacement des déficits abyssaux sans handicapper la croissance afin d'éloigner le risque de rechute, le fameux double dip. D'autre part, les économies émergentes toujours solides, jouant de plus en plus le rôle de moteur de la croissance mondiale, malgré leur récent et relatif ralentissement", juge BNP-Paribas IP. "L'opinion générale fluctue beaucoup : le 4 juillet, les États-Unis étaient le seul pays où l'on plaidait la patience plutôt que l'austérité. Et (...) les élections américaines à mi-mandat ne devraient pas encourager une plus grande discipline budgétaire dans ce pays. Ailleurs, régnait au contraire un pessimisme exagéré, les commentateurs évoquant des craintes croissantes de récession à double creux. Mais dès le 8 juillet, à la faveur de la révision à la hausse des prévisions de croissance du FMI, certains parlaient déjà d'un regain d'appétit pour le risque", rappelle le gestionnaire. Face à un contexte aussi contrasté, plusieurs approches, argue-t-il : faire de la volatilité une source de performance, privilégier les titres de croissance ou continuer d'apprécier les obligations de la zone euro et les prêts garantis d'entreprise, source intéressante de diversification. Du côté des pays émergents, même si les actifs liés ont fortement chuté ces deux derniers mois, la croissance y est supérieure à la tendance en Chine, Inde et Brésil. "De plus, le taux de chômage des marchés émergents a atteint de nouveaux planchers. Cela s'explique d'une part par la croissance locale et, d'autre part, par les pressions exercées sur les entreprises des pays développés pour qu'elles réduisent leurs coûts, ce qui les incite à investir dans les pays émergents. Les entreprises du G3 sont particulièrement attirées par la faiblesse des coûts de production et les millions de consommateurs potentiels de ces pays." "Le niveau modéré de la croissance mondiale devrait contenir l'inflation à des niveaux raisonnables dans les pays émergents, un facteur important car les banques centrales de la plupart de ces pays ont continué à suivre des politiques monétaires accommodantes bien plus longtemps que prévu." "Dans les pays émergents et développés, les profits des entreprises se redressent fortement. Cette tendance se poursuivra vraisemblablement en 2011 dans les pays émergents, à moins que l'économie mondiale ne sombre dans la déflation. Dans ces pays, la croissance bénéficiaire devrait s'établir à 40% en 2010 et 20% en 2011. Ainsi, les valorisations se situent désormais à des niveaux très inférieurs à leur moyenne historique, ce qui représente une opportunité d'achat pour les investisseurs à moyen et long terme." AUT/ALO