Parier sur l'Autriche et la baisse des céréales (Efigest AM)

04/08/2010 - 16:10 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Dans nos pays à faible croissance, endettés, où les taux d'intérêt sont au plancher, chercher ceux qui bénéficient de la vigueur du commerce international et d'une devise faible est sans doute une bonne idée dont nous avons parlé le mois dernier (...). Nous avions alors évoqué le cas de l'Allemagne et de la Suède. Un troisième pays, dont on parle peu, présente aussi beaucoup d'intérêt. Il s'agit de l'Autriche", souligne Efigest AM, recommandant également de s'intéresser aux céréales. "De part son histoire et sa culture, le pays présente de nombreuses similitudes avec l'Allemagne : la position fiscale du pays est bien meilleure que celle des autres pays industrialisés. Par exemple, la dette nette est de 35%. A titre de repère, signalons que la Grèce est à 95%, les Etats-Unis à 65% et l'Allemagne à 55%. La charge des intérêts de la dette par rapport aux revenus de l'Etat est de 5,7% (12%, 6,2% et 5,8% pour la Grèce, les Etats-Unis et l'Allemagne)." "Les taux d'intérêt de la zone euro sont adaptés à une situation de crise. Ils sont extrêmement stimulants pour un pays en bonne santé comme l'Autriche. L'immobilier local, qui n'en demandait pas tant, voit ses prix s'accélérer depuis 2 ans et en particulier depuis 6 mois. L'Autriche a vu ses exportations fortement bénéficier de la baisse de l'euro car le pays avait déjà un niveau de productivité très élevé, même supérieur à celui de l'Allemagne. La consommation se porte bien. Le taux de chômage est bas (5%) et déclinant. Le taux d'épargne est élevé, comme en Allemagne. En revanche la consommation progresse à un rythme de 1,8% l'an contre 0,4% en Allemagne", ajoute le gestionnaire. "La valorisation semble attractive. Le Price Earning autrichien est décoté de 20% vis-à-vis de celui de la zone euro alors que la dynamique de croissance des bénéfices est bien plus favorable. Le principal facteur de risque réside dans l'exposition des banques autrichiennes aux pays émergents d'Europe de l'est. Le nombre de défaut dans ces pays est en progression et ces prêts sont souvent réalisés en devises locales", conclut-il. Par ailleurs, sur les matières premières, Efigest se penche sur le cas des céréales : "Nous utilisons depuis quelques mois un produit indiciel bear géré par ETF Securities pour capitaliser sur la baisse des céréales", ajouant avoir renforcé récemment cette position. "Les prix des céréales ont progressé de 15% en juillet sous l'effet de facteurs climatiques, temporaires par nature (inondations au Canada, sècheresse en Russie). Le ratio stock/consommation est proche de ses plus hauts depuis 7 ans selon l'USDA (US Department of Agriculture)." "La surface cultivée de céréales a beaucoup progressé ces dernières années. Elle est la seconde plus élevée depuis 27 ans. Si les prix ne baissaient pas, la surface, et donc les perspectives de production, seraient encore plus importantes l'année prochaine", anticipe enfin le gestionnaire. AUT/ALO