PPR : hausse du résultat net de 86% au premier semestre

30/07/2010 - 10:20 - Option Finance

(AOF) - PPR a réalisé au premier semestre un résultat net part du groupe des activités poursuivies hors éléments non courants de 407 millions d'euros, en hausse de 86%, et un résultat opérationnel courant de 708 millions d'euros, en hausse de 21%. Le chiffre d'affaires a avancé de 3,6% à 8,13 milliards d'euros. Cette hausse s'explique notamment par l'accélération de la croissance de Gucci et Conforama. Le consensus cité par Reuters était une hausse de 11% pour le résultat opérationnel courant et de 2,5% de hausse pour le chiffre d'affaires. Le groupe explique que cette hausse des résultats est liée à "son expansion dans les pays émergents dont l'activité a progressé de 11,3% au premier semestre 2010 en comparable, et qui représentent désormais 15,4% du chiffre d'affaires total du Groupe. Au 30 juin 2010, Gucci réalise 40,3% de ses ventes dans les pays émergents (contre 36,7% au 1er semestre 2009) avec un chiffre d'affaires en progression de 17,7% en comparable". "Le taux de marge brute ressort à 49,1% du chiffre d'affaires, en progression de 1,1 point par rapport au 30 juin 2009. Conforama, Redcats, et le pôle Luxe enregistrent notamment une nette amélioration de leur taux de marge brute ce semestre", ajoute le communiqué. PPR anticipe désormais que "face à un contexte de consommation toujours incertain, les forces qui ont fait la qualité des résultats de PPR au premier semestre 2010 agiront également en deuxième partie d'année".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Avec l'arrivée de François-Henri Pinault (fils du fondateur) à la tête du groupe en 2005, PPR a pris un nouveau virage stratégique. Le nouveau dirigeant souhaite construire un grand groupe autour de l'équipement de la personne, autour de deux piliers avec Gucci dans le luxe et Puma dans le grand public. - Le portefeuille d'activités du groupe inclut des marques mondiales puissantes. - Gucci (67% du CA du pôle luxe) est une marque mondiale, bien implantée dans les pays émergents et bénéficiant d'un taux de notoriété spontanée très élevé. - Le recentrage sur le métier du luxe a permis à PPR d'inclure une activité bénéficiant d'une forte marge opérationnelle courante comparée à celle de l'ensemble du groupe. - L'internationalisation permet au groupe de diversifier ses sources de revenus et de limiter les effets de la crise en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord. - La capacité de PPR à générer de la trésorerie est importante. La cession de 58% du capital de la CFAO (introduite en Bourse) a permis de réduire la dette. Celle-ci représente désormais moins de la moitié des fonds propres.

Les points faibles de la valeur

- Le pôle luxe représente encore moins de 20% du chiffre d'affaires total et ne permet pas de compenser les effets de la crise sur les activités de distribution. - Les enseignes La Redoute et Conforama connaissent des difficultés structurelles et sont engagées dans une stratégie de repositionnement. - La politique de recentrage n'est pas achevée : la Fnac, Conforama et Redcats (La Redoute) ne présentent pas assez d'atouts aujourd'hui pour être vendus à un prix intéressant. Le processus de cession ne devrait se concrétiser que dans deux ou trois ans. En conséquence, la politique de croissance externe s'en trouve limitée.

Comment suivre la valeur

- PPR tire encore une large part de ses revenus de la distribution et dépend donc de la consommation, elle-même liée au moral des ménages. - La stratégie est de conserver un groupe équilibré entre le grand public et le luxe. PPR ne sera jamais un " pure player " du luxe. - Gucci est comme l'ensemble du secteur du luxe dépendant de l'évolution du dollar et du yen. - La vente de Conforama crédibiliserait encore davantage la stratégie de recentrage de PPR, dans la mesure où, pour les plus sceptiques, Conforama est l'enseigne de distribution la plus difficile à vendre. - La cession des actifs de Distribution permettrait, selon les analystes, de réaliser une acquisition véritablement structurante et/ou un rachat des minoritaires de Puma à terme.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution spécialisée

Selon les données de la Commission Européenne, le commerce sur Internet a poursuivi l'an passé son développement en Europe. Un tiers des Européens (34%) ont réalisé des achats en ligne au niveau national en 2009, un peu plus qu'en 2008 (28%). Toutefois les Européens restent réticents à acheter en ligne en-dehors de leur pays. Seulement 8% l'ont fait l'an passé. De plus, pour les achats en ligne au niveau national, il y a de grands écarts entre les pays de l'Union Européenne : 66% des Britanniques en ont réalisé en 2009, contre seulement 2% des Roumains. Selon Benchmark Group, les ventes des sites de commerce électronique grand public devraient progresser en France de 9% en 2010 pour atteindre 16,9 milliards d'euros. D'après cette étude, la croissance attendue s'explique plus par la progression du nombre d'acheteurs en ligne que par la hausse de la dépense moyenne annuelle par consommateur. L'e-commerce sera en effet affecté par le ralentissement sur le marché du tourisme, qui a représenté 45% du chiffre d'affaires total en 2009. FTB/ACT/