NICOX ferme ses bureaux américains

04/08/2010 - 09:33 - Option Finance

(AOF) - NicOx a annoncé la fermeture de ses bureaux américains au 31 août 2010. La décision fait suite à l'évaluation de la structure et des besoins du groupe après la décision de la Food and Drug Administration américaine (FDA) de ne pas approuver son candidat-médicament phare, le naproxcinod. La société de biotechnologies précise qu'elle prévoit d'engager au plus tôt des discussions avec la FDA sur les éventuelles prochaines étapes et de poursuivre le processus réglementaire pour le naproxcinod auprès des autorités européennes. Elle ajoute qu'elle va activement rechercher des accords de partenariat pour le naproxcinod en Europe et dans le reste du monde, de même que pour d'autres composés du portefeuille, tout en étudiant en parallèle des opportunités appropriées de prise de licences et d'opérations de fusion-acquisition. La société disposait d'une trésorerie et d'équivalents de trésorerie s'élevant à 128,4 millions d'euros au 30 juin 2010 et n'a pas de dette à long terme.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- NicOx, société de biotechnologie niçoise, est spécialisée dans la recherche et le développement de composés donneurs d'oxyde nitrique destinés essentiellement au traitement des inflammations et des maladies cardiométaboliques. - Nicox travaille depuis plus de dix ans sur le Naproxcinod, un anti-inflammatoire contre l'arthrose du genou et de la hanche, arrivé en fin de développement clinique. - NicOx a des partenariats stratégiques avec un ensemble de sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques, dont Pfizer et Merck & Co. - Le Fonds Stratégique d'Investissement (FSI) détient 5,1% du capital.

Les points faibles de la valeur

- Le futur de la société reste dépendant de son produit phare, le Naproxcinod. Il représente plus de 80% de la valorisation de boursière. Or, le comité consultatif de la FDA (autorité de santé américaine) a déclaré mi-mai ne pas disposer d'éléments suffisants sur les effets bénéfiques de cette molécule phare. Le titre a été sévèrement sanctionné en Bourse. - Le partenariat que la biotech niçoise espérait signer mi-2009 pour commercialiser ce produit aux Etats-Unis se fait donc toujours attendre alors que NicOx consomme depuis début 2009 entre 10 et 20 millions d'euros de trésorerie par trimestre. Une augmentation de capital a été nécessaire fin 2009. - La visibilité va rester très faible sur le dossier. NicOx devra donc lancer des études supplémentaires sur le Naproxcinod, coûteuses en temps et en argent. - NicOx n'a pas en portefeuille d'autres projets suffisamment prometteurs à faire valoir. Son portefeuille n'est donc pas assez diversifié.

Comment suivre la valeur

- Seule une éventuelle approbation du Naproxcinod en Europe viendrait éclaircir l'avenir aujourd'hui assombri de NicOx. - Les sociétés de biotechnologie sont des sociétés jeunes, qui ne dégagent pas encore de résultat, qui sont dépendantes de subventions ou d'accords avec des laboratoires. Investir dans une biotech est donc risqué. C'est un secteur très volatile et spéculatif. NicOx en est une parfaite illustration. Ancienne star de la biotech, elle est désormais boudée des investisseurs. - Les molécules nécessitent de nombreuses années de développement avant d'être commercialisées (si leur efficacité est prouvée chez l'homme). Elles ne sont, par conséquent, pas valorisées immédiatement en Bourse. Il faut également évaluer le marché potentiel d'une molécule en développement et si elle répond à des besoins médicaux insatisfaits.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Le cabinet IMS Health a maintenu sa prévision d'une croissance de 4% à 6% du secteur pharmaceutique mondial cette année. L'an passé le marché a bien résisté à la crise économique, en progressant de 7%, à 837 milliards de dollars (622 milliards d'euros). IMS Health considère que le développement de l'activité devrait concerner les domaines de l'oncologie, du diabète, de la sclérose en plaques et du VIH, grâce à l'arrivée de nouveaux médicaments. La croissance du marché pharmaceutique mondial sera tirée par les pays émergents, en dépit de la concurrence des médicaments génériques. Le marché mondial devrait donc gagner quasiment 300 milliards de dollars, pour atteindre 1.100 milliards de dollars en 2014. FTB/ACT/