SAINT-GOBAIN : forte hausse des résultats au premier semestre

29/07/2010 - 18:37 - Option Finance

(AOF) - Saint-Gobain a réalisé au premier semestre un résultat net part du groupe de 501 millions d'euros, en hausse de 291,4%, et un résultat d'exploitation de 1,445 milliard d'euros, en progression de 55,4%. Le chiffre d'affaires a augmenté de 4,3% à 19,529 milliards d'euros. A structure et taux de change comparables, il est en hausse de 1,0%, dont 0,9% en volumes et 0,1% en prix. " De façon générale, après un premier trimestre pénalisé par des conditions climatiques très défavorables en Europe, le groupe a connu, au 2ème trimestre, une nette amélioration de son activité ", a souligné le groupe. Tous les pôles et toutes les activités du groupe (...) ont constaté une amélioration progressive de leurs conditions de marché à partir du mois de mars. En matière de perspectives 2010, Saint-Gobain a confirmé son objectif d'une forte croissance de son résultat d'exploitation, à taux de change constants, avec un résultat d'exploitation du second semestre légèrement supérieur à celui du premier. Le groupe de matériaux de construction a par ailleurs revu à la hausse son objectif de génération d'un autofinancement libre supérieur à 1 milliard d'euros (déjà atteint au 1er semestre) pour le porter à 1,4 milliard d'euros, malgré l'augmentation du montant des investissements industriels au second semestre.

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Les points forts de la valeur

- Pierre-André de Chalendar, le PDG du groupe, souhaite que Saint-Gobain soit davantage positionné sur des produits à forte valeur ajoutée, plutôt que sur des produits de base. - Réalisant une bonne part de son activité et de son résultat d'exploitation dans le secteur des matériaux innovants, il devrait tire pleinement profit des plans de relance et d'économies d'énergie, lancés par les principaux gouvernements. - Le groupe a été réactif face à la dégradation de son environnement en mettant en place un ensemble de mesures. Il a renforcé son plan de restructuration, ce qui lui a permis d'atteindre ses objectifs de réductions de coûts (1,1 milliard d'euros sur l'année) et de génération d'autofinancement libre (1 milliard). - L'année 2010 devrait bénéficier de la forte reprise dans les marchés émergents, qui a déjà été constatée pour le groupe sur le second semestre 2009. - Le groupe est bien positionné dans les matériaux innovants, notamment dans le domaine prometteur de la rénovation énergétique, ce qui sécurise son avenir. - Grâce à la baisse des coûts et de la réduction du besoin en fonds de roulement, grâce à son augmentation de capital réussie de 1,5 milliard d'euros et à un dividende 2008 versé à 65% sous forme d'actions, le groupe est parvenu à se désendetter de 3,1 milliards d'euros.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe a été sévèrement frappé par la crise du secteur de la construction et a pâtit d'une sensible dégradation de ses performances en 2009. - La part de l'activité dans les pays émergents n'est pas encore suffisante (17% du chiffre d'affaires en 2009). - Le groupe n'a pas fixé d'objectifs de croissance à moyen terme. - Le marché s'interroge régulièrement sur les intentions de Wendel, l'actionnaire de référence. - L'augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros n'avait pas été bien perçue par les investisseurs qui ont été surpris et n'ont pas apprécié la forte décote qu'elle a impliqué sur le cours de l'action.

Comment suivre la valeur

- Le cours de l'action est corrélé aux données macroéconomiques car Saint-Gobain exerce une activité cyclique. - La conjoncture du secteur du BTP, à travers notamment l'évolution des mises en chantier et des permis de construire, est à surveiller de près. - Saint-Gobain réalise près de la moitié de ses résultats hors zone euro et est donc sensible aux variations de change. - Les cours des matières premières influent sur les performances du groupe. - Le groupe souhaite réaliser de petites opérations dans les pays émergents, l'efficacité énergétique ou le solaire. - Le groupe projette de céder son activité conditionnement.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Même si leur environnement s'améliore progressivement, les intervenants du secteur sont encore confrontés à un certain nombre de risques. Le marché européen de la construction demeure fragile car il n'y a pas de nette reprise de la demande de permis de construire. De plus, comme la crise de ce marché a débuté plus tard qu'aux Etats-Unis, la reprise se réalisera également plus tardivement. Les experts estiment qu'il faudra attendre 2011 pour que le marché du BTP européen se stabilise. Par conséquent certains analystes estiment que cette année, la demande de matériaux de construction devrait baisser de 5% en France. L'activité du secteur va donc continuer à être soutenue par la croissance dans les pays émergents. L'autre menace qui pèse sur les acteurs est l'évolution des couvertures sur les coûts énergétiques. Si elles sont actuellement favorables, ces couvertures devraient avoir un impact négatif dès le second semestre 2010. FTB/ACT/